Lettre 255, 1672 (Sévigné)

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1672

255. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi au soir, 9e mars.

Ma bonne, ne me parlez plus de mes lettres. Je viens d’en recevoir une de vous, qui enlève, tout aimable, toute brillante, toute pleine de pensées, toute pleine de tendresse : un style juste et court, qui chemine et qui plaît au souverain degré, je dis même sans vous aimer comme je fais. Je vous le dirois plus souvent, ma bonne, sans que je crains d’être fade en vous renvoyant les louanges que vous me donnez quelquefois avec profusion ; mais je suis toujours charmée de vos lettres sans vous le dire. Mme de Coulanges l’est aussi toujours des endroits que je lui fais voir, et qu’il est impossible de lire toute seule. Il y a un petit air de dimanche gras[1] répandu sur votre dernière lettre, qui la rend d’un goût nompareil.

Il y a longtemps que le jeu vous abîmoit : j’en étois toute triste ; mais celui de l’oie vous a renouvelée, comme il l’a été par les Grecs : je voudrois bien que vous n’eussiez joué qu’à ce jeu-là, et que vous n’eussiez pas perdu tant d’argent. Un malheur continuel pique et offense ; on est honteux d’être houspillé par la fortune ; cet avantage que les autres ont sur vous blesse et déplaît, quoique ce ne soit point dans les occasions d’importance. Nicole dit si bien cela[2], ma bonne. J’en hais la fortune : me voilà bien persuadée qu’elle est aveugle de vous traiter comme elle fait ; si elle n’étoit que borgne[3], vous ne seriez pas si malheureuse.

Vous me demandez les symptômes de cet amour[4] : c’est premièrement une négative vive et prévenante ; c’est un air outré d’indifférence qui prouve le contraire ; c’est le témoignage des gens qui voient de près, soutenu de la voix publique ; c’est une suspension de tout le mouvement de la machine ronde ; c’est un relâchement de tous les soins ordinaires[5], pour vaquer à un seul ; c’est une satire perpétuelle contre les vieilles gens amoureux : « Vraiment il faudroit être bien fou, bien insensé : quoi, une jeune femme ! voilà une bonne pratique pour moi ! cela me conviendroit fort ! j’aimerois mieux m’être rompu les deux bras. » À cela on répond intérieurement : « Eh oui, tout cela est vrai ; mais vous ne laissez pas d’être amoureux. Vous nous dites vos réflexions ; elles sont justes, elles sont vraies, elles font votre tourment ; mais vous ne laissez pas d’être amoureux. Vous êtes tout plein de raisons ; mais l’amour est plus fort que toutes les raisons. Vous êtes malade, vous pleurez, vous enragez, et vous êtes amoureux. » Si vous conduisez à cette extrémité Monsieur de Vence[6], je vous prie, ma bonne, que j’en sois confidente. En attendant, vous ne sauriez avoir un plus agréable commerce : c’est un prélat d’un esprit et d’un mérite distingué ; c’est le plus bel esprit de son temps ; vous avez admiré ses vers, jouissez de sa prose ; il excelle en tout ; il mérite que vous en fassiez votre ami. Vous citez plaisamment cette dame qui aimoit à faire tourner la tête à des moines : ce seroit une bien plus grande merveille de la faire tourner à Monsieur de Vence, lui dont la tête est si bonne, si bien faite, si bien organisée : c’est un trésor que vous avez en Provence, profitez-en. Je vous prie qu’il soit excepté de la fureur de mes manches[7], et qu’il demeure seul avec M. de Grignan et vous : du reste, sauve qui peut !

Je vous défends, ma bonne, de m’envoyer votre portrait. Si vous êtes belle, faites-vous peindre ; mais gardez-moi cet aimable présent pour quand j’arriverai : je serois fâchée de le laisser ici. Suivez mon conseil, et recevez en attendant un présent passant tous les présents passés et les présents ; car ce n’est pas trop dire : c’est, ma bonne, un tour de perles de douze mille écus ; cela est un peu fort, mais il ne l’est pas plus que ma bonne volonté : enfin regardez-le, pesez-le, voyez comme il est enfilé, et puis m’en dites votre avis : c’est le plus beau que j’aie jamais vu ; on l’a admiré ici. Si vous l’approuvez, et qu’il ne vous tienne point au cou, il sera suivi de quelques autres ; car pour moi, je ne suis point libérale à demi. Sérieusement, rien n’est plus beau ; il vient de l’ambassadeur de Venise, notre défunt voisin[8], qui en donnoit par rareté. Voilà aussi des pincettes pour cette barbe incomparable[9] ; ce sont les plus parfaites de Paris. Voilà aussi un livre que mon oncle de Sévigné[10] me prie de vous envoyer ; je m’imagine que ce n’est pas un roman : je ne lui laisserai pas le soin de vous envoyer des Contes de la Fontaine, qui sont… Vous en jugerez.

Vous êtes une jolie femme de n’être point grosse ; mais vous avez sur cela des pensées qui me font trembler. Votre beauté vous jette dans des extrémités, parce qu’elle vous est inutile. Vous trouvez qu’il vaut autant être grosse ; c’est un amusement. Voilà une belle raison : songez, ma bonne, que c’est vous détruire entièrement et votre santé et votre vie. Continuez donc cette bonne coutume de coucher séparément, et vous remettez un peu, afin que je vous trouve belle.

Mme de Vaudemont n’est pas prête de revenir ici ; je ne sais qui m’avoit donné cette espérance. Si elle y étoit, j’irais assurément l’embrasser pour vous et pour moi. C’est une aimable amie, qui vous aime tendrement et que j’estime au dernier point.

D’Hacqueville a fait tenir vos lettres par Mme de Louvigny[11], qui dit qu’elle les a toutes envoyées : je saurai son adresse et désormais elles ne passeront plus par ses mains. Si cet homme à qui Rippert avoit coutume de donner vos lettres n’étoit point disparu de la rue qu’il habitoit, on ne se seroit pas servi de Mme de Louvigny ; mais il faut changer et prendre son adresse.

Nous tâchons d’amuser notre cher Cardinal[12]. Corneille lui a lu une comédie qui sera jouée dans quelque temps, et qui fait souvenir des anciennes[13]. Molière lui lira samedi Trissotin[14], qui est une fort plaisante pièce. Despréaux lui donnera son Lutrin et sa Poétique[15] : voilà tout ce qu’on peut faire pour son service. Il vous aime de tout son cœur, ce pauvre Cardinal ; il parle souvent de vous, et vos louanges ne finissent pas si aisément qu’elles commencent. Mais, hélas ! quand nous songeons qu’on nous a enlevé notre chère enfant, rien n’est capable de nous consoler. Pour moi, je serois très-fâchée de l’être ; je ne me pique pas de fermeté, ni de philosophie ; mon cœur me mène et me conduit. On disoit l’autre jour, je ne sais si je vous l’ai mandé, que la vraie mesure du mérite du cœur, c’étoit la capacité d’aimer. Je me trouvai d’une grande élévation par cette règle ; elle me donneroit trop de vanité, si je n’avois mille autres sujets de me remettre à ma place.

Adhémar m’aime assez, mais il hait trop l’Évêque, et vous le haïssez trop aussi. L’oisiveté vous jette dans cet amusement ; vous n’en auriez pas le loisir, si vous étiez ici. Monsieur d’Uzès m’a fait voir un mémoire qu’il a tiré et corrigé du vôtre, dont il fera des merveilles : fiez-vous en lui ; vous n’avez qu’à lui envoyer tout ce que vous voudrez, sans crainte que rien sorte de ses mains, que dans le juste point de la perfection. Il y a dans tout ce qui vient de vous autres un petit brin d’impétuosité, qui est la vraie marque de l’ouvrière : c’est le chien du

Bassan[16]. On vous mandera le dénouement que Monsieur d’Uzès fera à toute cette comédie. J’irai me faire nommer à la porte de l’Évêque, dont je vois tous les jours le nom à la mienne. Ne craignez pas pour cela que nous trahissions vos intérêts. Il y a plusieurs prélats qui se tourmentent de cette paix ; elle ne sera faite qu’à bonnes enseignes. Si vous voulez faire plaisir à cet évêque, perdez bien de l’argent, mettez, mettez-vous dans une grande presse : c’est là qu’il vous attend.

Voici une nouvelle : écoutez-moi. Le Roi a fait entendre à MM. de Charost qu’il vouloit leur donner des lettres de duc et pair, c’est-à-dire qu’ils auront dès à présent les honneurs du Louvre tous deux, et une assurance d’être passés en parlement la première fois qu’on en passera. On donne au fils la lieutenance générale de Picardie, qui n’avoit point été remplie depuis très-longtemps, avec le gouvernement de Calais, et vingt mille francs de pension, et deux cent mille francs de M. de Duras, à qui moyennant tout cela ils cèdent leur charge de capitaine des gardes du corps. Raisonnez sur tout cela, et voyez si M. de Duras ne vous paroît pas plus heureux que M. de Charost. Cette place est d’une telle beauté, par la confiance qu’elle marque et l’honneur d’être proche de Sa Majesté, qu’elle n’a point de prix[17]. Il ira à l’armée pendant son quartier avec Sa Majesté, commandera toute la maison du Roi. Il n’y a point de dignité qui console de cette perte. Cependant on entre dans le sentiment du maître, et l’on trouve que MM. de Charost[18] doivent être contents. Que notre ami Noailles[19] prenne garde à lui, on dit qu’il lui en pend autant à l’œil, car il n’en a qu’un[20] aussi bien que les autres.

On parle toujours de la guerre : vous pouvez penser combien j’en suis fâchée. Il y a des gens qui veulent encore faire des almanachs ; mais pour cette campagne ils sont trompés. Toute mon espérance, c’est que la cavalerie ne sera pas exposée aux siéges que l’on fera en Hollande. Vivons pour voir démêler ces fusées. J’ai vu M. le marquis de Vence[21] ; je le trouvai si jeune, que je lui demandai comment se portoit Madame sa mère ; M. de Coulanges me redressa. Je reçus de lui votre lettre dont les avis me paroissent très-bons, et je les ai suivis très-fidèlement. Le cardinal de Retz interrompit notre conversation ; mais ce ne fut que pour parler de vous. Je souhaite toujours Adhémar, pour me redire encore mille fois que vous m’aimez : vous me dites, ma bonne, que c’est avec une tendresse digne de la mienne ; si je ne suis contente de cette ressemblance, je suis bien difficile à contenter.


Je viens de recevoir votre lettre du jour des Cendres. En vérité, ma fille, vous vous moquez avec vos louanges et vos remerciements : cela me fait souvenir de tout ce que je voudrois faire pour les mériter, et j’en soupire, parce que je ne suis pas sur cela contente de moi-même. Vous me faites un plaisir extrême de me donner quelque chose à faire, à dire, à vous envoyer. Pour mes intentions, elles méritent ce que vous me dites, mais les effets n’y répondent pas ; et plût à Dieu qu’enfin vous fussiez si pressée de mes bienfaits, que vous fussiez contrainte de vous jeter dans l’ingratitude[22] ! C’est la vraie porte pour en sortir honnêtement, quand on ne sait plus où donner de la tête ; mais je ne suis pas assez heureuse pour vous réduire à cette extrémité : votre reconnoissance suffit et au delà. Que vous êtes aimable ! et que vous dites plaisamment sur cela tout ce qui se peut dire ! Vous êtes touchée de l’amitié que j’ai pour vous ; il est vrai qu’elle est grande, mais rien ne vous échappe, et si vous dites des injures à l’Évêque pour plus de vingt mille écus, vous me dites des tendresses pour plus de cent mille.

Mais à propos d’écus, quelle folie d’en perdre deux cents à ce chien d’hoca[23] ! un coupe-gorge qu’on a banni de ce pays-ci, parce qu’on y fait de furieux voyages. Vous jouez d’un malheur insurmontable, vous perdez toujours. Voilà bien de l’argent qui vous épuise ; je ne puis croire que vous en ayez assez pour ne vous point sentir de ces pertes continuelles. Croyez-moi, ne vous opiniâtrez point ; je suis plus sensible que vous à ce continuel guignon. Souvenezvous que vous avez perdu tout cet argent sans vous divertir : au contraire, vous avez donné cinq ou six mille francs pour vous ennuyer et pour être houspillée de la fortune. Ma bonne, je m’emporte ; il faut dire comme Tartuffe : « C’est un excès de zèle[24]. »

À propos de comédie, voilà Bajazet. Si je pouvois vous envoyer la Champmeslé, vous trouveriez cette comédie belle ; mais sans elle, elle perd la moitié de ses attraits. Je suis folle de Corneille ; il nous redonnera encore Pulchérie, où l’on verra encore

La main qui crayonna
La mort du grand Pompée et l’amour de Cinna
[25].

Il faut que tout cède à son génie.

Voilà une petite fable de la Fontaine, qu’il a faite sur l’aventure du curé de M. de Boufflers, qui fut tué tout roide en carrosse auprès de lui[26] : cette aventure est bizarre ; la fable est jolie, mais ce n’est rien au prix de celles qui suivront. Je ne sais ce que c’est que ce Pot au lait[27].

Je ne vous ai rien dit de notre abbé. Le Roi ne permet plus aucune résignation ; mais Monsieur d’Uzès ne laissera pas de lui en parler, afin que s’il arrivoit malheur, il fût marqué, et souvent le Roi suit cette première vue. Voilà tout cc qu’on y peut faire ; vous lui en parlerez en Provence[28].

Je partirois avec M. de Coulanges, n’ayant nulle autre affaire au monde, sans que nous n’osons laisser ma tante sans quelqu’un de la famille. Il faut donc attendre le retour de M. de Coulanges ; mais l’ennui que j’en ai est une chose qu’on ne peut expliquer. Je sollicite votre ordonnance comme celle de mon fils : c’est le payement qui en est difficile ; c’est un mal commun, et une chose assez extraordinaire de supprimer cette subsistance quand on part pour la guerre. Nous verrons.

J’ai souvent des nouvelles de mon pauvre enfant. La guerre me déplaît fort, pour lui premièrement, et puis pour les autres que j’aime. Mme de Vaudemont est à Anvers, nullement disposée à revenir ; son mari est employé contre nous. Mme de Courcelles sera bientôt sur la sellette ; je ne sais si elle touchera il petto adamantino[29] de M. d’Avaux[30] ; mais jusqu’ici il a été aussi rude à la Tournelle que dans sa réponse. Priez-moi de faire des compliments aux Charost et à Duras. La Marbeuf[31] a perdu la Quincé ; sa douleur est respectable. Ma bonne, j’écris sans mesure ; encore faut-il finir : en écrivant aux autres, on est aise d’avoir écrit ; et moi, j’aime à vous écrire au-dessus de toutes choses. J’ai mille amitiés à vous faire de M. de la Rochefoucauld, de Mme de la Fayette, de Son Éminence, des Barillon[32], et surtout de Mme Scarron, qui vous sait louer à ma fantaisie : vous êtes bien selon son goût. Pour M. et Mme de Coulanges, M. l’abbé, ma tante, ma cousine, la Mousse, c’est un cri pour me prier de parler d’eux ; mais je ne suis pas toujours en humeur de faire des litanies ; j’en oublie encore : en voilà pour longtemps. J’estime toujours ma petite-enfant, malgré les divines beautés de son frère. Le pauvre Rippert est toujours au lit : il me vient des pensées sur son mal ; que diantre a-t-il ? Adieu, mon aimable, ma chère enfant : peut-on aimer autant que je vous aime ? J’embrasse votre Comte. Je l’aime encore mieux dans son appartement que dans le vôtre. Hélas ! quelle joie de vous voir belle, de belle taille, en santé, en état d’aller et de trotter comme une autre ! Donnez-moi la joie de vous voir ainsi.


Suscription : Pour mon vrai cœur.


  1. Lettre 255 (revue sur une ancienne copie). — 1. Le dimanche gras tombait cette année au 28 février.
  2. 2. Voyez la fin du chapitre Ier du traité de la Foiblesse de l’homme.
  3. 3. Dans le manuscrit : « Si elle avoit seulement un œil. »
  4. 4. L’amour de d’Hacqueville pour une fille du maréchal de Gramont. Voyez la lettre du 19 février précédent, p. 508, 509.
  5. 5. Dans l’édition de la Haye (1726) : « c’est la suspension de tous les ordinaires, etc., » c’est-à-dire de tous les courriers, pour n’entretenir qu’une seule correspondance.
  6. 6. Antoine Godeau, évêque de Grasse et de Vence, qui mourut le 21 du mois suivant. Il était cousin de Conrart, et fit des efforts inutiles pour lui faire quitter la religion réformée. Il contribua à l’établissement de l’Académie française, dont il fut l’un des premiers membres. Ce prélat, très-dévoué aux devoirs de l’épiscopat, se délassait de ses travaux par la culture des lettres. On a retrouvé quelques lettres qui lui étaient adressées par Mlle de Scudéry ; il y est appelé le Mage de Sidon.
  7. 7. Tel est le texte du manuscrit. Si c’est une nouvelle allusion à la mode des grandes manches dont il est parlé au commencement de la lettre 195 et à la fin de la lettre 198, il faut avouer qu’elle n’est pas fort claire en cet endroit. On voit cependant que Mme de Sévigné veut excepter M. de Vence du nombre des importuns dont elle aurait souhaité de débarrasser sa fille. Lui avait-elle peut-être promis de balayer sa chambre avec ses grandes manches ?
  8. 8. Voyez la note 4 de la lettre 137 et la lettre 159, p. 181.
  9. 9. Dans l’édition de la Haye (1726) : « pour cette barbe incomparable de Grignan. »
  10. 10. Renaud de Sévigné, retiré à Port-Royal des Champs, y passa les dernières années de sa vie dans les exercices de la plus haute piété. Il y mourut le 16 mars 1676, à l’âge de soixante-six ans. Voyez le Nécrologe de Port-Royal des Champs, p. 119.
  11. 11. Voyez la note 12 de la lettre 166.
  12. 12. Le cardinal de Retz.
  13. 13. Pulchérie. Voyez la lettre 238 et la note 8, p. 470.
  14. 14. Dans l’édition de Rouen (1726) : « les Femmes savantes, qui est une comédie parfaite. » — Dans les éditions de Perrin, on lit, comme dans notre manuscrit : Trissotin, et en note : «  c’est-à-dire les Femmes savantes. » Molière put-il faire cette lecture le samedi 12, lendemain de la première représentation de sa pièce ? Voyez Walckenaer, tome III, p. 473. — La douzième représentation, qui fut donnée à l’ouverture de Pâques (1672), est indiquée dans le registre manuscrit de l’acteur la Grange sous ce titre : les Femmes savantes ou Trissotin ; la quatorzième ne l’est plus que sous le titre unique de Trissotin. Voyez M. Taschereau, Histoire de Molière, p. 256.
  15. 15. Ces deux ouvrages n’étoient point encore au point de perfection où ils parurent depuis en 1674 pour la première fois. (Note de Perrin.)
  16. 16. Le Bassan (Jacopo da Ponte, dit le Bassan, né en 1510 à Bassano, dans les États de Venise) faisoit entrer son chien dans la composition de presque tous ses tableaux. (Note de Perrin.) — « Monsieur de Laon dit que Mme de Sévigny est dans les ouvrages de Ménage ce qu’est le chien de Bassan dans les portraits de ce peintre ; il ne sauroit s’empêcher de l’y mettre. » (Tallemant des Réaux, tome V, p. 228.)
  17. 17. Dans le manuscrit : « Ces places sont d’une telle beauté… qu’elles n’ont point de prix. »
  18. 18. Armand de Béthune, marquis de Charost, avait épousé (1657) Marie Foucquet, fille du surintendant, et de Louise Fourché, sa première femme. Le marquis et sa femme avaient été relégués à Ancenis après le jugement de Foucquet. Le Roi voyait avec peine les alliés d’un disgracié remplir à la cour une charge qui les rapprochait autant de sa personne ; ce n’était que pour les en écarter, qu’il leur faisait de grands avantages. (Note de l’édition de 1818). — Armand de Béthune mourut le 1er avril 1717, un an après sa femme. Son père, Louis de Béthune, d’abord comte de Charost, quatrième fils d’un frère du premier duc de Sully, mourut à soixante-seize ans, le 20 mars 1681. Voyez sur eux Saint-Simon, tome IX, p. 428 et suivantes. — Pour M. de Duras, voyez la note 7 de la lettre 140, où il faut lire « capitaine des gardes du corps en 1672 (au lieu de 1671). »
  19. 19. Le duc de Noailles était premier capitaine des gardes du corps ; son fils, le comte d’Ayen (plus tard maréchal de Noailles), avait depuis 1661 la survivance de sa charge. Voyez sur eux la note 4 de la lettre 72, et la note 7 de la lettre 189.
  20. 20. Dans toutes les éditions : « car il n’a qu’un œil. »
  21. 21. Voyez la note 5 de la lettre 248.
  22. 22. Voyez la lettre 155, p. 159, et plus bas la lettre 209.
  23. 23. Dans toutes les éditions : « à ce chien de brelan. » — Le hoca était un jeu de hasard qui se jouait sur une table divisée en trente compartiments. Il avait été introduit par le cardinal Mazarin. Mademoiselle (tome IV des Mémoires, p. 277) dit qu’on perdit de grandes sommes à ce jeu pendant la Campagne des brouettes. Voyez la note de M. Chéruel.
  24. 24.
    Ouf ! vous me serrez trop. — C’est par excès de zèle.
    (Tartuffe, acte III, scène iii.)
  25. 25. Corneille avait dit dans ses vers à Foucquet, imprimés en tête de son Œdipe (1659) :
    Et je me trouve encor la main qui crayonna

    L’âme du grand Pompée et l’esprit de Cinna.

    — Sur Pulchérie, voyez la lettre du 15 janvier précédent, p. 470, et celle (de Mme de Coulanges) du 24 février 1673.

  26. 26. Voyez la fable xi du livre VII, dont il a été parlé p. 514. — Boufflers était mort le 14 février ; le curé avait été tué quelques jours après ; le 26, Mme de Sévigné racontait l’événement, et le 9 mars la fable de la Fontaine circulait, en manuscrit sans aucun doute. Le recueil où elle est contenue ne fut publié qu’en 1678.
  27. 27, La Laitière et le Pot au lait, fable qui précède immédiatement le Curé et le Mort, et qui est rappelée à la fin de cette dernière :
    Proprement toute notre vie
    Est le curé Chouart qui sur son mort comptoit,
    Et la fable du Pot au lait.
  28. 28. Voyez la lettre 240, note 2.
  29. 29. Le cœur de diamant.
  30. 30. Jean-Jacques, alors comte d’Avaux, qui s’appela, après la mort de son père, en 1673, le président de Mesmes. Voyez la noie 9 de la lettre 143.
  31. 31. Voyez la Notice, p. 196, et la lettre du 23 octobre 1675.
  32. 32. Voyez la note 23 de la lettre 146.