Les Origines de la France contemporaine/Volume 11
Apparence
Les Origines de la France contemporaine (1890-1893)
TABLE DES MATIÈRES
LIVRE CINQUIÈME
L’ÉGLISE
I (p. 4). La centralisation et les sociétés morales. — Motifs de l’État pour absorber les Églises. — Leur influence sur la société civile. — II (p. 6). Opinions personnelles de Napoléon sur la religion et les religions. — Ses motifs pour préférer les religions établies et positives. — Difficulté de tracer les limites de l’autorité spirituelle et de l’autorité temporelle. — Partout, sauf dans les pays catholiques, les deux sont réunies en une seule main. — Impossible en France d’opérer cette réunion par voie autoritaire. — Procédé de Napoléon pour arriver au même but par un autre chemin. — Il compte dominer l’autorité spirituelle par l’influence des intérêts temporels. — III (p. 13). Service qu’il tire du pape. — Démission ou destitution des anciens évêques. — Fin de l’Église constitutionnelle. — Droit de nommer les évêques et d’agréer les curés attribué au Premier Consul. — IV (p. 16). Autres services qu’il attend du pape. — Sacre de Napoléon à Notre-Dame. — Théorie napoléonienne de l’Empire et du Saint-Siège. — Le pape feudataire et sujet de l’empereur. — Le pape fonctionnaire, installé à Paris, archichancelier des choses spirituelles. — Conséquences pour l’Italie. — V (p. 21). Services que Napoléon tire ou attend du clergé français. — Sa conception romaine du pouvoir civil. — Développement de cette conception par ses légistes. — Toute société religieuse doit être
autorisée. — Statut légal qui fixe la doctrine et la discipline des quatre Églises autorisées. — Statut légal de l’Église catholique. — Sa doctrine et sa discipline seront celles de l’ancienne Église gallicane. — Situation nouvelle de l’Église française et rôle nouveau du pouvoir civil. — Il se décharge de ses anciennes obligations. — Il conserve et augmente ses droits régaliens. — L’Église de France avant 1789 et après 1802. — Prépondérance accrue et domination complète du pouvoir civil. — VI (p. 30). Motifs pour supprimer le clergé régulier. — Communautés autorisées. — L’autorisation est révocable. — VII (p. 35). Régime auquel est soumis le clergé séculier. — Restauration et application des doctrines gallicanes. — Gallicanisme et soumission du nouveau personnel ecclésiastique — Mesures pour maintenir le clergé présent dans l’obéissance et pour dresser à l’obéissance le clergé futur. — Les séminaires. — Petit nombre des ordinations permises. — Conditions auxquelles elles sont accordées. — Procédés contre les professeurs suspects et les élèves indisciplinés. — VIII (p. 45). Changements dans la hiérarchie ecclésiastique. — Motifs pour assujettir le bas clergé. — Amovibilité des succursalistes. — Accroissement de l’autorité épiscopale. — Prises de Napoléon sur les évêques. — IX (p. 54). Emploi politique de l’épiscopat. — Le catéchisme impérial. — Les mandements. — X (p. 57). Le concile de 1811. — Le concordat de 1813.
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I (p. 65). Les effets du système. — Achèvement de la hiérarchie ecclésiastique. — Omnipotence du pape dans l’Église. — Influence du Concordat français et des autres précédents depuis 1801 jusqu’à 1870. — Pourquoi le clergé devient ultra-montain. — Le dogme de l’infaillibilité. — II (p. 80). L’évêque dans son diocèse. — Changement dans sa situation et dans son rôle. — Abaissement des autres autorités locales — Diminution des autres autorités ecclésiastiques. — Effacement du chapitre et de l’officialité. — L’évêque, seul dispensateur des sévérités et des faveurs. — Emploi de l’amovibilité. — Le clergé du second ordre est soumis à la discipline militaire. — Pourquoi il s’y soumet. — III (p. 97). Changement dans les mœurs de l’évêque. — Son origine, son âge, sa compétence, son train, son travail, son initiative, ses entreprises, son ascendant moral et social. — IV (p. 109). Les subordonnés. — Le clergé séculier. — Son extraction et son recrutement. — Comment il est préparé et entraîné. — Le petit séminaire. — Le grand séminaire. — Les conférences
mensuelles et la retraite annuelle. — Les Exercitia. — La Manrèze du Prêtre. — Le curé dans sa paroisse. — Difficulté de son rôle. — Sa patience et sa correction.
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I (p. 126). Le clergé régulier. — Différences dans la condition des deux clergés. — Les trois vœux. — La règle. — La vie en commun. — Objet du système. — Suppression violente de l’institution et de ses abus en 1790. — Renaissance spontanée de l’institution débarrassée de ses abus après 1800. — Caractère démocratique et républicain des constitutions monastiques. — Végétation des anciennes souches et multiplication des plants nouveaux. — Nombre des religieux et nombre des religieuses. — Proportion de ces nombres et de la population totale en 1789 et en 1878. — Prédominance des instituts laborieux et bienfaisants. — Comment ils se forment et s’étendent. — L’instinct social et le contact du monde mystique. — II (p. 142). La faculté mystique. — Ses sources et son œuvre. — Le christianisme évangélique. — Son objet moral et son effet social. — Le christianisme romain. — Développement de l’idée chrétienne en Occident. — Influence de la langue et de la jurisprudence romaines. — La conception romaine de l’État. — La conception romaine de l’Église. — III (p. 165). Le catholicisme actuel et ses caractères distinctifs. — L’autorité, son prestige, ses supports. — Les rites, le prêtre, le pape. — L’Église catholique et l’État moderne. — Difficultés qui naissent en France de leurs constitutions respectives. — IV (p. 171). Autres inconvénients du système français. — Conception nouvelle et scientifique du monde. — Comment elle s’oppose à la conception catholique du monde. — Comment elle se propage. — Comment l’autre se défend. — Les pertes et les gains de la foi catholique. — Son domaine étroit et son domaine large. — Effets de la forme catholique et française sur le sentiment chrétien en France. — Il a grandi dans le clergé et diminué dans le monde.
LIVRE SIXIÈME
L’ÉCOLE
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(p. 192). L’enseignement public et ses trois effets. — Influences du maître, des condisciples et du règlement. — Cas où les
trois pressions convergent pour produire un type défini d’homme fait. — II (p. 196). Objet de Napoléon. — Le monopole universitaire. — Renaissance et multitude des établissements privés. — Ils sont mal vus de Napoléon. — Ses motifs. — Les entreprises privées font concurrence à l’entreprise publique. — Mesures contre elles. — L’autorisation préalable et la fermeture facultative. — Taxes sur l’enseignement libre et rétribution universitaire. — Décret du 15 novembre 1811. Limitation de l’enseignement secondaire dans les établissements privés. — Comment l’Université leur prend leurs élèves. — L’externat obligatoire. — Limitation du nombre de leurs pensionnaires. — Mesures pour restreindre ou assimiler les établissements ecclésiastiques. — Racolement forcé dans les familles notables et mal pensantes. — Napoléon seul et universel éducateur dans son empire. — III (p. 210). Sa machine. — Le corps enseignant. — Comment ses membres arriveront à se sentir solidaires. — Hiérarchie des grades. — Primes offertes à l’ambition et satisfactions ménagées à l’amour-propre. — Principe monastique du célibat. — Principe monastique et militaire de l’obéissance. — Les obligations contractées et la discipline imposée. — L’École Normale et le recrutement de l’Université future. — IV (p. 222). L’objet du corps enseignant est l’adaptation de la jeunesse à l’ordre établi. — Deux sentiments requis chez les enfants comme chez les adultes. — L’acceptation passive de la règle. — Étendue et minutie de la règle scolaire. — Le désir de primer et l’émulation. — Concours incessants et distribution annuelle des prix. — V (p. 229). Préparation militaire et culte de l’empereur.
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I (p. 238). L’instruction primaire. — Sujétions supplémentaires et spéciales de l’instituteur. — La surveillance ecclésiastique. — Motifs de Napoléon. — Limitation de l’enseignement primaire. — Préférence pour les frères ignorantins. — Le catéchisme impérial. — II (p. 245). L’instruction supérieure. — Caractères et conditions des universités scientifiques. — Motifs contre elles. — En quoi elles répugnent au système français. — Comment il les remplace. — Étendue de l’enseignement secondaire. — Dans le nouvel ordre social, il suffit aux besoins. — Carrières auxquelles il conduit. — Les écoles spéciales. — Napoléon les veut professionnelles et pratiques. — L’École de Droit. — III (p. 260). Couronnement de
l’édifice universitaire. — La croyance fondée sur le procédé probant. — Comment elle associe les hommes et fait une Église laïque. — Puissance sociale de cette Église. — Les autorités scientifiques et littéraires. — Comment Napoléon les enrôle dans ses cadres. — L’Institut, appendice de l’État. — IV (p. 268). Prises du gouvernement sur les membres de l’Institut. — Comment il les réprime et les contient. — Cercle dans lequel la pensée laïque peut se mouvoir. — Faveur et liberté des sciences mathématiques, physiques et naturelles. — Défaveur et resserrement des sciences morales. — Suppression de la classe des sciences morales et politiques. — Elles sont choses d’État, incluses dans le domaine propre de l’empereur. — Mesures contre l’idéologie, contre l’étude philosophique ou historique des lois, contre l’économie politique et la statistique. — Accaparement de l’histoire — V (p. 278). Mesures contre les écrivains proprement dits et les vulgarisateurs. — La censure, la direction des théâtres, de la librairie et de l’imprimerie. — Étendue et minutie de la répression. — Insistance de la direction et de l’impulsion. — Objet final, ensemble et beauté logique du système total. — Comment il se détruit lui-même.
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I (p. 292). Histoire de la machine napoléonienne. — De ses deux bras, le premier, qui opère sur les adultes, se désarticule et se casse. — Le second, qui opère sur la jeunesse, fonctionne intact jusqu’en 1850. — Pourquoi il demeure intact. — Motifs des gouvernants. — Motifs des gouvernés. — II (p. 308). La loi de 1850 et la liberté d’enseignement. — Son objet apparent et ses effets réels. — Alliance de l’État et de l’Église. — Le monopole de fait. — Direction ecclésiastique de l’Université jusqu’en 1859. — Rupture graduelle de l’alliance. — La direction de l’Université redevient laïque. — L’intérêt laïque et l’intérêt clérical. — Séparation et satisfaction de ces deux intérêts jusqu’en 1876. — Instabilité de ce régime. — Motifs de l’État pour reprendre la haute main. — En fait, les parents n’ont que le choix entre deux monopoles. — Décadence originelle et forcée des institutions privées. — Achèvement de leur ruine après 1850 par la double concurrence trop forte de l’Église et de l’État. — L’Église et l’État seuls éducateurs survivants. — Direction intéressée et doctrinale des deux enseignements. — Divergence croissante des deux directions. — Leur effet sur la jeunesse. — III (p. 318).
Les vices internes du système. — L’internat sous une discipline de caserne ou de couvent. — Nombre et proportion des internes dans les établissements de l’État et dans les établissements de l’Église. — Point de départ de l’internat français. — La société scolaire conçue non comme un organisme distinct de l’État, mais comme un mécanisme manœuvré par l’État. — Conséquences de ces deux conceptions. — Pourquoi l’internat s’est introduit et renforcé dans les établissements ecclésiastiques. — effets de l’internat sur l’adolescent qui en sort. — Lacunes de son expérience, erreurs de son jugement, éducation nulle de sa volonté. — Aggravation du mal par le régime français des écoles spéciales et supérieures. — IV (p. 333). Autre vice du système. — Point de départ de l’enseignement supérieur en France. — Substitution des écoles d’État spéciales aux universités encyclopédiques, et libres. — Effet de cette substitution. — Les examens et les concours. — La culture artificielle, intense et forcée. — Comment elle est arrivée à l’outrance. — Excès et prolongation des études théoriques. — Insuffisance et retard de l’apprentissage pratique. — Comparaison de ce système et des autres, en France avant 1789, en Angleterre et aux États-Unis. — Les forces perdues. — Emploi erroné et dépense excessive de l’énergie mentale. — Depuis 1889, toute la jeunesse y est condamnée. — V (p. 353). L’instruction publique depuis 1870. — Concordance de la conception napoléonienne et de la conception jacobine. — Extension et aggravation du système. — Le procédé déductif de l’esprit jacobin. — Ses conséquences. — Dans l’enseignement supérieur et dans l’enseignement secondaire. — Dans l’enseignement primaire. — L’enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïque. — VI (p. 368). Effet total et actuel du système. — Disconvenance croissante de l’éducation préalable et de la vie adulte. — Altération de l’équilibre mental et moral dans la jeunesse contemporaine.