Les anciens couvents de Lyon/39.1. Chapitre Saint-Just

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Emmanuel Vitte (p. 644-645).

CHAPITRE DE SAINT-JUST


LE cloître de Saint-Just était une véritable citadelle, et dans les querelles des bourgeois de Lyon avec l’archevêque et le chapitre, il joua un rôle défensif considérable. Dans cette vaste enceinte fortifiée, chaque chanoine avait son habitation particulière. Là se réfugia Innocent IV, après ses démêlés avec Frédéric II ; là fut couronné Clément V ; là séjournèrent Charles VIII et François Ier. Le baron des Adrets pilla et saccagea Saint-Just. Les pertes furent estimées d’un commun accord à la somme de quatre cent cinquante mille livres tournois, ce qui équivaut à trois millions six cent mille francs.

Un chapitre était attaché à l’église Saint-Just. Une bulle d’Alexandre III, de 1170, fournit des détails importants sur une partie de l’organisation intérieure de cette communauté. La vie commune y était en honneur. Ce chapitre était considérable, il était composé de vingt-cinq chanoines, dont le chef, nommé grand-obéancier, était l’orateur-né du clergé, et en cette qualité, il portait la parole à l’entrée des rois, des papes et de leurs légats. Outre cette première dignité, il y en avait deux autres dans cette église, le sacristain et le maître de chœur, et un personnat qui était le prévôt. C’est du moins ce que dit l’Almanach de 1745. Partout ailleurs on lit que le chapitre se composait de dix-huit chanoines, dont deux dignitaires, le grand-obéancier et le prévôt. Les chanoines de Saint-Just précédaient les membres des autres collégiales de Lyon dans les cérémonies publiques, officiaient la mitre en tête, et portaient le titre de barons.