Les Destinées (recueil)/Note

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Les DestinéesMichel Lévy frères. (p. 189-191).


NOTE

POUR LE POËME DE WANDA.


LA RUSSIE ET LES RUSSES
PAR N. TOURGUENEF.
(Tome 1er, page 104.)

… Ce sont les femmes surtout qui, dans cette circonstance comme toujours, ont agi le plus éloquemment.

Une d’entre elles, belle et accomplie, appartenant à une famille illustre, et nouvellement mariée à un des condamnés, N. M. (je crois Nicolas Mouravief), n’hésita pas un moment à le suivre en Sibérie, où son propre frère fut aussi envoyé. Là, elle donna le jour à un enfant.

La rigueur du climat, dans l’endroit où elle se trouvait, était très-défavorable à cette pauvre créature et à la mère elle-même.

Pendant longtemps on sollicita pour cette famille la faveur d’être envoyée ailleurs, même dans cette affreuse Sibérie ; ce fut toujours en vain. — La mort vint mettre un terme aux souffrances de cette femme héroïque.

Une autre, la jeune et riche épouse du prince Tr… (je pense Troubetzkoï), au moment où l’arrêt qui condamnait son mari lui fut connu, déclara qu’elle le suivrait et accomplit sa résolution, malgré l’opposition de ses parents, qui n’étaient que des courtisans.

Un jeune Français, qui se trouvait attaché comme secrétaire particulier au comte L. (peut-être Laval), père de madame T…, pensant aux difficultés qu’aurait pour elle un pareil voyage, l’accompagna également.

Il revint bientôt en France et put donner quelques renseignements sur la position des exilés. Lorsqu’elle fut arrivée à destination, on dit à la princesse Tr… que, son mari devant rester prisonnier, elle pourrait se loger dans une maison particulière et qu’elle aurait la permission de le voir une ou deux fois par semaine.

Elle persista à vouloir entrer elle-même en prison pour être toujours auprès de lui.

On lui représenta vainement que, dans ce cas, elle ne pourrait conserver auprès d’elle personne pour la servir. — Elle accepta toutes ces conditions et continua longtemps à remplir elle-même les pénibles devoirs d’un ménage de prison.


(Tome III, page 16.)


… Que la Russie, poussée nécessairement vers la civilisation européenne, n’y a choisi avec ardeur que les formes et les usages superficiels.


(Même tome, page 38.)


L’esclavage et la Pologne, obstacles à la civilisation en Russie.



FIN.