Les Stations de l’amour/4

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L’Île des Pingouins (p. 44-58).

IV

Calcutta, le 10 décembre 18…

Le jeudi, à cinq heures, Flora entrait dans ma chambre, accompagnée d’une petite personne vêtue d’un long manteau en drap léger, la tête garnie d’une écharpe de dentelle blanche qui lui couvrait la moitié du visage.

En me tendant la main, je lui demandai aussitôt pourquoi Dora n’était pas avec elles.

— Notre pauvre amie est souffrante et ne peut pas venir aujourd’hui.

Puis, voyant mon regard se fixer sur celle qui l’accompagnait, elle me dit, en la désignant : « Cher ami, c’est la troisième : c’est Maud !… Ma chère Maud, fit-elle d’un ton comiquement solennel, permettez-moi de vous présenter mon grand ami M. Léo Fonteney, ingénieur, venu de France pour diriger des travaux dans l’Inde. »

Je saluai ; le petit paquet me fit une révérence cérémonieuse. Flora reprit, non moins sérieusement : « Cher monsieur, je vous présente miss Maud Clemenson, ma meilleure amie avec Dora Simpson. »

Nouvelle révérence, et shake-hand vigoureux.

— Et maintenant, reprit Flora en me sautant au cou, que les présentations sont faites, amusons-nous…

— Et la lettre, Flora ! dit Maud.

— Ah ! c’est vrai ! étourdie que je suis, je n’y pensais plus… Tenez, fit-elle, en sortant de son corsage un petit papier parfumé : c’est une lettre que Dora m’a dit de vous remettre.

Je reconnus aussitôt la branche de fougère, et ayant déplié le papier, qui n’était point cacheté, je lus :

Cher ami, une indisposition de quelques jours m’empêche absolument d’être des vôtres aujourd’hui. Mais je ne veux pas vous priver du plaisir de faire connaissance avec cette gamine de Maud, qui, sur ce que nous lui avons raconté, est aussi impatiente de vous connaître que vous pouvez l’être au naturel.

Amusez-vous donc bien — sans moi, hélas ! car je souffre horriblement les deux premiers jours — mais je vous prie instamment de ne pas faire avec elle tout ce que vous avez fait avec moi : elle est vraiment trop jeune et pas assez formée. Je la connais, le petit monstre… elle est fille à vous le demander peut-être, et à vous offrir un sacrifice auquel vous ne tenez probablement pas beaucoup. Mais je vous en prie, cher ami, résistez-lui, résistez à vous-même, et s’il vous fut un ordre, je suis votre maîtresse, monsieur, je vous l’ordonne. Du reste. Flora sera là.

Quant à celle-ci, je vous la livre : allez, avec elle, aussi loin que vous voudrez, mais je doute qu’elle consente à aller jusqu’au bout… aujourd’hui ; cela viendra, soyez-en sûr, je l’ai à peu près décidée et vous l’avez touchée.

À samedi, n’est-ce pas, au garden-party du lieutenant-gouverneur ?…

Mille tendres baisers partout où tu voudras.

Votre sweet heart.

Après cette lecture, je levai les yeux sur Maud qui, s’étant débarrassée de son écharpe et de son manteau, me regardait toute souriante.

Je poussai un cri de surprise ; j’avais devant moi la plus ravissante petite femme que l’on puisse voir, elle ne dépassait pas l’épaule de Flora ; on eût dit une enfant de douze à treize ans qui aurait été formée : sa gorge, que je voyais à travers la mousseline de sa robe, était bien bombée et paraissait bien fournie ; ses hanches développées, ses fesses très apparentes. Et sur tout cela, une tête couverte de cheveux blonds frisonnants en nuage, des yeux bleus pétillants de malice, un petit nez fripon, une petite bouche rose, qui semblait faite pour des baisers, une peau d’une blancheur d’ivoire, un air candide et mutin à la fois, un amour enfin, ou plutôt l’Amour lui-même…

La chère enfant ne se trompa pas sur l’impression qu’elle me causait, car je la vis rougir sous mon regard.

— Eh bien ! me dit Flora qui me souriait, heureuse de ma surprise et de mon ravissement…

— Oh ! chère aimée, répondis-je en la serrant dans mes bras, les mots me manquent pour vous exprimer toute mon admiration.

— Et toi, Maud, demanda-t-elle en anglais, que dis-tu de notre ami ?…

— Moi ?… voilà ! répliqua la gamine en me sautant au cou et en collant sa bouche sur la mienne.

Sauter est le mot, car elle se suspendit à mes épaules en croisant ses jambes derrière mon dos. « Je parie, me dit-elle à l’oreille, que je sais ce que vous a écrit Dora. »

— Dites !…

— Elle vous recommande de me ménager…

— Peut-être bien, répondis-je en riant.

— Et vous lui obéirez ?…

— Oui ! mais avec peine, je dois vous le dire…

Je n’avais qu’une longue robe de bain en léger drap-éponge. J’attirai Maud sur le sofa, l’asseyant, sur ma cuisse, en la lutinant : « Montrez-moi votre langue, lui demandai-je ?… »

Et Maud tira un joli petit bout de langue rose et pointu, que je pris entre mes lèvres et me mis à sucer, pendant qu’elle passait la main par l’ouverture de ma robe et que je lui caressais la poitrine. Flora s’était accroupie à nos pieds et s’amusait avec son ami Jacques, sans que je parusse m’en apercevoir.

— Quel âge avez-vous Maud ?

— Seize ans bientôt… et cette méchante Dora qui dit que je suis pas assez formée !… Je sais bien que je suis femme, et depuis plus de deux ans déjà. Regardez-moi !…

Et sans hésiter, elle ouvrit son peignoir, fendu du haut en bas, fermé seulement par une ceinture qu’elle dénoua en un tour de main.

Je fus éblouis à la vue de ce corps charmant, de proportions admirables, et déjà en effet, formé ; les seins bien ronds, bien accusés, étaient un peu moins gros que ceux de Dora, et la saillie des mignons boutons roses indiquait suffisamment que ses deux amies les avaient bien des fois sucés et fait sortir de leur alvéole. Au bas de tout cela, une jolie toison d’or pâle, déjà abondante, mais frisée, douce et soyeuse comme du duvet de cygne : les cuisses rondes et fortes, les mollets bien fournis complétaient un effet ravissant, et les expressions me manquent pour t’en faire une description exacte, comme pour te dire ce que je ressentis à cette vue.

Je couvris de baisers cette gorge adorable ; je mis ma main sur cette motte rebondie que je caressai, ainsi que les cuisses, qui s’écartèrent, et je plaçai aussitôt mon doigt sur le petit bouton et l’agitant doucement : « Oh !… Flora… comme c’est bon !… viens m’embrasser… viens !… »

Et les gémissements de la charmante enfant témoignaient de la volupté qu’elle ressentait.

Flora, abandonnant le joujou avec lequel elle s’amusait, se précipita sur la bouche de Maud, pendant que celle-ci lui pelotait la gorge, puis portait la main au clitoris de son amie… Je sentis que la mignonne allait fondre : enfonçant alors mes deux doigts dans son conin qui bâillait et qui fit, à cette entrée, un bond de surprise, j’achevai mon œuvre en frottant énergiquement le petit clito, qui fondit en larmes.

Je portai aussitôt ma bouche sur l’endroit que ma main venait de quitter et bus longuement l’âme de la petite, pendant que Flora, s’affaissait sous la caresse persistante de Maud.

Ma bouche cependant était restée collée sur les lèvres de corail ; ma langue recommença à se promener doucement sur le point sensible, sans que la belle, délicieusement surprise, fit un seul mouvement pour l’arrêter. Flora, qui s’était relevée, revint à la bouche de Maud et, au bout d’un instant, reçut dans la sienne les soupirs de bonheur qui s’exhalaient de nouveau du sein de la gosse, dont je sentais les fesses se tortiller sous ma succion passionnée.

— Quelle ravissante créature ! dis-je à Flora, pendant que Maud courait se purifier, nous exhibant un joli petit cul, rond et rosé.

— Oui, répondit-elle, tout ce qu’il y a de plus charmant, vive, enjouée, espiègle et bonne !… Je la trouve parfaite…

— Dites-moi, chérie, ne penses-tu pas que la mignonne pourrait supporter le choc ?… Je crois m’y connaître, et…

— Ah ! polisson ! interrompit Flora, vous avez envie de prendre ce gentil pucelage !… Eh bien ! oui, je crois qu’elle peut te le donner ; elle est très robuste… mais pas aujourd’hui, je t’en prie… parlons-en d’abord à Dora.

— C’est bien mon intention ; d’ailleurs je vous l’avais promis. Mais toi, mon ange, tu ne veux donc pas ?…

— Si, répondit-elle en m’entourant le cou de ses bras et en fixant sur moi ses beaux yeux avec une indicible expression de tendresse ; si, mon amour, je suis à toi, quand tu voudras… Mais je désirerais que mes deux chéries fussent là. Attendons Dora, veux-tu ?

Maud revint en courant et se jeta dans mes bras. « Oh ! cher ami, que c’était bon !… Comme vous m’avez fait jouir !… Je voudrais bien vous rendre le plaisir que vous m’avez donné ; comment faire ?… »

Eh bien ! dit Flora en riant, rend-lui la pareille.

— Oh ! est-ce qu’on peut aussi… branler un homme ?… comment s’y prend-on ?…

— Cherche, dit Flora,

Je m’étais replacé sur la chaise longue, ma robe de chambre toute ouverte ; Flora s’était remise à mes pieds, me caressant les bourses, tandis que, de la main gauche, je lui pelotais les seins ; j’avais passé le bras droit autour de la taille de Maud, qui saisit mon membre à pleine main. « Oh ! regarde, Flora, comme il est redevenu gros et dur… Qu’il est beau !… »

Et ayant amené sa menotte jusqu’au bout du gland, elle le lâcha brusquement ; maître Jacques, tel un ressort, revint me frapper le ventre. Elle recommença plusieurs fois le jeu. Puis elle s’amusa à faire aller régulièrement ses doigts sur le prépuce, couvrant et découvrant le gland.

— C’est ça, lui dit Flora… va un peu plus vite…

Et Maud, activant le mouvement, colla ses lèvres aux miennes…

Je commençais à avoir la respiration plus courte, Maud m’observait curieusement, portant son regard de mon priape à mon visage. Tout à coup, je lui saisis brusquement la main, en criant : « Arrête !… arrête !… ou je vais décharger… »

Elle me regarda, surprise : « Non, non, dit-elle, je veux voir comment ça sort… car on m’a dit qu’il sortait quelque chose… »

Elle avait à peine recommencé, que je la serrai fortement et que cinq à six jets superbes de bonne liqueur s’élancèrent en l’air.

— Oh ! que c’est amusant, s’écria Maud, en frappant des mains… quelle vigueur !…

Flora s’était précipitée sur l’objet pour en aspirer les dernières gouttes…

— Comment cela s’appelle-t-il, en français, demanda Maud ?…

— Du sperme.

Sperm ! mais c’est un mot anglais… n’y a-t-il pas un autre mot en français ?…

— Si !… en langage vulgaire, on dit : du foutre.

— Du foute !… foute !… comme c’est drôle…

— Mais non, lui dis-je : foutre, en faisant sonner l’r.

— Foutrrrre, répéta-t-elle, en faisant, à son tour, rouler l’r, avec un sérieux tout à fait comique ; du foutrrre… je veux en goûter aussi… donne, Flora…

Elle repoussa la tête de son amie et se mit à sa place, puis pressa entre les doigts monsieur Jacques qui n’était pas bien fini, car préoccupé des questions de la gosse, je n’avais pu remarquer ce que faisait Flora. Une grosse goutte perla encore à l’orifice, et Maud, après un mouvement d’hésitation, la cueillit du bout de sa langue. « C’est salé, dit-elle en riant, mais c’est bon… »

— Eh bien ! ma chère petite, je t’en donnerai autant que tu en voudras. En attendant, prenons quelques réconfortants.

Et m’étant rajusté, j’allais au salon prendre un plateau rempli de bonnes choses, préparé par mon boy. Pendant que nous grignotions quelques gâteaux, Flora emplit un verre d’alicante que Maud but en le sirotant. D’un second verre, Flora ne but qu’une gorgée qu’elle garda dans sa bouche, et, s’approchant de moi, me l’offrit ainsi à humer sur ses lèvres. Nous recommençâmes plusieurs fois le jeu en alternant.

— Oh ! que c’est drôle ! s’écria Maud, en dansant et frappant des mains, moi aussi, je veux…

Et s’approchant de moi, la bouche pleine, elle voulut me faire boire comme le faisait Flora ; mais à peine ses lèvres se furent-elles approchées des miennes que tout le liquide s’échappa, m’éclaboussant le visage, aux éclats de rire immodérés des deux petites folles.

Je ne pus m’empêcher de rire aussi en m’épongeant, mais je lui criais : « Attendez, polissonne… je vais vous fouetter… »

Je la poursuivis en riant, la voyant serrer sa robe sur ses petites fesses : je la rejoignis près du lit, sur lequel elle s’affala, me présentant ainsi l’endroit approprié. J’eus vite fait de la retrousser et de mettre à nu un joli petit fessier, sur lequel j’appliquai quelques claques assez vigoureuses, qu’elle reçut avec de petits rires étouffés. Tu sais, ma chère amie, que c’est là un stimulant pour le plaisir. Je vis alors ses jambes s’écarter, et j’allongeai le bras gauche par devant pour lui donner une caresse à laquelle ma main droite venait de la disposer.

Pendant toute cette scène, j’avais délaissé Flora : puis quelle ne fut ma stupéfaction, en me retournant, de voir cette dernière faire, au milieu de la chambre, quelques acrobaties. Maud me regardait en riant follement, jouissant de mon étonnement. « Ah ! ah ! chéri, s’exclamait-elle alors, vous ne saviez pas que Flora était une excellente acrobate ?… Oh ! ma chérie, j’ai une idée : fais la croix de Saint-André… »

Docile, la charmante fille se mit sur ses deux mains et s’y soutint, les jambes écartées légèrement fléchie au dessus de sa tête. Tout cela fut fait bien plus promptement que je ne puis l’écrire.

Vivement, Maud avait débouché le flacon d’alicante, et en versa le contenu dans la conque de Flora, qu’elle ouvrit le plus possible de la main gauche, et me dit : « Buvez !… »

Sans me le faire répéter, je me précipitai sur la coupe vivante dont j’aspirai le liquide avec délices, tandis que, non moins prompte, la petite Hébé léchait ce qui coulait le long du ventre. Au bout d’un instant, Flora, s’écroula entre mes bras, en murmurant : « Oh !… assez !… assez !… je jouis !… oh !… »

Quant à moi, tombant à genoux, je continuai à pomper de mes lèvres avides le mélange délicieux qui ruisselait du corps de l’adorable bacchante.

Lorsqu’elle se releva, ce fut pour courir au cabinet de toilette, où je la rejoignis bientôt. Nous avions tous deux besoin d’une purification sérieuse.

— Je suis morte, me dit-elle…

— Pauvre chérie !… cela vous a fatiguée ?…

— Oh ! non, ce n’est pas cela… c’est d’amour et d’ivresse voluptueuse…

Elle tourna vers moi ses yeux pleins de langueur pour un long baiser qu’elle me rendit avec usure.

— Allons sur le lit nous reposer un instant, dis-je.

Maud nous y avait précédés, nue comme un chérubin, frileusement blottie sous le drap. Nous demeurâmes ainsi pendant un quart d’heure environ, plongés dans un anéantissement délicieux.

Je te laisse à penser, chère amie, si entre ces deux corps tièdes et moelleux, maître Jacques était disposé à dormir ; d’autant plus que Maud, feignant de vouloir sommeiller, l’avait pris dans sa menotte, et que Flora, le bras gauche étendu sur ma poitrine, avait, de sa main droite, saisi mes deux globes encore pleins. Bientôt maître Jacques gonfla la tête et remua avec impatience…

— Je vous croyais fatigué, dit Maud, rompant le silence.

— Mais non, mignonne, et je veux…

— Dites-moi, dear sweetheart, c’est du féminin, cette chose-là, n’est-ce pas ?…

— C’est aussi du masculin, chère Maud, rectifia Flora.

— Ah ! ça, tu ne dors pas non plus, toi ?…

— Attends, je vais te montrer si je dors…

Et se redressant sur les genoux, elle allait m’enjamber, sans doute pour aller corriger Maud, mais je la saisis quand elle fut à mi-chemin, en lui passant la main par derrière entre les deux jambes, de telle sorte que j’avais quatre doigts dans ses poils et que mon pouce se trouvait juste sur son petit trou mignon où il chercha à s’enfoncer.

— Ah ! fit-elle en s’arrêtant et en se prêtant à cette manœuvre, j’aime assez qu’on me mette le doigt là… Mes chéries me l’ont souvent fait pendant qu’une d’elles mettait sa langue sur mon clitoris…

— Je le crois bien, répondis-je, les deux choses se complètent ; avec le doigt, ça s’appelle faire postillon, ou postillonner…

— Moi aussi, dit Maud, j’aime ça, postcuillonner

— Mais, ma chère Flora, continuai-je, puisque tu ne veux pas être dépucelée aujourd’hui, je vais te l’introduire dans ton petit trou de derrière… et tu seras tout de même vierge… jusqu’à nouvel ordre…

— Oh ! dit-elle, est-ce possible ?… Une pareille grosseur !…

Et elle serrait fortement dans sa main l’instrument de son supplice.

— Mais oui, c’est possible, fit Maud d’un ton sentencieux ; tu sais bien qu’il y a des hommes qui le font entre eux, et je ne crois pas qu’ils l’aient plus large que nous… Tu sais bien, sir Duncan Simpson, le père de Dora…

— Veux-tu te taire ! mauvaise langue, dit Flora, en donnant une claque sur les fesses de l’indiscrète blondinette.

Je les regardais toutes deux, très surpris.

— Eh oui ! me dit Flora à l’oreille, sir Duncan passe pour avoir ce vice ; il a un assez joli petit Eurasian[1] de seize à dix-huit ans, qui ne le quitte pas… Beaucoup d’autres Anglais font de même… aussi leurs femmes leur rendent-elles la pareille entre elles.

— Que m’apprenez-vous là, chère amie !… Et Dora le sait ?…

— Elle s’en doute !… aussi, n’a-t-elle avec son père que des rapports strictement officiels. Comme elle a une grande fortune personnelle, dont il la laisse absolument maîtresse, elle habite dans un pavillon indépendant du bungalow de son père et vit complètement à sa guise, sans qu’il lui fasse la moindre observation ; elle se borne à faire correctement les honneurs de la maison.

— Enfin, dis-je pour conclure, ce sont leurs affaires et cela ne nous regarde pas. Ainsi, veux-tu essayer, chère Flora ? demandai-je, en ramenant la conversation au point d’où elle avait dévié, pendant que Maud, un peu confuse de son indiscrétion, s’amusait avec maître Jacques pour lui faire prendre patience.

— Mais ça va me faire horriblement mal ?…

— Je t’assure que non, chère amie… du reste, nous allons prendre quelques précautions.

Je dis un mot à Maud, qui disparut aussitôt.

— Et vous croyez, reprit Flora que c’est possible et même facile ?…

— Possible, chère enfant, j’en suis sûr… facile, je ne sais, mais je crois, dis-je en introduisant mon index qui pénétra sans grand effort dans le petit réduit. Mais descendons du lit et viens sur le fauteuil, ce sera plus commode…

Résignée, la chère victime se laissa mener, et la tête appuyée sur son bras je la fis se courber sur le fauteuil : elle me présenta une superbe mappemonde, comparable à la tienne, ma chère Cécile.

— Ma Flora bien-aimée, ce que je vais faire sera pour ton plaisir plutôt que pour le mien, car, bien que le jeu me plaise, tu éprouveras, j’en suis sûr, une volupté intense… surtout si cette gamine de Maud veut bien te prêter, par devant, le secours de sa petite langue de chat… Pour commencer, tu souffriras peut-être un peu, mais…

— Fais donc vite, mon chéri, j’aurai du courage…

Maud prit alors, au bout du doigt, un peu de vaseline que je lui avais envoyé chercher, et l’enfonça profondément dans le petit trou de son amie ; la patiente commença à frémir de plaisir ; puis, sur mon indication elle continua à lubréfier les bords de l’étroit abîme.

— À mon tour, maintenant, lui dis-je.

La charmante enfant comprit et se mit à enduire de salive maître Jacques, qui ne se tenait plus. Quand il fut bien humecté, tout gonflé de désir, il se présenta à l’huis qui s’ouvrait pour l’absorber, mais il eut de la peine à s’introduire. La pauvre Flora étouffait ses plaintes et secondait de son mieux mes efforts… « Pousse !… pousse !… » disait-elle pour m’encourager.

Tout à coup je poussai un cri de soulagement auquel répondit un gémissement de la victime… j’étais enfin au cœur de la place…

— Et maintenant, Maud, à ton poste !…

Elle alla immédiatement s’asseoir entre les jambes de Flora, et se mit à la minetter avec adresse, tandis que je commençais mon mouvement de va-et-vient, en serrant fortement les nichons de la chère Flora, qui dit au bout de quelques secondes : « Oh ! mais c’est délicieux… je ne me doutais pas… J’ai bien souffert un moment… Maud… un peu plus vite… ta bonne langue… oh ! cher ami… je te sens bien… Quelle volupté extraordinaire !… oh ! mon ami… mon chéri… mes bien-aimés… je vais jouir… Maud, arrête un instant… que je savoure… oh ! plus vite… mais allez donc… »

Et elle donnait des coups de reins terribles… « Oh ! cette fois, voilà… je te sens décharger… oh ! que je jouis !… »

Et je continuai de lancer mon flot dans ses entrailles au moment précis où elle s’affaissait en soupirant, pendant qu’à ma grande surprise Maud roulait sur la natte en poussant également des petits cris de jouissance… La coquine s’était branlée en faisant minette à Flora…

Après nous être lavés tous les trois, nous nous installâmes sur le lit, afin de reprendre de nouvelles forces.

— Eh bien ?… demandai-je à Flora.

— Mais cela ne m’a pas fait autant de mal que je l’aurais cru, et quand ç’a a été au fond, et que tu as remué, j’ai éprouvé un chatouillement d’une nature particulière, mais vraiment agréable, surtout étant accompagné de la jouissance antérieure que me procurait la langue experte de cette chère Maud.

— Ainsi, tu recommencerais volontiers ?…

— Tout de suite, si tu n’étais pas fatigué… Et si la même opération par devant n’est pas plus douloureuse et à des suites aussi agréables…

— Cent fois plus, ma chérie… mais ce sera pour la prochaine fois…

— Oui, oui, mon bien aimé… tout à toi…

— Oh ! que cela doit être bon, dit à son tour la petite Maud, d’avoir l’homme que l’on aime étendu sur soi, les lèvres collées aux siennes, de l’entourer de ses bras, de s’ouvrir à lui et de le sentir pénétrer en vous, d’avoir dans son corps cette grosse machine qui va et vient en liberté, puis qui crache, son sperme — je dis bien ? — jusqu’au fond de la matrice, et mourir de bonheur en ne faisant qu’un seul corps… Oh ! tiens !… vilaine Dora, va !…

Et elle serrait mon priape qui renaissait à la vie.

— Eh bien ! mon bébé, tu as des dispositions ?…

— Oh ! cher ami, c’est vous qui m’inspirez de pareilles idées… je n’ai jamais eu envie d’un autre homme.

— Tu es adorable !…

Et je mis un gros baiser sur sa joue.

— Et c’est toi, Flora, qui, avec Dora, avez fait son éducation sexuelle ?…

— Non, dit Maud, c’est tante Kate…

— Oui, reprit Flora à son tour, Kate était notre troisième, à Dora et à moi ; elle avait trois ou quatre ans de plus que nous. Elle s’est mariée, il y a quelques mois, et habite maintenant Rangoon (Birmanie anglaise). Seulement avant de nous quitter, elle avait « préparé » Maud, et elle nous l’a passée pour la remplacer.

— C’est une intention délicate… Et Maud s’est laissée faire ?…

— Je crois bien, répliqua, vivement celle-ci ; il y a longtemps que je me doutais de ce qui se passait entre Kate et ses deux amies, et je mourais d’envie d’en être… Aussi, la première fois que nous fîmes l’amour toutes quatre ensemble, je faillis mourir de joie… J’aime tant Flora !…

— Et Dora ?…

— Dora aussi je l’aime bien ; elle est si belle, si polissonne, et si… tout, quoi !… Mais je préfère Flora ; elle est si bonne !… Dora pense surtout au plaisir qu’elle se procure ; Flora ne s’occupe qu’à donner du plaisir aux autres.

— Veux-tu te taire ! protesta celle-ci… tu as bien vu que non, tout à l’heure…

— Si, si… tiens… je t’aime…

Et la gentille enfant se mit en travers de mon corps pour embrasser Flora qui, toute émue, lui tendait son museau par-dessus mon visage.

Quant à moi, j’étais ravi d’apprendre tous ces petits secrets, et charmé des aptitudes amoureuses de mes trois délicieuses maîtresses.

Bien entendu, chère Cécile, je te donne ici la traduction de ce dialogue qui était dit en un anglais tout à fait divertissant.

Enfin l’heure était venu de nous séparer, et Flora me donna rendez-vous pour le samedi, au tennis de Dora.

Maud me donna un dernier baiser, en ajoutant : « Je n’y serai pas… ce sera bien long jusqu’à mardi… Mais, ajouta-t-elle tout bas, vous me le mettrez, n’est-ce pas… là ?… et puis là ?… comme à Flora ?… »

Polissonne, dit Flora qui avait deviné… il n’y a plus d’enfants !…

Et nos deux amoureuses se sauvèrent.

. . . . . . . . . . . . . .

Ton Léo.
  1. Les Anglais, dans l’Inde, désignent sous le nom dédaigneux d’« Eurasians » les descendants des Anglais purs avec les femmes indigènes, et réciproquement. Ce dernier cas est infiniment plus rare.