Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/46

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Slatkine reprints (p. 66).


PSAPPHA


Je me frotte les yeux… Il fait déjà jour, je crois. Ah ! qui est auprès de moi ?… une femme ?… Par la Paphia, j’avais oublié… Ô Charites ! que je suis honteuse.


Dans quel pays suis-je venue, et quelle est cette île-ci où l’on entend ainsi l’amour ? Si je n’étais pas toute lassée, je croirais à quelque rêve… Est-il possible que ce soit là Psappha !


Elle dort… Elle est certainement belle, bien que ses cheveux soient coupés comme ceux d’un athlète. Mais cet étrange visage, cette poitrine virile et ces hanches étroites…


Je veux m’en aller avant qu’elle ne s’éveille. Hélas ! je suis du côté du mur. Il me faudra l’enjamber. J’ai peur de frôler sa hanche et qu’elle ne me reprenne au passage.