Les Hautes Montagnes/5

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(p. 15).

5. La chanson de tonton Fotis.

« Et bien, tonton Fotis ! fit M. Stéphane, tu ne nous chanterais pas une chanson ? »

Le vieux Fotis eut un sourire.

« Une qui parlerait de hautes montagnes » ajouta M. Stéphane.

« C’est à dire… par exemple ? » demanda le muletier.

Le temps passait et la chanson se faisait attendre. Il réfléchissait : « Est-ce que je choisis La Biche ? Ou bien le Robin des bois ? La Petite Valaque ? Ou bien… »

Finalement il décida : « Moi je suis vieux maintenant, mais pour M. Stéphane je vais chanter. »

Et après avoir levé sa gourde et bu deux gorgées, il commença :

Bienheureuses les montagnes qui ne vieillissent pas.
L’été toutes vertes et l’hiver enneigées…
Elles attendent le printemps, et puis le bel été,
que bourgeonnent les branches, que verdissent les arbres,
que sortent les troupeaux, et les jeunes Valaques
jouant de la flûte.

La chanson n’a pas vieilli ! Le vieux Fotis a pris de l’âge, mais sa voix est restée légère comme dans sa jeunesse. S’il ne lui manquait cette dent devant…