Les bassins à cupule/Conclusion

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Malheureusement, ce mémoire s’achève sur une ignorance supplémentaire. Faute de matériel suffisant, l’utilisation des bassins à cupule demeure incertaine. Il serait certainement utile, lors des prochaines découvertes, de ne plus se focaliser uniquement sur la vigne. Les dépôts analysés peuvent laisser d’autres traces chimiques, révélateurs d’autres activités.

Nous apprenons toutefois que si le bassin à cupule reste une appellation satisfaisante, il est vraisemblable qu’elle ne constitue pas un élément probant de discrimination des sites. Que l’on puisse la retrouver sur des sols (comme à Civaux) ou dans un temple (comme à Saintes 2) montre que son emploi était extrêmement large.

À la question : y a-t-il corrélation, dans le Centre-Ouest, entre cet élément technique et une utilisation précise, nous pouvons difficilement répondre. Deux interprétations sont également vraisemblables, et aucune n’a pu être mise réellement en évidence. Dès lors, une distinction entre sites littoraux et sites continentaux est-elle pertinente ?

Les constructions et reconstructions de bassins aux IIe et IIIe siècles ont-elles été dictées par une mauvaise adaptation aux besoins ? Ou bien est-ce une modification des goûts qui en est à l’origine ? Les goûts seraient-ils devenus plus exigeants et la qualité aurait-elle primé la quantité ? Encore une fois, notre ignorance de l’utilisation des bassins nous handicape pour comprendre les phénomènes ayant pu affecter les sites à bassin à cupule.

En revanche, nous savons que le nombre de bassins par site n’est pas un critère pour juger de son importance à un moment donné. C’est plutôt, à cause de toutes les modifications qu’ont subis les sites, un indice concernant la durée d’occupation des sites.

Sur quelques sites, cette occupation s’est prolongée au-delà de la période d’activité des bassins. Ce fait est une confirmation de l’activité artisanale de ces bassins, exploitant une ressource agricole (ou piscicole) non vivrière, mais commerciale. Les sites de Port-des-Barques et de Soubise ont ainsi pu subsister à l’époque troublée du Moyen Âge, en abandonnant leurs bassins et en se tournant vers une polyculture vivrière. Pour le premier des deux sites, qui n’était pas spécialisé au départ, ce fut comme un retour aux sources.

Quant à la résolution du problème de l’utilisation des bassins, elle dépend de la chance qu’auront les archéologues dans leurs futures découvertes.

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