Les Forces éternelles/Quand le soleil…

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Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 186-187).

QUAND LE SOLEIL…



Quand le soleil descend dans un azur limpide
Et rapproche de nous son lumineux réseau,
On entend se lever sur le soir clair et vide
Le brouillard du chant des oiseaux.

Toutes ces voix ruées sur l’heure du silence
Démêlent, semble-t-il, un écheveau soyeux.
Un cri tire, un cri perce, un autre cri s’élance
Et raye le satin des cieux.

Et l’azur peu à peu se gonfle de lumière
Comme une fleur explose avant que de finir.
Crépuscule ! seconde aurore, plus austère,
Plus pesante de souvenirs.


Que j’aime ta douceur méditative et sage,
Qui porte la fatigue et la somme du jour,
Vaisseau aérien dont le lent abordage,
Indulgent à la vie, indulgent à l’amour.
Verse sa cargaison de fruits meurtris et lourds…