Les Livres d’étrennes, 1909

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Les Livres d’étrennes, 1909
Revue des Deux Mondes5e période, tome 54 (p. 933-946).
LES
LIVRES D’ÉTRENNES

L’année qui s’achève aura vu s’accomplir dans le ciel, sur la terre et sur l’onde, ou plutôt dans le domaine de l’air, des neiges immaculées ou des glaces du pôle, quelques-unes des explorations les plus intrépides, des découvertes les plus hardies, et aura résolu des problèmes qui semblaient au-dessus des efforts humains. Ces audacieuses tentatives font l’originalité de maints récits ou livres fraîchement éclos, — c’est le cas de le dire, — originalité incomparable, puisqu’elle a pris naissance dans l’infini et vit de l’inconnu. De toute la distance qui sépare le drame de la réalité, elles dépassent les inventions imaginaires, qui pâlissent, s’éteignent ou sombrent à mesure que la vision s’élève. Quelle œuvre d’imagination pourrait être comparée à ce qui est, à ce qui se découvre aujourd’hui, et se maintenir à une pareille hauteur ? Seule, peut-être, parmi toutes celles qui ont acquis une popularité durable, Don Quichotte, qu’il faut bien nommer quand on parle d’héroïsme et d’abnégation, de ces cœurs généreux qui se tournent vers les lointains du passé et les nobles perspectives de l’avenir. L’œuvre touchante et sublime de Cervantes, qui restera toujours le privilège d’une élite, n’aura-t-elle pas, plus qu’aucune autre, contribué à entretenir le culte de l’idéal ? Livre à la fois consolant, amer et doux, il n’y a guère de misanthropie plus riante et de plus gaie, et les coups redoublés du malheur n’ont pu dompter la liberté, ni éteindre la lumière de cette âme magnanime et ardente. Don Quichotte a fait école chez tous ces vaillans qui partent à la conquête de l’espace et des mondes et qui, pour subir parfois l’insuccès, ne connaissent pas la défaite. Si le maigre hidalgo, si généreux, si courtois, appuyé sur les étriers de l’amour et de la valeur, revenait aujourd’hui chevaucher par les chemins, le regard perdu dans les cieux étoiles, il y verrait, tels des goélands ou des albatros, planer ces grands oiseaux qui volent et virent avec un bruit plus strident et plus formidable que celui des moulins à vent. Dans ces invincibles champions de l’air il reconnaîtrait les siens, et, loin de combattre ces nouveaux Chevaliers de la Blanche Lune, immobile sur la pauvre Rossinante, et dressé, la lance en suspens, telum imbelle sine ictu, il envierait leur sort ; il les regarderait monter dans l’azur, à jamais inconsolable de n’avoir pas pu prendre son essor avant eux. Car de tous les rêves fous qu’il rêva, aucun ne fut aussi fou, — et ce rêve est devenu une réalité.

Avant de lire le récit de leurs exploits, il est juste de se souvenir des siens ; on doit un salut à ce paladin d’un autre âge, mais dont la jeunesse est éternelle comme la fleur du génie. Don Quichotte[1]offre un thème inépuisable d’inspirations pittoresques à la fantaisie de l’artiste. Nous ne pouvons que répéter, pour ce nouveau volume, les éloges qui s’adressaient au premier et redire ce que nous avons déjà dit de cette édition de luxe et des deux cent soixante compositions de Daniel Vierge, qui font revivre à nos yeux les aventures du Chevalier de la Triste-Figure, les scènes les plus piquantes et les paysages les plus pittoresques, si colorés et si vivans, de ce livre immortel qui résume tout ce que l’Espagne du XVIe siècle eut d’excellent et tout son cycle héroïque.

Ceux qui, l’autre soir, à la Sorbonne, ont entendu sir E. H. Shackleton raconter lui-même, au prix de quelles fatigues, de quelle endurance et de quelles épreuves, il parvint à moins de quarante-cinq lieues du Pôle Sud, avec trois de ses compagnons du Nimrod, n’oublieront jamais cet émouvant exposé, fait avec tant de naturel dans un langage si simple et relevé d’une pointe d’humour. Le bel ouvrage qu’édite la librairie Hachette contenant le journal détaillé de cette expédition Au Cœur de l’Antarctique[2], est de ceux qu’on lira avec passion. Lorsque sir E. II. Shackleton eut combiné tous ses plans avec le plus grand soin et d’après l’expérience qu’il avait acquise, soit au cours du voyage de la Discovery, soit dans l’organisation des expéditions de secours du Terra Nova, du Morning et de celle qui a été envoyée par l’Argentine à la recherche de Nordenskjöld, le Nimrod, un vieux « phoquier » de Terre-Neuve, partit de Cowes, le 7 août 1907, avec la mission composée de douze membres. Après une traversée de 29 600 kilomètres, le Nimrod mouillait à Lyttelton le 23 novembre, et, le 1er janvier, quinze poneys de Chine, douze chiens, des moutons embarqués, il se mettait en route vers la Terre du Roi Edouard, naviguant dans la mer de Ross, comme dans les canaux d’une Venise de glace au milieu d’une succession d’icebergs tributaires de 25 à 45 mètres de haut, tandis que, sous le choc du sillage, les icebergs dérangés laissaient tomber d’énormes pans en bruyans éboulemens. L’expédition passa l’hiver de 1908-1909 sur les bords du Sound Mc Murdo, à 32 kilomètres au Nord des quartiers de la Discovery. En automne, une escouade, dans l’île de Ross, fit l’ascension du Mont Erebus, et en releva les différens cratères, garnis à l’intérieur de bits de gros cristaux de feldspath et de pierres ponces. Au printemps et durant l’été 1909, trois groupes rayonnèrent de la station. Le premier se dirigea vers le Sud et parvint à la latitude la plus méridionale que l’on ait jusqu’ici atteinte ; le deuxième gagna, ce qui n’avait pas encore été fait, le pôle magnétique austral, et le troisième explora les chaînes de montagne situées à l’Ouest du Sound Mc Murdo. L’escouade du Sud, composée de quatre hommes, Shackleton, Marshall, Adams, Wild, planta le pavillon britannique au 88°. 23’ de latitude Sud, à 169 kilomètres du Pôle Sud, sur une plaine de neige à plus de 3 000 mètres de hauteur, et par un froid de 30 degrés. Elle constata en outre l’existence d’une immense chaîne de montagnes. Mais la vaste étendue de glaces flottantes, en passant le cercle polaire, aurait été morne, si elle n’avait été animée par le pétrel antarctique aux zones brunes et blanches, le pétrel des neiges d’un blanc pur, les phoques et surtout par la multitude des pingouins se tenant sur le bord des icebergs, et qui représentent ici la civilisation. Par leur conformation générale, leur physionomie triangulaire et problématique, les Pingouins-Empereur ressemblent à des caricatures de l’espèce humaine. On les dirait vêtus d’un domino ou d’une sortie de bal de carnaval. Ils ignorent ce que c’est que l’altruisme ; ils sont bavards, curieux, et très cérémonieux. Ils viennent de loin observer un automobile ou un homme. Les chiens excitaient particulièrement leur intérêt. Depuis leur première visite, il en venait des troupes tous les jours. Quand deux de ces troupes se rencontraient, elles se saluaient et échangeaient force civilités de l’aile et du col, puis chacun s’en allait, l’un suivant l’autre, tantôt d’un air dégagé, tantôt grave et avantageux en barytonnant, et en dodelinant de la tête. Les Empereur font des cérémonies remarquables, lorsqu’ils rencontrent d’autres Empereur, des hommes, ou des chiens. Avec des allures furtives, ils volent les pierres de leurs voisins pour faire leur nid. Ils aiment mieux les voler que de se donner la peine de les chercher, et, quand ils sont pris sur le fait par un pingouin honnête, ils font semblant de ramasser une miette ou une crevette imperceptible. Ils ont des jeux variés ; ils font du toboggan. Ils montrent un véritable instinct social et, semblables à de simples humains qui considèrent les pingouins comme des hommes d’une espèce plus petite, ils semblent regarder les hommes comme des pingouins d’espèce plus grande, très indiscrets d’ailleurs de venir dans leur île mettre à leur tour du noir sur du blanc quand ils pouvaient si bien rester chez eux.

A l’opposé du monde antarctique, presque en même temps, Peary et Cook poursuivaient avec succès leur raid au Pôle Nord, qui livrait son secret. D’autre part, l’œuvre accomplie par le capitaine Roald Amundsen : la reconnaissance de la route maritime si longtemps cherchée vers le Pacifique et la Chine et doublant l’Amérique par le Nord : le Passage du Nord-Ouest[3], plaçait ce navigateur au rang des plus grands explorateurs et continuait le cycle des voyages extraordinaires accomplis par les Norvégiens dans les régions arctiques.

A l’heure même où d’intrépides explorateurs dépassaient, vers les Pôles, les limites qui semblaient infranchissables, d’autres navigateurs, — des navigateurs aériens, — les Wright, les Blériot, les Latham, les Henry de la Vaulx, les Santos-Dumont, les Farman, le comte de Lambert, prenaient en quelque sorte possession de l’atmosphère et s’élevaient au-dessus de la mer et sur l’horizon, tandis que des perspectives infinies s’ouvraient devant eux au génie de l’homme.

C’est un autre genre d’intérêt qui charmera les lecteurs de la Ville au Bois dormant[4], alerte et spirituelle relation de la course en automobile qu’accomplit le Duc de Montpensier à travers la Cochinchine et le Cambodge, ce voyage extraordinaire qui a ouvert la route, à travers la forêt Vierge et la brousse, vers Angkor la Mystérieuse. Le volume contient de très curieuses gravures d’après les photographies de l’auteur. L’agréable récit de la Promenade autour du monde[5], rapidement menée par le chevalier Ivan de Schæch à la suite de S. A. I. le Grand-Duc Boris de Russie, n’est pas moins bien illustré. — Ma mission en Ethiopie[6](1901-1903) consacre la mémoire de l’œuvre accomplie par Jean Duchesne-Fournet, de cet explorateur que la mort frappa en pleine jeunesse. Le Thibet dévoilé[7]de Sven Hedin, est plein d’imprévu.

Le goût de plus en plus prononcé du public pour les tableaux de maîtres, qui se manifeste par le succès des Rétrospectives et autres expositions d’art, est un signe des temps. C’est afin de répondre à ce culte nouveau que des éditeurs, bien connus pour le luxe de leurs publications, continuent d’enrichir leurs collections déjà si précieuses des œuvres des grands peintres de toutes les écoles, comme la Peinture au XIXe siècle[8], — Raphaël[9], — Titien[10]de M. Georges Lafenestre.

Parmi les ouvrages qui sont le plus habilement illustrés avec autant de magnificence que de recherche, il faut mettre au premier rang les livres sur Nattier[11], et sur Perronneau, deux des portraitistes qui triomphèrent à l’exposition de la rue de Sèze comme aux Cent Pastels, et une somptueuse monographie sur Carpaccio. Entreprise par M. G. Ludwig, mort en 1905 avant qu’elle fût achevée, et par M. Pompeo Molmenti, qui put mener à terme le travail si brillamment commencé, elle est un modèle de critique d’art et de consciencieuse recherche, et la traduction, qui en était attendue depuis plusieurs années, ne peut manquer d’être accueillie avec une faveur très méritée.

Mais entre Nattier qui nous fait pénétrer dans l’intimité de ces femmes exquises, nonchalamment étendues sur de vaporeux nuages gris et rose, avec des poses gracieuses et révélatrices dans leur abandon plein de promesses, et Jean-Baptiste Perronneau[12], ce portraitiste doué de tant de sensibilité, plus chaud et plus sobre, plus naturel et plus expressif, dont le dessin est également spirituel et serré, la couleur riche, radieuse et variée, quel contraste dans un même siècle ! En 1908, l’Exposition des Cent Pastels, organisée au profit de la Société française de secours aux blessés militaires, ne réunissait pas moins de 33 pastels de Perronneau. Qui ne se souvient d’un portrait d’enfant vêtu d’une Veste en velours vert céladon, avec un gilet semé de fleurettes roses, des portraits du comte de Bastard, de ceux de M. et de Mme Olivier, de M. La Fontaine, du Portrait de Jeune homme aux trois roses, les cheveux poudrés, le toupet en « vergette » frisé à marteaux, les yeux d’aigue-marine exprimant la mélancolie, vêtu d’un habit rose « velours de pêche, » avec un col de velours noir, un jabot de fine dentelle attaché sur le tour de cou de linon blanc, portant à la boutonnière trois roses thé ; de la Comtesse de Corbeau Saint-Albin, dans une robe décolletée en carré, le « corps » bleuté, un « parfait contentement » en ruban de même ton, se prélassant sous la modestie de dentelle ? Cette exposition assura le triomphe complet de Perronneau, dont les pastels peuvent supporter la comparaison avec ceux de La Tour. L’excellente étude de MM. Léandre Vaillat et Paul Latour de Limay contient les résultats d’une vaste et consciencieuse enquête sur la vie et l’œuvre de Jean-Baptiste Perronneau.

De tous les peintres du XVe siècle aucun ne sut mieux que Carpaccio[13]exprimer la vie vénitienne dans toutes ses manifestations, à cette époque même où les peintres deviennent en quelque sorte les historiens de la vie intense des temps les plus glorieux de la République, où les Vivarini, les Jean Bellini écrivent l’histoire avec le pinceau au Palais des Doges, représentant les batailles, les victoires, les solennités des fêtes, les guerriers qui marchaient aux côtés des magistrats et des dignitaires. La vie artistique de Vittore Carpaccio, — ont écrit MM. Pompeo Molmenti et C. Ludwig, les érudits et pénétrans critiques d’art qui ont publié sur le peintre de la légende de Sainte Ursule, l’étude à la fois la plus complète et la plus exacte, — est comprise entre 1490 et 1520. Le talent de l’artiste apparaît dans tout son éclat dans les dix premières années du Cinquecento. Dans la dernière partie de sa vie, il travailla pour Trévise, Capodistria, Pozzale, Chioggia, où l’on n’avait pu encore connaître et apprécier le faire large et hardi de Giorgione et de Titien, accueilli déjà avec tant de faveur par la Capitale. Au XVIe siècle, le nom de Carpaccio semble être tombé dans l’oubli, et, dans les siècles qui suivirent, on ne fut pas plus juste pour lui. Aujourd’hui, on a compris la grandeur de l’artiste qui s’élève entre les deux périodes glorieuses de la Renaissance vénitienne et on apprécie à sa valeur ce doux peintre si séduisant, sa richesse merveilleuse d’imagination pittoresque, dans ses tableaux aux vibrantes couleurs, aux costumes étranges, qui reflètent l’image même de la cité merveilleuse et mystérieuse, — de la Sérénissime qui inspire l’effroi avec l’enchantement, — et, comme un astre au déclin, semble plus grand et jette un éclat plus glorieux avant de s’abîmer dans la mer d’azur « au sourire sans nombre. »

Ainsi que la Venise de Carpaccio, miroir de ce que fut la ville des Doges, alors à l’apogée de la beauté, que tout concordait à rendre parfaite, — où le mouvement des peuples, la diversité et l’éclat des costumes étaient en harmonie avec le coloris de la pierre et de l’eau, et dont plus d’une merveille aujourd’hui disparue ne se retrouve que sur la toile, — c’est aussi l’Egypte ancienne et telle qu’elle était encore, il y a cinquante ans, dans toute sa splendeur arabe et musulmane, que l’on trouvera évoquée dans cette nouvelle édition du bel ouvrage de M. Arthur Rhoné ; l’Égypte à petites journées[14], complété à la suite de plusieurs voyages accomplis en des temps où la terre des Pharaons offrait encore des aspects intacts et déroulait en paix son histoire à travers ses sites, ses monumens et ses ruines. Hélas ! il en est de l’Egypte comme de tant d’autres pays, et l’on entend encore l’éloquent appel et la plainte amère de Pierre Loti sur la Mort de Philæ[15] ! Elle apparaît ici dans sa grandeur et sa beauté hiératiques, et telle que le savant voyageur la vit au début du règne d’Ismaïl Pacha, quand Auguste Mariette vivait retiré dans son musée de Boulak, aujourd’hui disparu ; alors qu’une excursion au Serapeum de Memphis récemment découvert, à travers les steppes de l’Amenti, ou un voyage dans la Haute-Egypte gardaient le caractère d’une sorte de pèlerinage sacré : un passé de plusieurs centaines de siècles renaissait à la lumière qui pénétrait pour la première fois les hypogées et éclairait le Livre des Morts, — cette curieuse confession négative à Osiris, — et les papyrus des dynasties millénaires.

Mais si l’on veut une sensation exacte de l’Egypte d’hier et d’aujourd’hui[16]où se heurtent deux civilisations extrêmes et exclusives, — les chats liturgiques et les dogues anglais, — les voir surgir l’une et l’autre sous l’éblouissement de la lumière ardente et dans la transparence de l’atmosphère où flambent ses couleurs éclatantes et vibrent ses ombres si chaudes, qui s’opposent et se mêlent dans une exquise harmonie, on la trouvera en admirant les quarante-quatre planches en couleurs d’après les aquarelles de M. Walter Tyndale. Le choix des sujets, la vérité du sentiment et la merveilleuse intensité de coloris avec lesquelles il les a rendus, sont d’un artiste de grand talent. Tout lui est une occasion de célébrer les formes et les couleurs. Qu’il parcoure les villes mortes, les temples et les hypogées, avec leurs doubles, « ces anges gardiens ; » qu’il nous montre le Ramesseum, les Colosses, les Pharaons memphites, baignés d’aurores roses et comme aériennes, Khnum, Kepr, Ra, dans la Tombe de Séti Ier à Thèbes ; Louqsor, le Temple de Ramsès III à Médinet-Habu ; qu’il nous promène dans le Vieux-Caire, au hasard des rues, en nous faisant voir El-Gamalyeh, l’intérieur de la Mosquée Bleue, — on ne peut se lasser de regarder ses peintures en écoutant ses intéressans récits.

Partout le temps a fait son œuvre, ruinant ou détruisant les cités antiques et comme tant d’autres avant elles, après Thèbes et Memphis les Villes de l’Afrique du Nord[17], la Carthage punique et la Carthage romaine. Les plus célèbres de celles qui demeurent se transforment sous la poussée et selon les nécessités des générations modernes. Paris et Rome même, les deux plus illustres, les deux capitales aux Sept Collines, ne sont pas épargnées. Et cependant, ceux qui luttent pour assurer la conservation des vestiges des siècles, préserver et maintenir les témoins de son histoire, les édifices qui sont sa gloire et sa parure, deviennent chaque jour plus nombreux. Pour la sauvegarde des monumens de Paris dans l’intérêt de sa beauté, aucun appui n’aura été plus précieux, aucune collaboration ne deviendra plus utile que celle qu’apporte si généreusement l’œuvre entreprise par l’éditeur des Richesses d’art de la Ville de Paris[18], dont les publications les Galeries d’Europe[19], les Maîtres contemporains[20], les Grands artistes[21], les Villes d’art[22], l’Art à l’étranger[23], ont tant contribué à répandre la connaissance des arts en général et à en développer le goût. C’est encore une heureuse idée qui a donné naissance à cette précieuse collection, dont M. Fernand Bournon avait tracé le cadre et qu’il avait inaugurée par son beau travail : La Voie publique et son décor[24], le dernier ouvrage qu’il ait écrit après une carrière si féconde dans le domaine particulier de l’histoire parisienne, où il a dépensé la plus charmante érudition, servie par une plume élégante.

Aucuns monumens ne contribuent plus à la beauté de Paris, à la grandeur de la vieille France, que ses antiques cathédrales et ses vieilles églises, qui n’ont jamais été plus menacées. Malgré les outrages des temps, la destruction systématique de la Révolution et le vandalisme moderne, beaucoup de monumens religieux du moyen âge et de la Renaissance sont encore debout. Tous les styles y sont représentés depuis le XIe siècle jusqu’à la fin du XVIe. Chaque pierre de ces vénérables édifices porte le témoignage du passé : sa voix se fait entendre sous les voûtes de nos grandes basiliques aussi bien que dans les plus humbles chapelles. Elles font partie du patrimoine de la France, dont elles sont inséparables et, quoique dépouillées d’une partie de leurs tombeaux, tableaux ou objets d’art, elles contiennent encore des merveilles. L’ouvrage de M. Amédée Bonnet, les Édifices religieux[25], destiné à nous faire mieux connaître les beautés architecturales et les richesses artistiques de ces églises du moyen âge et de la Renaissance doit aussi servir à les protéger, à les préserver, par patriotisme ou par goût, si ce n’est par esprit religieux. Et n’est-il plus temps de rappeler la part de gloire dont la France est redevable à tant d’hommes, maîtres d’œuvre, architectes et constructeurs, — méconnus tout autant que le furent longtemps les Peintres de manuscrits[26], souvent parce qu’ils ont voulu l’être, — et qui devraient être célèbres. M. Henri Stein, arrachant le voile dont les artistes du moyen âge ont pris plaisir à cacher leur personnalité, a condensé en un volume très documenté, illustré de planches hors texte : les Architectes des cathédrales gothiques[27], tout ce que l’on sait aujourd’hui de ces architectes si admirablement inspirés qui s’appellent Pierre de Montereau, Jean de Dammartin, Robert de Coucy, Villard de Honnecourt, Jean d’Orbais, Robert de Luzarches, Jean de Chelles, Etienne de Bonneuil, etc.

Comme ils sont groupés dans la Cité, on peut grouper ici tous les monumens que nos ancêtres ont pieusement élevés autour de l’antique Lutèce, leur histoire et leur architecture ayant beaucoup de points communs. A l’histoire de Paris se rattache l’histoire de son Université. Nul n’était plus qualifié que M. Liard, vice-recteur de l’Académie de Paris, pour nous faire connaître cette Université de Paris[28]dans le passé et le présent, pour nous introduire dans le Palais de la nouvelle Sorbonne, dans ses laboratoires, et nous initier à la vie de chacune de ses Facultés qui rappellent les Sept Arts libéraux de l’antique Université du moyen âge, avec cette différence entre autres, qu’elle était bien un État dans l’État et que, si les troubles étaient les mêmes, défense était faite au Prévôt de Paris de mettre la main sur un écolier.

A l’art et à l’histoire de notre pays comme aux richesses d’art de la Ville de Paris se rattachent les belles collections du Petit Palais, que M. Henry Lapauze nous présente dans un intéressant ouvrage, en une suite de belles reproductions. La plupart des œuvres d’art du Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris[29]proviennent de dons ou de legs, — comme les salles Dutuit, — ce qui le distingue de la plupart des musées qui se sont enrichis des dépouilles opimes ou par la spoliation, et de toutes ces prisons de l’art qui font penser au mot du chansonnier du « Chat Noir : » « Tout va bien : les hôpitaux sont pleins. » Il y a juste sept années que le Petit Palais a été inauguré, et depuis, il s’est enrichi dans une telle mesure que l’on peut affirmer que jamais musée moderne ne connut fortune pareille. Qu’est-ce qui pourrait intéresser davantage les Parisiens que toutes ces œuvres dues à la générosité des collectionneurs et des artistes et qui constituent ce musée moderne ? C’est l’histoire de sa formation, et de toutes les acquisitions qui lui donnent sa physionomie personnelle et son relief, que l’on trouvera dans ce beau livre où tout est nouveau et original, texte et illustrations, et qui contient plus de 250 reproductions. La nouvelle édition des Rives de la Seine à travers les âges[30]de F. Hoffbauerne sera pas moins bien accueillie, ainsi que la Forêt de Fontainebleau[31]de Emile Michel.

Comme Paris a Saint-Germain-des-Prés, Notre-Dame et la Sainte-Chapelle, Bordeaux se glorifie de Sainte-Croix, de Saint-Seurin, de Saint-André, où s’épanouissent l’art roman et l’art gothique du XIe au XVe siècle, ce siècle qui vit aussi, dans la capitale de la Guyenne, le triomphe de l’Église de plus en plus puissante, plus étroitement que jamais unie à la vie de la cité. Alors le chanoine Vital de Carle fonde l’hôpital Saint-André ; sous l’archevêque Pey-Berland, s’organise l’Université bordelaise. Les deux chapitres ornent avec une profusion inouïe l’intérieur de Saint-Seurin et de Saint-André. C’est l’époque des chapelles luxueuses, aimables et fleuries, consacrées à la Vierge : le type le plus parfait est, à Saint-Seurin, la chapelle de Notre-Dame de la Rose, écrit M. Paul Courteault, l’historiographe de Bordeaux à travers les siècles[32], qui a consacré un savant travail, beaucoup plus complet, plus précis, plus solide que tout ce qui avait été fait jusqu’ici pour glorifier le passé de Bordeaux.

« Beau prince autant qu’il y en eust au monde, » les chroniqueurs, les ambassadeurs, les contemporains le répètent à l’envi en parlant de François Ier[33]. Lorsque, peu de jours après la mort de Louis XII, il fit à Paris son entrée solennelle, l’ambassadeur de Marguerite d’Autriche, décrivant toutes les somptuosités du cortège, ajoutait : « Après, le Roy armé sur son cheval bardé, tout accoustré en blanc et en toile d’argent, et ne se tenoit point dessous le pale (le dais), mais faisoit rage sur son cheval qu’estoit toujours en l’air et le faisoit bon voir et y avoit tout plain de bons chevaux et de bons chevaucheurs, qui faisoient merveilles à ce monstrer devant les dames[34]. »

C’est le roi chevalier portant beau, de haute taille et d’une allure élégante avec un peu d’affectation, tel qu’il se présente dans certaines miniatures, tantôt revêtu de la robe aux fleurs de lys, tantôt d’un pourpoint de soie blanche, brodée de perles et ornée de joyaux, ou d’un vêtement rouge, or et vert bordé de fourrure, tantôt à cheval, avec la belle armure ciselée et rehaussée. d’or que l’on connaît, brave, passionné pour la lutte, la chasse, les apertises d’armes, recherchant la guerre, grand dans la victoire et dans la défaite, caracolant dans les tournois ou faisant le galant avec les dames qui inspiraient sa poésie ; aimant à charmer sa Cour en parlant politique, art, littérature, sciences ; le Roi plein du sentiment de l’honneur, sans la vertu, comme on l’entendait alors, incapable de se posséder, inconstant, égoïste et insaisissable, et qui semble se jouer au milieu des difficultés les plus graves, comme si la devise de ses armes, la Salamandre au milieu des flammes, « Nutrisco et exstinguo, je m’en nourris et je les éteins, » était la devise de sa vie, — enfin c’est le Roi et le règne tels qu’ils sont restés dans l’imagination populaire qu’on retrouve dans le récit simple, sobre et élégant de M. G. Gustave-Toudouze et les compositions si variées, si pleines de mouvement, de vie et d’entrain de A. Robida.

Dans les souvenirs du passé, les Légendes de Provence[35], par M. J. Charles-Roux méritent une place d’honneur pour le charme du récit comme pour le luxe du livre et des 400 dessins originaux.

Après avoir naguère dans un volume fort apprécié raconté aux petits Français leur histoire nationale, Mme de Moussac, dans un beau livre, présenté par le marquis de Ségur, a écrit pour eux l’Histoire d’Angleterre[36]. On ne lira pas sans fruit et sans plaisir la captivante suite d’aventures, de drames, de tragi-comédies dont fourmille le passé de la Grande-Bretagne.

L’étude la plus instructive que l’on puisse faire de l’histoire de France par le texte et par l’image qui en est à chaque page ici le vivant commentaire, on la trouvera dans l’Histoire de France[37], dont la librairie Larousse publie le tome Ier, des Origines à 1610, — aussi complète et aussi sobre que l’exécution en est parfaite et qui nous fait pénétrer dans l’intimité de notre pays, en nous montrant dans 960 reproductions photographiques tous les faits, les hommes et les événemens importans de notre pays. La Hollande illustrée[38], également enrichie de centaines de gravures, se distingue par la belle exécution.

M. Armand Dayot, poursuivant son œuvre de reconstitution historique par l’image, n’a eu que l’embarras du choix pour son magnifique album sur Louis XIV[39].

L’esprit malicieux et ironique, aussi ancien en France que l’esprit chevaleresque et peut-être plus indigène, a inspiré au Moyen âge le long poème d’un caractère gai et railleur connu sous le nom de Roman de Renart[40], qui est visiblement une satire véhémente et malicieuse de toutes les classes de la société féodale. Les grands et le clergé, le Pape et l’Empereur, les rois comme les princes, les bourgeois comme les vilains y font piteuse mine sous la figure d’animaux dont chacun est le type d’un personnage ou d’une fonction sociale. Le goupil s’appelle Renard, et le renard, c’est la malice, l’hypocrisie, l’esprit vicieux sous toutes ses formes : hypocrisie, adresse, ruse, mensonge, aux prises avec la force brutale incarnée dans Isengrin (le loup), voilà le spectacle qui se déploie dans le Roman de Renart. A côté d’eux s’agitent Noble (le lion), le Roi par excellence, Belin (le mouton), ou la sottise naïve, Brun (l’ours), la brute stupide, Tibert (le chat), Chanteclair (le Coq), etc. Tous ces animaux, lointains ancêtres français de Bagheera, la panthère noire, de Baloo, l’ours, de Kaa, le sage python, d’Akela, le grand loup gris solitaire, de Shere Kan, le tigre, du Bandar Log, le peuple singe, rappelleront aux jeunes lecteurs les Livres de la Jungle, et la fantaisie de Rudyard Kipling renouvelée de notre poésie satirique. Mais ce poème, populaire dans la France du XIIIe siècle, n’était pas entré jusqu’ici dans la littérature enfantine. Elle est bien faite pour elle, cette adaptation de M. L. Tarsot comme aussi l’interprétation de M. A. Vimar, l’artiste à la verve aussi féconde que brillante et d’une inspiration toujours nouvelle.

Parmi les œuvres d’imagination qui prouvent des aspirations généreuses, répondent à une recherche de l’idéal et sont relevées par l’originalité de l’invention, par une observation fine et délicate et par le charme du style, il suffit de signaler celles d’écrivains dont nous n’avons pas à faire l’éloge ici : les Contes Choisis[41], de M. Paul Bourget, — la Peur de vivre[42], de M. Henry Bordeaux, — Pages Choisies[43], de M. Ernest Daudet, tous ces récits publiés par les éditeurs R. Roger et F. Chernoviz, — Ma Tante Giron[44], de M. René Bazin, qui a pour cadre merveilleux le Craonais, cette région qui tient à la fois de la Bretagne et de la Vendée, — Damaris l’Athénienne[45], par M. Henri Guerlin, où l’intrigue la plus dramatique se déroule au temps de saint Paul en pleine décadence athénienne, — Où le grain tombe[46], où se trouve évoquée la parabole évangélique, ces trois volumes de la maison Mame avec les illustrations de G. Dutriac, — Histoire d’une petite fille d’il y a Cent ans[47], par Mme Cremnitz, — les Récits pour les Jeunes filles[48]et ceux tirés du Petit Français[49], de la librairie Armand Colin, comme ceux de la Bibliothèque illustrée d’éducation et de récréation[50], — en France et en Amérique[51], qui comprend, sous ce titre, Geneviève Delmas, Pierre Casse-Cou, Yette et la Rose Blanche. Nous avons plus d’une fois ici même loué la sûreté de goût, l’imagination brillante de Th. Bentzon, la grâce spirituelle et le charme attachant de ses romans, dont les lecteurs de la Revue appréciaient tant l’originalité et l’observation pénétrante, et qui, par les qualités de simplicité, de naturel, d’émotion vraie et de douce moralité, qu’ils laissent percer sous la délicatesse du sentiment, sont tout à fait ce qui convient aux enfans, — pour ne pas dire un mot des Contes de tous les pays[52]et pour ne pas souhaiter que ses Souvenirs d’enfance soient bientôt publiés comme le plus bel hommage qui puisse être rendu à la femme de lettres d’un esprit si élevé, si droit, si fine et si bonne, qui ne ressemblait à aucune autre, ainsi qu’il apparaîtra une fois de plus en lisant ces pages exquises, et pour le plus grand honneur de sa mémoire.

Dans les récits d’aventures excentriques ou de voyages extraordinaires, nous n’avons pas besoin de faire longuement ressortir tous ceux de la collection Helzel, où Jules Verne est représenté encore cette année par les Naufragés du Jonathan[53], d’analyser la Course au Radium[54], de M. Paul d’Ivoi, — Le Renard de la mer[55], par Georges G. Toudouze, — Maître Juponnet cambrioleur[56], de MM. Chemilly et Paul de Maurelly, — la Découverte du docteur Faldras[57], par M. O. de Fraynel, — la Perle de sang[58], de M. E. Salgari, — l’Aviateur du Pacifique[59], par le capitaine Danrit. — les Premiers exploits de Sherlock Holmes[60], de Conan Doyle ; — Buch, histoire d’un chien de l’Alaska[61], par Jack London. Comme à l’ordinaire, l’intérêt résulte d’une heureuse combinaison de l’élément scientifique et de l’imagination, faite avec tant d’art qu’on ne sait plus où finit la fiction, où commence la réalité.

Dansée genre et parmi les œuvres d’une fantaisie charmante, Tiarko, le chevrier de Napoléon[62], de M. Jules Chancel avec les compositions de H. de la Nézière, la Lionne de Clisson[63], par Pierre Maël.

Dans cette littérature où tout se place, l’histoire et la légende, mais surtout les inventions étranges, et qui se recommande par une brillante imagination au service de beaux sentimens, un tour ingénieux et que nous ne pouvons analyser parce qu’ils sollicitent le lecteur par l’attrait de l’imprévu : Le dernier des Castel-Magnac[64], de H. de Charlieu, — Le Vieux tzigane, ou Une idylle aux Carpathes[65], de Léo Claretie, — L’Enfant de la falaise[66], de Mme Augusta Latouche, — Poucette[67], de Pierre Maël, — Le Ballon Fantôme, de M. Jacques des Gachons[68], — Les Mangeurs de sable[69], par H. Leturque, — Le Fils du gamin de Paris, par Louis Ikmssenard[70].

Les amateurs de livres où l’élément scientifique se mêle à l’étude de la nature et qui donnent des enseignemens présentés avec savoir et agrément ne sauraient les trouver dans de meilleurs ouvrages que la Terre qui tremble de M. Stanislas Meunier[71]la Route de l’air[72], — le Royaume de l’air[73], de M. de Saint-Fégor, — l’Aviation[74]du malheureux capitaine Ferber, — En vacances : A la Montagne, — Au bord de la mer[75], par MM. A. Dauzat et Loudemer.

Dans les albums dont la diversité des sujets appelle la diversité des interprétations et qui attestent l’entrain, l’abandon, la fécondité et la libre recherche de nos illustrateurs, citons : les Héros comiques[76], avec le texte de M. Emile Faguet et les dessins de Job, — Dites-nous votre fable[77], pour la poésie de M. Alfred Theulot et l’illustration de Benjamin Rabier. — les Exploits de Cracambole[78]de G. Le Cordier, illustré par R. Giffey, — les Merveilleuses aventures d’Archibald[79], par Harry Rountree et S. -H. Hamer, — le Roman du Renard[80]— et Chantecler[81], illustrés par Benjamin Rabier.

Pour ceux qui ont le goût des choses militaires quel souvenir évoquera ce seul titre : la Défense de Paris[82], de M. Jules Mazé qui décrit les combats de la défense de Paris et les luttes engagées contre l’envahisseur par les armées du Nord, des Vosges et de l’Est. Quelle plus haute leçon pourrait-on imaginer que celle que nous rappellent les Exploits héroïques de nos soldats au Maroc[83]de H. Cordonnier, les Notes et souvenirs d’un ancien marsouin[84], en Cochinchine et au Cambodge ?

Tous ces souvenirs de la Défense Nationale, ces grands faits de l’histoire élèvent naturellement la pensée vers les choses surhumaines. la sainteté du sublime, et, dans le désarroi des consciences, quelles plus belles pages pourrait-on soumettre aux méditations de la jeunesse que celles qui retracent, dans leur belle simplicité, ces apostolats, ces vies édifiantes, si remplies de grands exemples, Vers Jérusalem ![85], — Sur les chemins de Compostelle[86], — Saint François d’Assise, sa vie et son œuvre[87], de Johannes Jœrgensen, — la Bienheureuse Jeanne d’Arc[88], de M. E. -R. Vaucelle et Sur les pas de Jeanne d’Arc[89]. — Aux pieds de Jeanne d’Arc[90], par M. Daniel de Laflotte, souvenirs d’un pèlerin qui eut le bonheur d’assister, à Orléans, aux fêtes commémoratives des 29 avril et 8 mai 1429 et, à Rome, à la glorification de la bienheureuse, — la Sainte nationale, — dont le lys a refleuri sur un sol jonché de débris.


J. BERTRAND.

  1. Hachette.
  2. Hachette.
  3. Hachette.
  4. Plon.
  5. Plon.
  6. Masson.
  7. Hachette.
  8. Ernest Flammarion.
  9. Hachette.
  10. Hachette.
  11. Manzi et Joyant.
  12. Frédéric Gittler.
  13. Hachette.
  14. Société générale d’éditions et Henri Jouve.
  15. Calmann-Lévy.
  16. Hachette.
  17. Henri Laurens.
  18. Henri Laurens.
  19. Henri Laurens.
  20. Henri Laurens.
  21. Henri Laurens.
  22. Henri Laurens.
  23. Henri Laurens.
  24. Henri Laurens.
  25. Henri Laurens.
  26. Henri Laurens.
  27. H. Laurens.
  28. H. Laurens.
  29. Lucien Laveur.
  30. Félix Juven.
  31. Hachette.
  32. Féret et fils, Bordeaux.
  33. Boivin.
  34. Voyez l’Histoire de France, publiée sous la direction de M. Ernest Lavisse (Hachette).
  35. A. Lemerre, Paris. — A. Rey, Dijon. — P. Ruat, Marseille.
  36. Mame.
  37. Larousse.
  38. Larousse.
  39. Ernest Flammarion.
  40. Laurens.
  41. Roger et Chernoviz.
  42. Roger et Chernoviz.
  43. Roger et Chernoviz.
  44. Alfred Mame.
  45. Alfred Mame.
  46. Alfred Mame.
  47. Juven.
  48. Armand Colin.
  49. Armand Colin.
  50. Hetzel.
  51. Hetzel.
  52. Hetzel.
  53. Hetzel.
  54. Boivin.
  55. Hachette.
  56. Delagrave.
  57. Boivin.
  58. Delagrave.
  59. Flammarion.
  60. Félix Juven.
  61. Félix Juven.
  62. Charles Delagrave.
  63. Roger et Chernovicz.
  64. Hachette.
  65. Roger et Chernovicz.
  66. Charles Delagrave.
  67. Hachette.
  68. Mame.
  69. Boivin.
  70. Jules Tallandier.
  71. Charles Delagrave.
  72. Hachette.
  73. Félix Juven.
  74. Berger-Levrault.
  75. Hetzel.
  76. H. Laurens.
  77. Boivin.
  78. Delagrave.
  79. Alfred Mame.
  80. Librairie illustrée Jules Tallandier.
  81. Librairie illustrée Jules Tallandier.
  82. Mame.
  83. Roger et Chernovicz.
  84. A. Leclerc.
  85. Mame.
  86. Mame.
  87. Perrin.
  88. Mame.
  89. Marcel Marron. Orléans.
  90. Marcel Marron, Orléans.