Les Stratagèmes (Frontin)/Trad. Bailly, 1848/Livre I/Chapitre V

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Texte édité et traduit par Charles Bailly, 1848.
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V. S’échapper des lieux désavantageux.

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1. Q. Sertorius, serré de près par l’ennemi en Espagne, et devant traverser une rivière, creusa sur le bord un fossé en forme de demi-lune, le remplit de bois, auquel il mit le feu ; et, arrêtant ainsi l’ennemi, il passa librement la rivière.

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2. Pélopidas, général thébain, recourut à un semblable artifice, dans la guerre de Thessalie, pour franchir une rivière. Ayant donné à son camp une vaste étendue sur la rive, il fit son retranchement avec des troncs d’arbres garnis de leurs branches, et avec d’autres pièces de bois ; puis il y mit le feu. Pendant que les flammes tenaient l’ennemi à distance, il traversa la rivière.

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3. Q. Lutatius Catulus, poursuivi par les Cimbres, et n’espérant leur échapper qu’en passant un fleuve dont ils occupaient le bord, fit paraître ses troupes sur une montagne voisine, comme dans l’intention d’y camper ; et il défendit aux soldats de délier les bagages, de décharger les fardeaux, et de s’écarter des rangs et des enseignes. Pour mieux tromper les ennemis, il fit dresser quelques tentes qu’ils pussent apercevoir, allumer des feux, construire le retranchement par quelques hommes, tandis que d’autres allaient à la provision de bois, toujours à la vue des Cimbres. Ceux-ci, croyant à la réalité de ce qu’ils voyaient, choisirent aussi un lieu pour leur camp ; et, pendant qu’ils se dispersaient dans les environs pour se procurer les choses nécessaires au séjour, Catulus, saisissant l’occasion, traversa le fleuve, et dévasta même leur camp.

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4. Crésus, ne pouvant passer à gué l’Halys, et n’ayant aucun moyen de construire des bateaux ou un pont, fit creuser un canal qui, de la partie supérieure du rivage, suivit la ligne de son camp, et donna au fleuve un nouveau lit derrière l’armée.

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5. Cn. Pompée, vivement poursuivi par César, et voulant transporter la guerre hors de l’Italie, était à Brindes, sur le point de s’embarquer. Il obstrua quelques rues, en mura d’autres, en coupa quelques-unes par des fossés, qu’il couvrit en y dressant des pieux qui supportaient des claies chargées de terre. Les avenues qui menaient au port furent interceptées par des poutres serrées les unes contre les autres et formant une puissante barrière. Ces travaux terminés, il feignit de vouloir défendre la ville, en laissant çà et là quelques archers sur les remparts. Ses troupes s’embarquèrent sans bruit ; et, dès qu’il fut en mer, les archers, se retirant par des chemins qui leur étaient connus, le rejoignirent à l’aide de petites embarcations.

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6. Le consul C. Duilius, ayant pénétré imprudemment dans le port de Syracuse, et s’y voyant enfermé par une chaîne tendue à l’entrée, fit passer tous ses soldats de la poupe de ses vaisseaux, qui, ayant par cette manœuvre l’arrière incliné et la proue relevée, furent lancés à force de rames, et s’engagèrent sur la chaîne. Après quoi, les soldats s’étant portés vers la proue, leur poids entraîna les vaisseaux de l’autre côté de l’obstacle.

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7. Lysandre, de Lacédémone, enfermé avec toute sa flotte dans le port d’Athènes, dont les étroites issues étaient gardées par les vaisseaux ennemis, débarqua secrètement ses troupes sur le rivage, et fit passer, à l’aide de rouleaux, ses vaisseaux dans le port de Munychie, voisin de celui d’Athènes.

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8. En Espagne, Hirtuleius, lieutenant de Sertorius, s’étant engagé entre deux montagnes escarpées, dans un long et étroit défilé, et n’ayant qu’un petit nombre de cohortes, apprit que l’ennemi approchait avec des forces considérables. Aussitôt il fit creuser un fossé d’une montagne à l’autre, le surmonta d’une palissade à laquelle il mit le feu, et s’échappa en arrêtant ainsi l’ennemi.

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9. Pendant la guerre civile, C. César, s’étant avancé avec ses troupes pour présenter la bataille à Afranius, s’aperçut qu’il ne pourrait se retirer sans danger. Il fit rester la première et la seconde ligne sous les armes, dans l’ordre primitif de la bataille, pendant que la troisième, travaillant derrière les deux autres, à l’insu de l’ennemi, creusait un fossé de quinze pieds, dans l’enceinte duquel ses soldats se retirèrent, au coucher du soleil, et restèrent sous les armes.

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10. Périclès, général athénien, poussé par les troupes du Péloponnèse dans un lieu entouré de rochers escarpés qui n’offraient que deux issues, coupa l’une par un fossé très-large, comme pour la fermer à l’ennemi, et étendit son camp vers l’autre, feignant de vouloir sortir de ce côté. Les troupes qui le tenaient investi, loin de croire que son armée s’échapperait par le fossé qu’elle avait creusé elle-même, accoururent toutes en tête de l’autre passage. Alors Périclès, qui avait préparé des ponts, les jeta sur le fossé, et fit sortir ses soldats sans éprouver aucune résistance.

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11. Lysimaque, un des généraux qui se partagèrent l’empire d’Alexandre, avait dessein de camper sur une haute colline ; mais, conduit sur une autre moins élevée, par la faute de ses guides, et craignant que les ennemis, qui étaient postés plus haut, ne vinssent fondre sur lui, il établit son retranchement, et fit creuser en deçà trois fossés, ainsi que d’autres encore autour des tentes, de sorte que le camp tout entier en était sillonné. Puis, quand il eut ainsi coupé le passage à l’ennemi, il se fit des ponts sur les fossés avec de la terre et des branchages, et gagna en toute hâte des lieux plus élevés.

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12. En Espagne, T. Fonteius Crassus, étant allé faire du butin avec trois mille hommes, se trouva enfermé par Asdrubal dans une position dangereuse. À l’entrée de la nuit, n’ayant fait part de sa résolution qu’aux premiers rangs, il s’échappa en traversant les postes ennemis, au moment où l’on s’y attendait le moins.

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13. L. Furius, s’étant engagé dans un lieu désavantageux, et voulant cacher son inquiétude, afin de ne pas jeter l’alarme parmi ses troupes, se détourna peu à peu, en feignant de s’étendre pour attaquer l’ennemi ; puis, par un changement de front, il ramena son armée intacte, sans qu’elle eût connu le danger qu’elle avait couru.

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14. Pendant la guerre contre les Samnites, le consul Cornélius Cossus étant surpris par l’ennemi dans un lieu où il courait du danger, le tribun P. Decius lui conseilla de faire occuper une hauteur qui était près de là, par un détachement qu’il s’offrit à commander. L’ennemi, attiré sur ce point, laissa échapper le consul, mais enveloppa Decius, et le tint assiégé. Celui-ci triompha encore de cette difficulté par une sortie nocturne, et revint auprès du consul, sans avoir perdu un seul homme.

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15. Une action semblable a été faite, sous le consulat d’Atilius Calatinus, par un chef dont le nom nous a été diversement transmis : les uns l’appellent Laberius, quelques autres Q. Céditius, la plupart Calpurnius Flamma. Voyant que les troupes étaient entrées dans une vallée dont toutes les hauteurs étaient occupées par l’ennemi, il demande et obtient trois cents hommes, qu’il exhorte à sauver l’armée par leur courage, et s’élance avec eux au milieu de cette vallée. Les ennemis descendent de toutes parts pour les tailler en pièces ; mais, arrêtés par un combat long et acharné, ils laissent au consul le temps de s’échapper avec son armée.

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16. En Ligurie, l’armée du consul L. Minucius s’étant engagée dans un défilé qui rappelait aux soldats le désastre des Fourches Caudines, ce général donna l’ordre aux Numides, ses auxiliaires, qui, ainsi que leurs chevaux, inspiraient le mépris par leur mauvaise mine, d’aller caracoler vers les issues occupées par les ennemis. Ceux-ci, craignant une surprise, établirent des avant-postes. De leur côté, les Numides, pour se faire mépriser davantage, se laissaient à dessein tomber de cheval, se donnant en spectacle et excitant la risée. Cette étrange manœuvre mit le désordre chez les barbares, qui abandonnèrent leurs rangs pour regarder. Aussitôt que les Numides s’en aperçurent, ils approchèrent peu à peu ; puis, donnant de l’éperon, ils passèrent à travers les postes mal gardés de l’ennemi, firent irruption dans les campagnes voisines, et forcèrent par là les Liguriens à courir à la défense de ce qui leur appartenait, et à laisser échapper les Romains, qu’ils tenaient enfermés.

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17. Pendant la guerre Sociale, L. Sylla, surpris dans un défilé voisin d’Ésernia, se rendit près de l’armée ennemie, commandée par Mutilus, et, dans une entrevue qu’il avait demandée, il discuta sans succès les conditions de la paix ; mais, s’étant aperçu que les ennemis se tenaient peu sur leurs gardes, à cause de la suspension des hostilités, il sortit de son camp pendant la nuit, et, pour faire croire que son armée y était restée, il y laissa un trompette avec ordre de sonner chacune des veilles, et de le rejoindre après avoir annoncé la quatrième. Grâce à cette ruse, il put conduire en des lieux sûrs ses troupes, tous ses bagages et ses machines de guerre.

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18. Le même général, faisant la guerre contre Archelaüs, lieutenant de Mithridate dans la Cappadoce, et ayant à lutter à la fois contre la difficulté des lieux et contre un grand nombre d’ennemis, fit des propositions de paix, conclut même une trêve, et, quand il eut par là trompé la vigilance de l’ennemi, il s’échappa.

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19. Asdrubal, frère d’Annibal, ne pouvant sortir d’un défilé dont les issues étaient gardées par Claudius Néron, prit avec celui-ci l’engagement de quitter l’Espagne, si on lui laissait la retraite libre. Puis, chicanant sur les conditions du traité, il gagna quelques jours, qu’il mit tous à profit pour faire échapper son armée par détachements, à travers des sentiers étroits, que l’ennemi avait négligé d’occuper. Après quoi il s’enfuit aisément lui-même avec ses troupes légères.

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20. Spartacus, que M. Crassus tenait enfermé par un fossé, fit tuer des prisonniers et des bestiaux, combla le fossé avec leurs corps, pendant la nuit, et passa par-dessus.

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21. Ce même chef, assiégé sur le Vésuve, fit des liens de vigne sauvage, à l’aide desquels il descendit la montagne du côté le plus escarpé, et par cela même le moins gardé ; et non-seulement il s’échappa, mais encore il alla par un autre côté jeter une telle épouvante dans l’armée de Clodius, que plusieurs cohortes plièrent devant soixante-quatorze gladiateurs.

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22. Le même Spartacus, enveloppé par l’armée du proconsul P. Varinius, planta devant la porte de son camp, et à de faibles intervalles les uns des autres, des pieux auxquels furent attachés des cadavres vêtus et armés, qu’on devait prendre de loin pour un avant-poste, et alluma des feux dans toute l’étendue du camp. Ayant trompé l’ennemi par cette fausse apparence, il emmena ses troupes pendant le silence de la nuit.

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23. Brasidas, général lacédémonien, surpris dans les environs d’Amphipolis par les Athéniens, qui lui étaient supérieurs en nombre, se laissa entourer, afin que les rangs de l’ennemi s’affaiblissent en formant une longue enceinte, et s’ouvrit un passage par l’endroit le plus éclairci.

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24. Iphicrate, dans une expédition en Thrace, ayant établi son camp dans un lieu bas, et s’étant aperçu que les ennemis occupaient une hauteur voisine, d’où ils ne pouvaient descendre que par un seul passage pour le surprendre, laissa dans le camp pendant la nuit quelques soldats auxquels il donna l’ordre d’allumer un grand nombre de feux ; et son armée, qu’il avait fait sortir, s’étant postée de chaque côté de cette issue, laissa passer les barbares. Puis, tournant contre ceux-ci la difficulté que le terrain lui avait présentée à lui-même, Iphicrate, avec une partie des siens, les chargea en queue et les tailla en pièces, tandis que le reste de son armée s’emparait de leur camp.

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25. Darius, pour cacher sa retraite aux Scythes, laissa des chiens et des ânes dans son camp. Les ennemis, entendant aboyer et braire ces animaux, ne se doutèrent point du départ de Darius.

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26. Les Liguriens employèrent un moyen analogue pour tromper la vigilance des Romains : ils attachèrent à des arbres, en différents endroits de leur camp, de jeunes bœufs qui, ainsi séparés les uns des autres, redoublèrent leurs mugissements, et firent croire par là que l’armée était toujours présente.

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27. Hannon, cerné par des troupes ennemies, amoncela sur le lieu par où il pouvait le plus facilement s’échapper, une grande quantité de menu bois auquel il mit le feu. Les ennemis ayant abandonné cette position pour aller garder les autres issues, il fit passer ses soldats à travers les flammes, après leur avoir recommandé de se couvrir le visage avec leurs boucliers, et les jambes avec des vêtements.

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28. Annibal, voulant sortir d’un lieu désavantageux où il était menacé de la disette, et serré de près par Fabius Maximus, chassa de côté et d’autre, pendant la nuit, des bœufs aux cornes desquels il avait attaché des faisceaux de sarment, qui furent allumés. Ces animaux, effrayés par la flamme que leurs mouvements excitaient encore, se répandirent au loin sur les montagnes, et firent paraître en feu tous les lieux qu’ils parcouraient. Les soldats romains, qui étaient venus en observation, crurent d’abord que c’était un prodige ; mais quand Fabius fut informé de la réalité, il craignit que ce ne fût un piége, et retint ses troupes dans le camp : alors les barbares s’échappèrent de ce lieu sans rencontrer aucun obstacle.


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37. Ipse fluvium superavit. Le même fait est dans Polyen, liv. ii, ch. 4., § 2.

38. Crœsus.Voyez le récit d’Hérodote (liv. i, ch. 75), et la note de Larcher.

39. Cn. Pompeius Brundisii.Voyez César, Guerre civile, liv. i, ch. 27 et 28.

40. Portu Syracusano. Frontin fait encore ici erreur. Pendant le consulat de Duilius, Syracuse avait pour roi Hiéron, allié et ami des Romains. Il est plutôt question du port de Ségeste, comme le conjecturent la plupart des critiques. Cf. Polybe, liv. i.

En 1560, Montgomery, fuyant sur la Seine, après la prise de Rouen, franchit de la même manière une estacade que l’on avait établie sur le fleuve, pour empêcher l’approche des bâtiments anglais.

41. In armis permanente. Les anciennes éditions, et celle de Deux-Ponts, s’appuyant sur les manuscrits, construisent prima et secunda acie furtim a tergo ad opus applicata, ce qui n’offre aucun sens soutenable. J’ai adopté la leçon proposée par Oudendorp, et fondée sur un passage non équivoque de César, Guerre civile, liv. i, ch. 41 et 42.

42. L. Furius. Ce fait a déjà été rapporté plus haut, ch. 1, § 11.

43. P. Decius tribunus. — Voyez le récit plus étendu de cette affaire, dans Tite-Live, liv. vii, ch. 34.

44. Calpurnium Flammam. Cet acte de dévouement de Calpurnius Flamma est rapporté par Florus, liv. ii, ch. 2. Tite-Live (liv. xxii, ch. 60), faisant le rapprochement de cette noble conduite et de celle de P. Decius, attribue à Flamma ces paroles : « Moriamur, milites, et morte nostra eripiamus ex obsidione circumventas legiones. »

Kléber, avec quatre mille hommes, avait attaqué vingt-cinq mille Vendéens. Se voyant débordé par l’ennemi, il dit au colonel Shouadin : « Prends une compagnie de grenadiers, arrête l’ennemi devant ce ravin : tu te feras tuer, et tu sauveras l’armée. — Oui, général, » répond l’officier ; et il périt avec tous ses hommes.

Ces faits rappellent celui de Léonidas et des trois cents Spartiates.

45. L. Minucius. Tite-Live (liv. xxxv, ch. 11) rapporte ce stratagème, qui est attribué à Q. Minucius Thermus.

46. Irruerent. Plusieurs éditions portent inurerent, leçon qui s’appuie sur le récit de Tite-Live, indiqué dans la note précédente.

47. L. Sylla.Voyez Freinshemius, Suppl. à Tite-Live, liv. lxxiii, ch. 15.

48. Hasdrubal.Voyez Tite-Live, liv. xxvi, ch. 17.

49. Cæsis captivorum pecorumque corporibus. Selon le récit de Plutarque, Crassus enferma Spartacus dans la presqu’île de Rhegium, en tirant à l’isthme, d’une mer à l’autre, un fossé de trois cents stades de longueur, sur une largeur et une profondeur de quinze pieds, et Spartacus s’échappa en comblant une partie du fossé avec de la terre, des branches d’arbres, etc ; mais le biographe ne fait aucune mention des prisonniers que ce général, au dire de Frontin, aurait mis à mort pour faire passer son armée sur leurs cadavres. (Vie de Crassus, ch. xiii.)

50. Idem in Vesuvio obsessus.Voyez le récit de Florus, liv. iii, ch. 20.

51. Brasidas. Thucydide (liv. iv, ch. 102) et Polyen (liv. i, ch. 38) mentionnent le même fait, en variant sur quelques circonstances.

52. Iphicrates. Cf. Polyen, liv. iii, ch. 9, § 50.

53. Parte castra fecit. Au lieu de ce dernier mot, il serait mieux de lire cepit.

54. Canes atque asinos in castris reliquit. Darius, sur le conseil de Gobrias, un des grands qui le suivaient, laissa non-seulement les ânes dans son camp, mais encore les malades et toute la partie de son armée la moins capable de supporter les fatigues (Hérodote, liv. iv, ch. 134 et 135). Cf. Polyen, liv. vii, ch. 11, § 4 ; et Justin, liv. ii, ch. 5.

55. Ad cornua fasciculos alligaverat. Ce fait est raconté par Tite-Live (liv. xxii, ch. 16 et 17), par Polybe (liv. iii, ch. 93), par Plutarque (Vie de Fabius, ch. vi), par Cornelius Nepos (Vie d’Annibal, ch. v). Il a été de nos jours taxé d’invraisemblance, et appelé le conte des bœufs ardents. (Carion-Nisas, t. Ier, p. 241 et 242.)


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