Les tendres épigrammes de Cydno la Lesbienne/27

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(pseudonyme)
Traduction par Ibykos de Rhodes (pseudonyme).
Bibliothèque des curieux (p. 94-95).


XXVII

L’AGENOUILLEMENT


Contemplons Aglaé, la petite vendeuse d’oranges : sa chemise, le ciel et la mer font une symphonie en bleu majeur ; elle rit, couronnée de roses rouges, assise sur le mur d’ocre brune, appuyée à des branches pleines de fruits savoureux ; elle montre joyeusement sa chair d’argile ensoleillée.

Quel poème que cette enfant dans un pareil matin !

Une orange a roulé de la corbeille avec une feuille d’un vert très foncé qui la surmonte comme un petit drapeau.

Je m’agenouille, sous prétexte de ramasser l’orange, mais Prokris, espiègle, la dérobe, tandis que ma langue, telle une fourmi, grimpe le long de la jambe droite d’Aglaé, toujours plus rieuse.