Les Frères Karamazov (trad. Henri Mongault)/XII/02

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Traduction par Henri Mongault.
NRF (2p. 662-670).

II

Des témoins dangereux

J’ignore si les témoins à charge et à décharge avaient été groupés par le président, et si on se proposait de les appeler dans un ordre voulu. C’est probable. En tout cas, on commença par les témoins de l’accusation. Encore un coup, je n’ai pas l’intention de reproduire in extenso les débats. D’ailleurs, ce serait en partie superflu, car le réquisitoire et la plaidoirie résumèrent clairement la marche et le sens de l’affaire, ainsi que les dépositions des témoins. J’ai noté intégralement par endroits ces deux remarquables discours que je citerai en leur temps, de même qu’un épisode inattendu du procès, qui a indubitablement influé sur son issue fatale. Dès le début, la solidité de l’accusation et la faiblesse de la défense s’affirmèrent aux yeux de tous : on vit les faits se grouper, s’accumuler, et l’horreur du crime s’étaler peu à peu au grand jour. On se rendait compte que la cause était entendue, le doute impossible, que les débats n’auraient lieu que pour la forme, la culpabilité de l’accusé étant archidémontrée. Je pense même qu’elle ne faisait aucun doute pour toutes les dames qui attendaient avec une telle impatience l’acquittement de l’intéressant prévenu. Plus encore, il me semble qu’elles se fussent affligées d’une culpabilité moins évidente, car cela eût diminué l’effet du dénouement. Chose étrange, toutes les dames crurent à l’acquittement presque jusqu’à la dernière minute. « Il est coupable, mais on l’acquittera par humanité, au nom des idées nouvelles », etc. Voilà pourquoi elles étaient accourues avec tant d’empressement. Les hommes s’intéressaient surtout à la lutte du procureur et du fameux Fétioukovitch. Tous se demandaient ce que celui-ci, avec tout son talent, pourrait faire d’une cause perdue d’avance. Aussi l’observait-on avec une attention soutenue. Mais Fétioukovitch demeura jusqu’au bout une énigme. Les gens expérimentés pressentaient qu’il avait un système, qu’il poursuivait un but, mais il était presque impossible de deviner lequel. Son assurance sautait pourtant aux yeux. En outre, on remarqua avec satisfaction que, durant son court séjour parmi nous, il s’était remarquablement mis au courant de l’affaire et qu’il « l’avait étudiée dans tous ses détails ». On admira ensuite son habileté à discréditer tous les témoins de l’accusation, à les dérouter autant que possible, et surtout à ternir leur réputation morale, et, par conséquent, leurs dépositions. D’ailleurs, on supposait qu’il agissait ainsi beaucoup par jeu, pour ainsi dire, par coquetterie juridique, afin de mettre en œuvre tous ses procédés d’avocat, car on pensait bien que ces « dénigrements » ne lui procureraient aucun avantage définitif, et lui-même, probablement, le comprenait mieux que personne ; il devait tenir en réserve une idée, une arme cachée, qu’il démasquerait au moment voulu. Pour l’instant, conscient de sa force, il paraissait folâtrer.

Ainsi, lorsqu’on interrogea Grigori Vassiliévitch, l’ancien valet de chambre de Fiodor Pavlovitch, qui affirmait avoir vu la porte de la maison ouverte, le défenseur s’attacha à lui, quand ce fut son tour de lui poser des questions. Grigori Vassiliévitch parut à la barre sans être le moins du monde troublé par la majesté du tribunal ou la présence d’un nombreux public. Il déposa avec la même assurance que s’il s’était entretenu en tête à tête avec sa femme, mais avec plus de déférence. Impossible de le dérouter. Le procureur l’interrogea longtemps sur les particularités de la famille Karamazov. Grigori en fit un tableau suggestif. On voyait que le témoin était ingénu et impartial. Malgré tout son respect pour son ancien maître, il déclara que celui-ci avait été injuste envers Mitia et « n’élevait pas les enfants comme il faut. Sans moi, il eût été rongé par les poux », dit-il en parlant de la petite enfance de Mitia. « De même, le père n’aurait pas dû faire tort au fils pour le bien qui lui venait de sa mère. » Le procureur lui ayant demandé ce qui lui permettait d’affirmer que Fiodor Pavlovitch avait fait tort à son fils lors du règlement de compte, Grigori, à l’étonnement général, n’apporta aucun argument décisif, mais persista à dire que ce règlement n’était « pas juste », et que Mitia « aurait dû recevoir encore quelque milliers de roubles ». À ce propos, le procureur interrogea avec une insistance particulière tous les témoins présumés au courant, y compris les frères de l’accusé, mais aucun d’eux ne le renseigna d’une façon précise, chacun affirmant la chose sans pouvoir en fournir une preuve tant soit peu exacte. Le récit de la scène, à table, où Dmitri Fiodorovitch fit irruption et battit son père, en menaçant de revenir le tuer, produisit une impression sinistre, d’autant plus que le vieux domestique narrait avec calme et concision, dans un langage original, ce qui faisait beaucoup d’effet. Il déclara que l’offense de Mitia, qui l’avait alors frappé au visage et renversé, était depuis longtemps pardonnée. Quand à Smerdiakov — il se signa — c’était un garçon doué, mais déprimé par la maladie et surtout impie, ayant subi l’influence de Fiodor Pavlovitch et de son fils aîné. Il attesta avec chaleur son honnêteté, racontant l’épisode de l’argent trouvé et rendu par Smerdiakov à son maître, ce qui lui valut, avec une pièce d’or, la confiance de celui-ci. Il soutint opiniâtrement la version de la porte ouverte sur le jardin. D’ailleurs, on lui posa tant de questions que je ne puis me les rappeler toutes. Enfin, ce fut le tour du défenseur, qui s’informa d’abord de l’enveloppe où « soi-disant » Fiodor Pavlovitch avait caché trois mille roubles « pour une certaine personne ». « L’avez-vous vue, vous qui approchiez depuis si longtemps votre maître ? » Grigori répondit que non et qu’il ne connaissait l’existence de cet argent que « depuis que tout le monde en parlait ». Cette question relative à l’enveloppe, Fétioukovitch la posa chaque fois qu’il put aux témoins, avec autant d’insistance que le procureur en avait mis à se renseigner sur le partage du bien ; tous répondirent qu’ils n’avaient pas vu l’enveloppe, quoique beaucoup en eussent entendu parler. La persistance du défenseur fut remarquée dès le début.

« Maintenant, pourrais-je vous demander, reprit Fétioukovitch, de quoi se composait ce baume ou plutôt cette infusion dont vous vous êtes frotté les reins, avant de vous coucher, le soir du crime, comme il ressort de l’instruction ? »

Grigori le regarda d’un air hébété et, après un silence, murmura :

« Il y avait de la sauge.

— Seulement de la sauge ? Rien de plus ?

— Et du plantain.

— Et du poivre, peut-être ?

— Il y avait aussi du poivre.

— Et tout ça avec de la vodka ?

— Avec de l’alcool. »

Un léger rire parcourut l’assistance.

« Voyez-vous, même de l’alcool. Après vous être frotté le dos, vous avez bu le reste de la bouteille, avec une pieuse prière connue de votre épouse seule, n’est-ce pas ?

— Oui.

— En avez-vous pris beaucoup ? Un ou deux petits verres ?

— Le contenu d’un verre.

— Autant que ça. Un verre et demi, peut-être ? »

Grigori garda le silence. Il semblait comprendre.

« Un verre et demi d’alcool pur, ce n’est pas mal, qu’en pensez-vous ? Avec ça on peut voir ouvertes les portes du paradis ! »

Grigori se taisait toujours. Un nouveau rire fusa. Le président s’agita.

« Pourriez-vous dire, insista Fétioukovitch, si vous reposiez quand vous avez vu la porte du jardin ouverte ?

— J’étais sur mes jambes.

— Cela ne veut pas dire que vous ne reposiez pas. (Nouveau rire.) Auriez-vous pu répondre à ce moment-là, si quelqu’un vous avait demandé, par exemple, en quelle année nous sommes ?

— Je ne sais pas.

— Eh bien ! En quelle année sommes-nous, depuis la naissance de Jésus-Christ, le savez-vous ? »

Grigori, l’air dérouté, regardait fixement son bourreau. Son ignorance de l’année actuelle paraissait étrange.

« Peut-être savez-vous combien vous avez de doigts aux mains ?

— J’ai l’habitude d’obéir, proféra soudain Grigori ; s’il plaît aux autorités de se moquer de moi, je dois le supporter. »

Fétioukovitch resta un peu déconcerté. Le président intervint et lui rappela qu’il devait poser des questions plus en rapport avec l’affaire. L’avocat répondit avec déférence qu’il n’avait plus rien à demander. Assurément, la déposition d’un homme « ayant vu les portes du paradis », et ignorant en quelle année il vivait, pouvait inspirer des doutes, de sorte que le but du défenseur se trouva atteint. Un incident marqua la fin de l’interrogatoire. Le président lui ayant demandé s’il avait des observations à présenter, Mitia s’écria :

« Sauf pour la porte, le témoin a dit la vérité. Je le remercie de m’avoir enlevé la vermine et pardonné mes coups ; ce vieillard fut toute sa vie honnête et fidèle à mon père comme trente-six caniches.

— Accusé, choisissez vos expressions, dit sévèrement le président.

— Je ne suis pas un caniche, grommela Grigori.

— Eh bien, c’est moi qui suis un caniche ! cria Mitia. Si c’est une offense, je la prends à mon compte, j’ai été brutal et violent avec lui ! Avec Ésope aussi.

— Quel Ésope ? releva sévèrement le président.

— Mais Pierrot… mon père, Fiodor Pavlovitch. »

Le président exhorta de nouveau Mitia à choisir ses termes avec plus de prudence.

« Vous vous nuisez ainsi dans l’esprit de vos juges. »

Le défenseur procéda tout aussi adroitement avec Rakitine, un des témoins les plus importants, un de ceux auxquels le procureur tenait le plus. Il savait une masse de choses, avait tout vu, causé avec une foule de gens, et connaissait à fond la biographie de Fiodor Pavlovitch et des Karamazov. À vrai dire, il n’avait entendu parler de l’enveloppe aux trois mille roubles que par Mitia. En revanche, il décrivit en détail les prouesses de Mitia au cabaret « À la Capitale », ses paroles et ses actes compromettants, raconta l’histoire du capitaine Sniéguiriov, dit « torchon de tille ». Quant à ce que le père pouvait redevoir au fils lors du règlement de compte, Rakitine lui-même n’en savait rien et s’en tira par des généralités méprisantes : « Impossible de comprendre lequel avait tort et de s’y reconnaître dans le gâchis des Karamazov. » Il représenta ce crime tragique comme le produit des mœurs arriérées du servage et du désordre où était plongée la Russie, privée des institutions nécessaires. Bref, on le laissa discourir. C’est depuis ce procès que M. Rakitine se révéla et attira l’attention. Le procureur savait que le témoin préparait pour une revue un article relatif au crime et en cita, comme on le verra plus loin, quelques passages dans son réquisitoire. Le tableau peint par le témoin parut sinistre et renforça « l’accusation ». En général, l’exposé de Rakitine plut au public par l’indépendance et la noblesse de la pensée ; on entendit même quelques applaudissements lorsqu’il parla du servage et de la Russie en proie à la désorganisation. Mais Rakitine, qui était jeune, commit une bévue dont le défenseur sut aussitôt profiter. Interrogé au sujet de Grouchegnka et entraîné par son succès et la hauteur morale où il avait plané, il s’exprima avec quelque dédain sur Agraféna Alexandrovna, « entretenue par le marchand Samsonov ». Il eût donné beaucoup ensuite pour retirer cette parole, car ce fut là que Fétioukovitch l’attrapa. Et cela parce que Rakitine ne s’attendait pas à ce que celui-ci pût s’initier en si peu de temps à des détails aussi intimes.

« Permettez-moi une question, commença le défenseur avec un sourire aimable et presque déférent. Vous êtes bien Mr Rakitine, l’auteur d’une brochure éditée par l’autorité diocésaine, Vie du bienheureux Père Zosime, pleine de pensées religieuses, profondes, avec une dédicace fort édifiante à Sa Grandeur, et que j’ai lue récemment avec tant de plaisir ?

— Elle n’était pas destinée à paraître… on l’a publiée sans me prévenir, murmura Rakitine qui paraissait déconcerté.

— C’est très bien. Un penseur comme vous peut et même doit s’intéresser aux phénomènes sociaux. Votre brochure, grâce à la protection de Sa Grandeur, s’est répandue et a rendu service… Mais voici ce que je serais curieux de savoir : vous venez de déclarer que vous connaissiez intimement Mme Sviétlov ? (Nota bene. Tel était le nom de famille de Grouchegnka. Je l’ignorais jusqu’alors.)

— Je ne puis répondre de toutes mes connaissances… Je suis un jeune homme… D’ailleurs, qui le pourrait ? dit Rakitine en rougissant.

— Je comprends, je comprends parfaitement ! dit Fétioukovitch, feignant la confusion et comme empressé à s’excuser. Vous pouviez, comme n’importe qui, vous intéresser à une femme jeune et jolie, qui recevait chez elle la fleur de la jeunesse locale, mais… je voulais seulement me renseigner ; nous savons qu’il y a deux mois, Mme Sviétlov désirait vivement faire la connaissance du cadet des Karamazov, Alexéi Fiodorovitch. Elle vous avait promis vingt-cinq roubles si vous le lui ameniez dans son habit religieux. La visite eut lieu le soir même du drame qui a provoqué le procès actuel. Avez-vous reçu alors de Mme Sviétlov vingt-cinq roubles de récompense, voilà ce que je voudrais que vous me disiez ?

— C’était une plaisanterie… Je ne vois pas en quoi ça peu vous intéresser. J’ai pris cet argent par plaisanterie, pour le rendre ensuite.

— Par conséquent, vous l’avez accepté. Mais vous ne l’avez pas encore rendu… ou peut-être que si ?

— C’est une bagatelle… murmura Rakitine ; je ne puis répondre à de telles questions… Certes, je le rendrai. »

Le président intervint, mais le défenseur déclara qu’il n’avait plus rien à demander à M. Rakitine. Celui-ci se retira un peu penaud. Le prestige du personnage fut ainsi ébranlé, et Fétioukovitch, en l’accompagnant du regard, semblait dire au public : « Voici ce que valent vos accusateurs ! » Mitia, outré du ton sur lequel Rakitine avait parlé de Grouchegnka, cria de sa place : « Bernard ! » Quand le président lui demanda s’il avait quelque chose à dire, il s’écria :

« Il venait me voir en prison pour me soutirer de l’argent, ce misérable, cet athée ; il a mystifié Sa Grandeur ! »

Mitia fut naturellement rappelé à l’ordre, mais Mr Rakitine était achevé. Pour une tout autre cause, le témoignage du capitaine Snéguiriov n’eut pas non plus de succès. Il apparut dépenaillé, en costume malpropre et, malgré les mesures de précaution et l’examen préalable, se trouva en état d’ivresse. Il refusa de répondre au sujet de l’insulte que lui avait faite Mitia.

« Que Dieu lui pardonne ! Ilioucha l’a défendu. Dieu me dédommagera là-haut.

— Qui vous a défendu de parler ?

— Ilioucha, mon petit garçon : « Papa, papa, comme il t’a humilié ! » Il disait cela près de la pierre. Maintenant, il se meurt. »

Le capitaine se mit tout à coup à sangloter et se laissa tomber aux pieds du président. On l’emmena aussitôt, parmi les rires de l’assistance. L’effet escompté par le procureur fut manqué.

Le défenseur continua à user de tous les moyens, étonnant de plus en plus par sa connaissance de l’affaire, jusque dans ses moindres détails. Ainsi, la déposition de Tryphon Borissytch avait produit une vive impression, naturellement des plus défavorables à l’accusé. D’après lui, Mitia, lors de son premier séjour à Mokroïé, avait dû dépenser au moins trois mille roubles, « à peu de chose près. Combien d’argent a été gaspillé, rien que pour les tziganes ! Quant à nos pouilleux, ce n’est pas des cinquante kopeks, mais des vingt-cinq roubles au moins qu’il leur distribuait. Et combien lui en a-t-on volé ! Les voleurs ne s’en sont pas vantés, comment les reconnaître, parmi de telles prodigalités ! Nos gens sont des brigands, dénués de conscience. Et les filles qui n’avaient pas le sou, elles sont riches maintenant ». Bref, il rappelait chaque dépense et portait tout en compte. Cela ruinait l’hypothèse de quinze cents roubles dépensés, le reste ayant été mis de côté dans le sachet. « J’ai vu moi-même les trois mille roubles entre ses mains, vu de mes propres yeux, et nous nous y connaissons, nous autres ! » Sans essayer d’infirmer son témoignage, le défenseur rappela que le voiturier Timothée et un autre paysan, Akim, avaient trouvé dans le vestibule, lors du premier voyage à Mokroïé, un mois avant l’arrestation, cent roubles perdus par Mitia en état d’ébriété, et les avaient remis à Tryphon Borissytch, qui leur donna un rouble à chacun. « Eh bien ! avez-vous rendu alors cet argent à Mr Karamazov, oui ou non ? » Tryphon Borissytch, malgré ses détours, avoua la chose, après qu’on eut interrogé les deux paysans, et affirma avoir restitué la somme à Dmitri Fiodorovitch, « en toute honnêteté, mais étant ivre alors, celui-ci ne pouvait guère s’en souvenir ». Or, comme il avait nié la trouvaille auparavant, sa restitution à Mitia ivre inspirait naturellement des doutes. De la sorte, un des témoins à charge les plus dangereux restait suspect et atteint dans sa réputation.

Il en alla de même avec les Polonais. Ils entrèrent d’un air désinvolte, en attestant qu’ils avaient « servi la couronne » et que pan Mitia leur avait offert trois mille roubles pour acheter leur honneur. Pan Musalowicz émaillait ses phrases de mots polonais, et voyant que cela le relevait aux yeux du président et du procureur, il s’enhardit et se mit à parler dans cette langue. Mais Fétioukovitch les prit aussi dans ses filets ; malgré ses hésitations, Tryphon Borissytch, rappelé à la barre, reconnut que pan Wrublewski avait substitué un jeu de cartes au sien, et que pan Musalowicz trichait en tenant la banque. Ceci fut confirmé par Kalganov lors de sa déposition, et les panowie se retirèrent un peu honteux, parmi les rires de l’assistance.

Les choses se passèrent de la même façon avec presque tous les témoins les plus importants. Fétioukovitch réussit à déconsidérer chacun d’eux et à les prendre en faute. Les amateurs et les juristes l’admiraient, tout en se demandant à quoi cela pouvait servir, car, je le répète, l’accusation apparaissait de plus en plus irréfutable. Mais on voyait, à l’assurance du « grand mage », qu’il était tranquille, et on attendait patiemment : ce n’était pas un homme à venir de Pétersbourg pour rien et à s’en retourner sans résultat.