Les vitraux du Moyen âge et de la Renaissance dans la région lyonnaise/1.08

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ROSES DE LA FAÇADE
fin du xive siècle

Fig. 67. — Rose de la façade
Fragment. fin du xive siècle


Si, pour la plupart des autres vitreaux de la cathédrale de Lyon, nous n'avons que des dates approximatives, nous sommes mieux renseignés sur la grande rose de la façade occidentale. Henri de Nivelle, nommé peintre-verrier de Saint-Jean, le 26 juin 1378, fut chargé par le Chapitre d'exécuter cette verrière en 1393. Une délibération capitulaire, en date du 16 août 1395, lui attribue le payement de son œuvre[1]. Si l’effet général de cette composition est encore éclatant, surtout lorsque cette mosaïque lumineuse est transpercée par les feux du couchant, nous ne trouvons plus ici les tons puissants et chaudement colorés des médaillons légendaires de l’abside et du transept, et l’emploi du jaune d’argent dans les cheveux, les galons des vêtements des personnages, donne par places une coloration fade et indécise.

La composition comprend deux zones de médaillons concentriques développant la vie de saint Jean-Baptiste et celle de saint Étienne, patrons de la cathédrale (fig. 67) :

Zone extérieure. — 1o L’ange annonce à Zacharie la naissance d’un fils ; 2o la Visitation ; 3o Élisabeth déclare à Zacharie qu’elle va devenir mère ; 4o la naissance de saint Jean ; 5o Zacharie donne à son fils le nom de Jean ; 6o saint Jean baptise le Christ ; 7o saint Jean prêche dans le désert ; 3o saint Jean baptise la foule au bord du Jourdain ; 9o saint Jean reproche à Hérode son union incestueuse avec Hérodiade ; 10o décollation de saint Jean ; 11o Salomé apporte à Hérodiade la tête de saint Jean ; l2o glorification de saint Jean entre deux anges.

Zone intérieure. — Saint Étienne promu au diaconat ; saint Étienne distribue les aumônes aux pauvres ; saint Étienne prêche les Juifs qui le tournent en ridicule par d’expressives grimace ; arrestation de saint Étienne ; lapidation de saint Étienne ; ensevelissement de saint Étienne.

Un Agnus Dei occupe le centre de la rose[2].

  1. Archives du Rhône. Actes capitulaires, livre V, v. f° 92.
  2. Les relevés que nous avons pu exécuter au moment où la restauration de cette rose nous a été confiée nous permettent d’en donner un important fragment, ce que nous n’avions pu faire lors de la publication de la Monographie de la Cathédrale de Lyon, en raison de la très grande élévation de ce vitrail, isolé au sommet du mur de la façade, qui le rend absolument inaccessible. Nous n’avons pas donné leur ordre aux médaillons représentés, ayant cherché à faire un choix des sujets les plus caractéristiques.