Les Anacréontiques/Le Printemps

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Les AnacréontiquesAlphonse Lemerre, éditeurPoésies d’Auguste Lacaussade, tome 1 (p. 108).

XXXVIII

LE PRINTEMPS


 
Le dieu des jours fleuris, le dieu des vertes choses,
Le printemps a posé sur les monts ses pieds nus ;
Et les Charites sœurs vont épandant les roses,
Et la terre sourit, jeune comme Vénus.
Eurus est de retour : l’ombre, enfant du nuage,
Au doux vent de son aile a fondu dans les airs.
Sur les moires de l’eau déjà le cygne nage ;
La grue au fond du ciel fait sa route et voyage,
Et dans son lit d’azur s’endort le flot des mers ;
Et Phoibos resplendit, et, sous les cieux ouverts,
Resplendissent aussi les champs, travaux des hommes.
Des vignes et des blés montent de frais aromes ;
Le fruit de l’olivier se gonfle, et dans sa fleur,
O Lyæus ! déjà nous sourit ta liqueur.