Les Hautes Montagnes/19

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(p. 39-40).

19. Des outils pour faire des routes.

Quand les enfants sont arrivés, le village était très calme. Beaucoup de villageois étaient aux champs.

« Il y a si peu de gens ici, dit Andréas, et il se disputent ! Ça manque de civilité ! »

Et ils avancèrent vers l’endroit appelé « les magasins ». En réalité il y avait un seul magasin.


Trois villageois buvaient un coup à l'intérieur. À l’extérieur les poules picoraient le sol, et un âne cendré se tenait immobile comme s’il était postiche. Le savetier donnait des coups de poing en l’air avec une chaussure sur les genoux.

« Tiens ! Voilà le savetier ! s’écrièrent les enfants. Ceux qui n’ont pas de clou aux chaussures devraient en mettre. Ici sans clous, on finirait pieds nus. »

Plusieurs s’en sont approchés, ont enlevé leurs chaussures et lui ont demandé de mettre des clous. « Pépé, tu peux nous ferrer ? »

Le savetier s’est mis à rire de ses trois dents, a pris son marteau et a commencé à planter des clous dans leurs chaussures.


À proximité est apparu le vieil homme qu’ils avaient croisé en route, il leur a souhaité la bienvenue. Il leur a dit qu’il était le chef de la communauté et leur a demandé le motif de leur visite, et d’où ils venaient.

— Nous venons faire des achats, dit Andréas. Nous sommes installés en haut, au Verdoyant, et il nous faut des poules, des œufs et des légumes.

— Avec plaisir, servez-vous, dit le vieil homme. Des poules nous en avons beaucoup.

— Et des pioches et des pelles, pourriez-vous nous en prêter pour un travail ?

— Si vous en avez besoin qu’on vous les donne, dit le vieil homme.

— On en a besoin parce que notre communauté n’a même pas un sentier. Nous voulons en ouvrir quelques-uns.


— Ah bon ? Vous avez une communauté ?

— Nous on est en dernière classe du collège, mais maintenant qu’on est venus en forêt et qu’on vit ensemble au même endroit, on dit que notre groupe est une communauté. On a tout en commun.

— Et à combien allez-vous travailler avec les outils ?

— Plusieurs d’entre nous ou tous ensemble, ça revient au même. Il faut juste que le travail soit fait.

— Ho ho ! Vergogne ! fit le vieillard. Les enfants nous ont mis la honte !

« Pépé, tu peux nous ferrer ? »