Les Souspirs amoureux de François Beroalde de Verville 1589/Ce sont vos yeux cruels causes de mon dommage

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VII.



Ce sont vos yeux cruels causes de mon dommage
Qui meurtrissent mon cœur, & qui froissant mes os
Me privent du bon-heur du coustumier repos,
Faisant de mes poulmons un inhumain carnage.

Rien que vos yeux meurtriers ne met en mon courage
Le soin melancholicq marque de mes travaux,
Que l'esprit m'accablant, de mille & mille maux
Change ma passion en furieuse rage,

Vos yeux sont mon malheur, & cependant mon ame
Languissant dedans moy, ne respire autre flame
Que les heureux rayons, qu'elle en va souspirant :

Ainsi d'un beau malheur ma vie se contente,
Et n'osant esperer tandis que je lamente

Il faut que par mes yeux je vivotte en mourant.