Lettre 756, 1679 (Sévigné)

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1679

756. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, ce 29e novembre.
Vous nous parlerez longtemps du malheur de M. de Pompone avant que nous vous trouvions à la vieille mode, ma très-chère : cette disgrâce est encore bien vive dans nos têtes ; il est extrêmement regretté[1]. Un ministre de cette humeur, avec une facilité d’esprit et une bonté comme la sienne, est une chose si rare, qu’il faut souffrir qu’on sente un peu une telle perte. Je les vois souvent : je fus l’autre jour touchée de le voir[2] entrer avec cette mine aimable, sans tristesse, sans abattement. Mme de Coulanges m’avoit priée de l’y mener ; il la loua de s’être souvenue d’un malheureux ; il ne s’arrêta point longtemps sur ce chapitre ; il passa à ceux qui pouvoient former une conversation[3] ; il la rendit agréable comme autrefois, sans affectation pourtant d’être gai, et d’une manière si noble, si naturelle, et si précisément mêlée et composée de tout ce qu’il falloit pour attirer notre admiration, qu’il n’eut pas de peine à l’attirer, et même nos soupirs[4]. Enfin, nous l’allons revoir, ce M. de Pompone, si parfait, comme nous l’avons vu autrefois. Le premier jour[5] nous toucha : il étoit désoccupé, et commençoit à sentir la vie et la véritable longueur des jours ; car de la manière dont les siens[6] étoient pleins,

1679 c’était un torrent précipité que sa vie ; il ne la sentoit pas[7] ; elle couroit rapidement, sans qu’il pût la retenir. Nous le disions encore à Pompone la dernière fois qu’il est sorti[8] secrétaire d’État ; car vous savez que ce soir même[9] il fut disgracié et déplacé. Je causai fort hier avec Mme de Vins : elle sentira bien plus longtemps cette douleur que M. de Pompone ; je leur rends des soins si naturellement, que je me retiens, de peur que le vrai n’ait l’air d’une affectation et d’une fausse générosité : ils sont contents de moi. Enfin il[10] ne sera plus que le plus honnête homme du monde : vous souvenez-vous de Voiture, en parlant de Monsieur le Prince[11] ?


Il n’avoit pas un si haut rang :
Il n’étoit que prince du sang.

Voilà justement l’affaire. Mais il y a des contre-coups 1679 plaisants dans cette disgrâce. Je disois que cela me faisoit souvenir de Soyecourt : Est-ce que je parle à toi[12]? Mlle[13] de Méri se réveilla de son épuisement, pour dire une chose bien plus plaisante; c’est la chanson de la Bourdeaux[14] qui tombe sur la Romère. Le monde, chère Agnès, est en vérité une étrange chose[15]. Lisez la fable des Animaux[16] :


Sa peccadille fut trouvée un cas pendable,

et le reste. Vous entendez fort bien tout ce que je dis et ne dis point. Enfin il en faut revenir à la Providence, dont M. de Pompone est adorateur et disciple; et le moyen de vivre sans cette divine doctrine? Il faudroit se pendre vingt fois le jour; et encore avec tout cela on a bien de la peine à s’en empêcher. En attendant vos lettres, ma très-chère, je n’ai pu m’empêcher de causer un peu avec vous sur un sujet que je suis assurée qui vous tient à cœur[17].


1679 Mme de Lesdiguières[18] a écrit à la mère Angélique de Port-Royal[19], sœur de ce malheureux ministre : elle me montra sa réponse[20] ; je l’ai trouvée si belle que je l’ai copiée, et la voilà. C’est la première fois que j’ai vu une religieuse parler et penser en religieuse. J’en ai bien vu qui étoient agitées du mariage de leurs parentes, qui sont au désespoir que leurs nièces ne soient point encore mariées, qui sont vindicatives, médisantes, intéressées, prévenues : cela se trouve aisément ; mais je n’en avois[21] point encore vu qui fût véritablement et sincèrement morte au monde. Jouissez, ma très-chère, du même plaisir que cette rareté m’a donné. C’étoit la chère fille de M. d’Andilly, et dont il me disoit : « Comptez que tous mes frères, et tous mes enfants, et moi, nous sommes des sots en comparaison d’Angélique. Jamais rien n’a été bon de tout ce qui est sorti de ces pays-là, qui n’ait été corrigé et approuvé d’elle ; toutes les langues et toutes les sciences lui sont infuses ; enfin c’est un prodige, d’autant plus qu’elle est entrée à six ans en religion. J’en refusai hier une copie[22] à Brancas ; il en est indigne[23] ; et je lui dis : « Avouez seulement que cela n’est pas trop mal écrit pour une hérétique. » J’en ai vu 1679 encore plusieurs autres d’elle, et bien plus belles, et bien plus justes[24] : ceci est un billet écrit à course de plume. La mienne est bien en train de trotter.

J’ai été à cette noce de Mlle de Louvois : que vous dirai-je ? Magnificence, illustration[25], toute la France, habits rabattus[26] et rebrochés d’or, pierreries, brasiers de feu et de fleurs, embarras de carrosses, cris dans la rue, flambeaux allumés, reculements et gens roués ; enfin le tourbillon, la dissipation, les demandes sans réponses, les compliments sans savoir ce que l’on dit, les civilités sans savoir à qui l’on parle, les pieds entortillés dans les queues : du milieu de tout cela, il sortit quelques questions de votre santé, où[27] ne m’étant pas assez pressée de répondre, ceux qui les faisoient sont demeurés dans l’ignorance et dans l’indifférence de ce qui en est : ô vanité des vanités ! Cette belle petite de Monchy a la petite vérole ; on pourroit encore dire : ô vanité !

Je reçois votre lettre du 18e : c’étoit un samedi, c’étoit le propre jour de la disgrâce de ce pauvre homme[28] ; tout ce que vous m’en dites[29] me perce le cœur ; quand je songe à cette chute, et combien vous êtes loin de la prévoir, je crains votre surprise. Comme il n’y a rien à ménager avec Mme de Vins, je lui montrerai comme vous sentiez ce souvenir obligeant de M. de Pompone. Hélas ! vous parlez du mariage de Monsieur le Dauphin, d’affaires étrangères, de ministère, et il faut parler de passer peut-être son hiver à Pompone ; car quoiqu’il dise que non, je crains que le monde ne l’importune. Il a beaucoup de piété ; et si c’est ici le chemin de son salut, il ne perdra guère de temps à se jeter dans la solitude. Quel malheur pour Mme de Vins ! et qu’elle le sent bien ! Il nous prit hier une peur, à Brancas et à moi, que ce Pompone, qu’il a aimé si démesurément, et qui a causé tous les péchés véniels, par un caprice qui arrive souvent ne lui soit insupportable présentement[30] : cette trop grande liberté d’y être lui donnera du dégoût, et lui fera souvenir qu’il a contribué à son malheur[31]. Ne sera-ce point comme l’abbé d’Effiat, qui disoit, pour marquer son chagrin contre Véret, qu’il avoit épousé sa maîtresse[32] ? Mais non, car tout cela est fou, et il est sage[33].

Vous me parlez de votre homme de la Trappe, qui étoit votre recteur de Saint-Andiol[34] : vous devez avoir eu de grandes conversations avec lui ; rien n’est plus curieux que de savoir d’original ce qui se passe dans cette maison. Le dîner que vous me dépeignez est horrible ; je ne comprends point cette sorte de’mortification ; c’est une juiverie, et la chose la plus malsaine[35]. Ces capucins que je vis à Pompone en ordonnent partout : je ne sais pas si les pauvres gens savent les conséquences[36], mais ils ne croient rien de si salutaire ; ils disent qu’un peu d’esprit de sel dans ce qu’on boit chasseroit pour jamais toute sorte de néphrétique. Je crois que Villebrune[37] avoit senti la vertu de ce présent du ciel. En vérité, je ne suis point édifiée de cette sale mortification.

Vous me parlez toujours si bien du soin que vous avez de votre santé, que je ne sais plus que vous dire. Dieu vous conserve cette attention dont vous sentez l’effet ! Si vous en aviez eu ici une petite partie, nous aurions bien abrégé des discours. Celui que vous me faites de Mme de Coulanges, et de son chagrin contre la Fare, à qui elle fait la mine, disant qu’il l’a trompée[38], seroit admirable à lui montrer, accompagné de l’envie que vous avez d’apprendre de ses nouvelles, si vous n’aviez point dit votre avis si franchement du goût de Mme de Villars[39] : cet endroit me fera cacher l’autre, qui l’auroit fort réjouie. Je vous prie de me reparler d’elle, car elle ne cesse de me prier de vous faire mille compliments ; elle veut voir les endroits où vous parlez de votre santé ; elle y prend intérêt, et à son petit bon ami : il faut rendre tout cela. Je ne sais quelle disparate je vais faire, en vous disant que la Trousse n’est point encore revenu ; je suis bien trompée, ou c’est un péché qu’il fait contre les idées de l’amour, des plus gros qu’il se fasse. Mon Dieu, qu’il y a de folies dans le monde ! TI me semble que je vois quelquefois les loges et les barreaux devant ceux qui me parlent ; et je ne doute pas aussi qu’ils ne voient les miens. Le bon abbé[40] est dans la sienne, c’est-à-dire sa loge, avec le plus gros rhume du monde ; cette longueur m’inquiète quelquefois ; il seroit bien planté aux Rochers ! Il comprend la dépense du souper ; elle est considérable, surtout n’ayant point de maître d’hôtel qui sache ménager ces seconds repas. Le bon abbé vous conseille de mettre un peu haut la pension des gens, afin de vous récompenser un peu par ce moyen. Vous n’en avez d’autre, et cette dépense d’un souper n’est pas médiocre. Envoyez vos mémoires et il croit qu’il vous enverra sans difficulté la quittance de M. Chapin[41]. Il voudroit bien savoir comme vont vos affaires avec M. le Blanc, quand vous aurez reçu vos cinq mille francs : c’est à M. de Grignan à faire entendre cette affaire à M. Colbert.

Je ne crois pas que je ne pleure, quand je verrai ce courrier chargé de dépêches pour M. de Pompone. Je rencontrai avant-hier des chariots chargés de ses meubles, qu’on ramenoit de Saint-Germain ; cela me fit encore une émotion : enfin, ma très-chère, vous comprenez bien cette déroute ; j’ai peine à m’y accoutumer[42].

Je n’aime point à perdre des lettres ; celle qui est perdue, c’est celle du 4e octobre, que je vous écrivis de Livry[43] en allant à Pompone, la veille de mon retour à Paris. Je souhaite qu’il ne m’arrive point la même chose des vôtres : elles me sont extrêmement nécessaires[44] ; vous ne devez pas être si curieuse des miennes, car je vous assure que ma santé est parfaite. Je me vais purger[45] bientôt, pour prendre cette petite eau par contenance, et pour— l’amour de vous. Vous faites un compliment 1679 très-juste à Corbinelli; on ne peut pas lui renvoyer plus plaisamment ses paroles. Il auroit beaucoup à dire sur la petite raie que vous avez faite; et si le hasard veut que ce chapitre se traite quelque jour, il est persuadé que vous l’effacerez[46]; cependant l’avenir n’est que trop assuré, et par la perte qu’on a faite, et par la force de ce lien, que vous aimez l’un et l’autre, et qu’il sait[47] mieux que personne la justice que vous faites en redonnant dans votre estime la place qu’on y avoit autrefois[48]. Il seroit avantageux que vous sussiez tout ce que nous disons souvent de vous ensemble.

Disons un mot[49] de Mlle de Méri: elle n’est pas si mal, mais son ménage est une étrange chose. Cette femme de chambre que je lui avois donnée, et qui a été quatre ans chez Mme de Sanzei, va la quitter de son consentement. Une cuisinière a la même destinée. Nous vîmes hier, le chevalier et moi, chez elle une fille, qu’on lui présente pour la chambre, qui est assurément douée de toutes sortes de perfections: elle s’appelle Thérèse premièrement, et elle est tout à fait comme il faut. Nous fûmes tous trois ravis, on en trouvera une pour la cuisine. A propos, j’ai Françoise, votre filleule, à la mienne; je trouve que Marie et elle c’est justement César et Laridon[50]: l’une hante les parquets, et l’autre la cuisine. Mlle de Méri veut aussi une maison en ce quartier. J’ai trouvé, sans l’avoir cherché, un appartement bas, 1679 parqueté, sur le derrière de la maison, le plus joli du monde. C’est vis-à-vis des Filles bleues[51], une porte cochère, une cour, un petit jardin. C’est une maison qui est à M. et Mme de Cailly, notre défunte cousine. Il y loge et n’est jamais à Paris ; il est honnête et joli, et ne songeroit qu’à lui plaire. Sur le devant est une femme âgée, réglée, posée, qui ne peut jamais l’incommoder. Quelle rue ! quel quartier ! et le tout pour cent écus ! C’est pour Noël ; demandez au chevalier si je mens ; c’est pour Pâques qu’elle le voudroit, mais laisse-t-on échapper de telles occasions ? Quelquefois on méprise ce qui se trouve si aisément.

Voici une autre affaire. Nous étions les trois Grignans, y compris la Garde, hier au soir chez Mme de Pompone. Ils furent bien contents de la contenance de M. de Pompone : il ne s’y peut rien souhaiter. Nous parlâmes de ce maître d’hôtel : ma fille, il faut que vous le preniez ; c’est un homme à ne pas laisser prendre à d’autres. Depuis quatre ans M. de Pompone n’a pas trouvé sujet de lui faire la moindre réprimande. C’est un homme qui fait paroître et valoir la dépense, et qui conduit et règle tout avec un sens et une économie admirable. Enfin M. de Pompone vous conjure de le prendre sur sa parole. M. de Grignan et le bon abbé en sont d’avis ; ainsi j’ai prié M. de Pompone de l’engager : c’est un coup de partie pour vous. Vous me direz : « Que ne le garde-t-il ? » ah ! c’est qu’ils veulent leur valet de chambre, et que leurs biens ne comportent plus de tels appointements ; mais vous donnez cent écus à Regnaut ; ah, bon Dieu ! quelle comparaison !

J’ai votre tome de Montagne ; je ne savois à qui c’étoit. Je vous le renverrai tout marqué à l’endroit du maréchal

1679 de Montluc[52]. C’est le Mémorial de Grenade[53] que l’abbé vous demande, et non pas les Juifs.

Adieu, ma très-chère et très-aimable : Dieu vous conserve ! quel miracle que vous n’ayez point pris cette rougeole ! c’est un mal terrible pour la poitrine : il faudra du lait à votre fils[54]. Mme de Mesmes[55] est arrivée ; j’y courus hier ; elle me dit des merveilles de vous, de votre époux et de vos enfants[56], de votre château, de votre bonne chère, de votre musique, de votre honnêteté, de votre bonté, de votre bon air[57], et quasi de votre santé ; mais c’étoit pour me plaire. Je[58] suis à vous, ma chère fille ; je vous aime de tout mon cœur ; cela est bien simple, mais il est bien vrai. Mille amitiés de Mme de la Fayette. La petite femme[59] est à l’hôtel de Liancourt ; je crois qu’ils sont bien étonnés d’être obligés de faire tant de façons ; toutes les Lucrèces de cette maison étoient un peu au grenier. Nous verrons comme ils s’accommoderont de ce changement de théâtre. Elle a toutes les petites manières douces de Monsieur de Reims[60], dans un accablement qui la [rend[61]] incapable des petits détails. C’est un tourbillon que sa chambre. Ainsi je me tiens à la bonne le Moine. Madame y étoit malade : c’est d’où vient tout le mal ; elle se porte bien et réparera tout.

Nous avons lu et relu votre mémoire : c’est une pièce achevée ; il ne falloit pas moins de paroles ; le laconique seroit fort dangereux en pareille occasion. Votre mémoire est emporté, et serré, suivi, et vous sera renvoyé, et tout ira bien sur ma parole. Gardez-vous bien de me faire des réponses de la longueur de mes lettres ; songez, ma très-chère, que je n’ai de commerce qu’avec vous. Mon fils est en basse Bretagne, chez Tonquedec ; il vient, et depuis un mois je ne lui ai pas écrit[62]. Je ferai réponse à Mlle de Grignan. J’embrasse tout ce qui est autour de vous, et Pauline ; Mme de Mesmes la trouve bien jolie ; de Mesmes n’est pas encore revenu[63]. Ah ! que Mlle de la Bazinière[64] est mignarde[65] !


  1. Lettre 756 (revue sur une ancienne copie). — 1 Ce dernier membre de phrase a été supprimé par Perrin dans sa seconde édition (1754)
  2. 2. « Vous croyez bien que je vais souvent chez lui : je fus touchée l’autre jour de le voir, etc. » {Édition de 1754.)
  3. 3. « Il passa à ce qui pouvoit former une conversation. » (Ibidem.)
  4. 4. « Qu’il n’eut pas de peine à y réussir. » {Ibidem.)
  5. 5. Dans les deux éditions de Perrin : « Ce premier jour. »
  6. 6. « Que les siens. » (Édition de 1754.)
  7. 7. Ce petit membre de phrase a été retranché dans l’impression de 1764.
  8. 8. « Qu’il en est sorti. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
  9. 9. « Que ce jour même. » (Édition de 1734.) — « Que ce soir-là même. » (Édition de 1754.)
  10. 10. « Enfin M. de Pompone, etc. » (Édition de 1754.)
  11. 11. Qui dit en parlant de Monsieur le Prince. » {Ibidem.) — Dans la Réponse à l’épftre écrite à Mme la marquise de Montausier sur son nouvel accouchement :

    Du temps que Monseigneur le Prince
    Ne tenoit pas un si haut rang,
    Qu’il n’étoit que prince du sang,
    Que vainqueur de trois cents murailles,
    Et que gagneur de trois batailles,
    Voiture étoit aimé de lui.

    — Au tome V, p. 551, nous avons oublié de signaler une autre allusion à Voiture, qui dit au commencement d’un placet adressé au cardinal Mazarin


    Prélat passant tous les prélats passés,

    comme Mme de Sévigné en parlant de la Feuillade : « courtisan passant tous les courtisans passés. »

  12. 12. M. de Soyecourt (dans notre ancienne copie, le nom est écrit, comme on le prononçait: « Saucourt ») étant couché dans la même chambre avec trois de ses amis, la fantaisie lui prit de parler fort haut pendant la nuit à l’un d’entre eux; un autre, impatienté, s’écrie: « Eh, morbleu! tais-toi, tu m’empêches de dormir. » M. de Soyecourt lui dit: «Est-ce que je parle à toi?» Ce conte parut si plaisant à Mme de Sévigné, qu’elle en fit depuis de fréquentes applications dans ses lettres. (Note de Perrin, à la lettre du 9 juin 1680.)
  13. 13. Ce passage, jusqu'à: «et le reste,» ne se trouve que dans notre ancienne copie.
  14. 14. Voyez tome II, p. 471, note 10. - Il y a des couplets satiriques du temps sur la liaison de ces deux femmes.
  15. 15. Voyez l’École des Femmes de Molière, acte II, scène vi.
  16. 16. Les Animaux malades de la peste, fable i du livre VII. Mme de Sévigné a substitué jugée à trouvée.
  17. 17. «Ma chère fille, en attendant vos lettres, je n’ai pu m’empécher de causer un peu avec vous sur ce sujet, etc.» (Édition de 1734.) - A la fin de la phrase, «à cœur» est le texte de notre ancienne copie; les deux éditions de Perrin donnent « au cœur. »
  18. 18. Paule-Françoise-Marguerite de Gondy, duchesse de Lesdiguières.
  19. 19. Madame Angélique de Saint-Jean Arnauld, abbesse de Notre-Dame de Port-Royal des Champs, morte le 29 janvier 1684, âgée de cinquante-neuf ans. (Note de Perrin, 1784.) Voyez le Nécrologe de Port-Royal, p. 48 et suivantes. — À la ligne précédente, le texte de 1734 donne : « a écrit une lettre. » — Le mot malheureux n’est pas dans les deux éditions de Perrin.
  20. 20. « Elle me montra la réponse qu’elle en avoit reçue, » (Édition de 1754.)
  21. 21. « Je n’en ai. » (Édition de 1734.)
  22. 22. « Je refusai hier une copie de sa lettre. » (Édition de 1754)
  23. 23. Indigne est le texte de Perrin ; il nous a paru préférable à celui du manuscrit, qui donne indigné.
  24. 24. On peut en lire une, fort austère, dans le Port-Royal de M. Sainte-Beuve, tome IV, p. 161, note 1. En voici une autre, adressée à la duchesse de Luynes, et à laquelle convient parfaitement aussi tout ce que Mme de Sévigné vient de dire de la lettre à Mme de Lesdiguières. Nous la donnons d’après une copie du temps, conservée à la Bibliothèque impériale (Suppl. franç., n° 1565, in-f°.) :

    En novembre 1679.

    Une personne morte au monde ne devroit pas, Madame, attendre l’honneur que vous lui faites, de la consoler sur une disgrâce du monde : c’est ce qui me rend plus obligée, Madame, à votre extrême bonté, qui fait au delà du précepte de pleurer avec ceux qui pleurent ; car vous compatissez même à ceux qui ne pleurent pas, puisqu’en effet de telles pertes ne méritent pas les larmes de ceux qui savent qu’il n’en faut répandre que pour pleurer ses péchés, ou les dangers de ceux qu’ils aiment, quand ils sont exposés par leur grande fortune à perdre le ciel pour la terre, ce qui n’arrive que trop souvent. J’ai été dans cette inquiétude pour mon frère depuis que je l’ai vu en une place où les ruines sont si fréquentes. Il n’est pas encore sauvé, mais ceci est pour lui une marque de salut, et ainsi c’est pour moi un commencement d’espérance qui me console. Je ne prendrois pas la liberté, Madame, de vous parler de la sorte, si je ne savois pas que vous desirez d’apprendre le langage du royaume de Dieu et que toutes choses vous aident à vous détromper de l’illusion du monde : on apprend à le connoître par les événements, et en même temps à le mépriser. La plus grande.reconnaissance que je pourrois vous témoigner pour vos bontés, que je ressens si fort, seroit de vous obtenir de Dieu ce mépris du monde. Je souhaite d’en être digne, et de vous persuader, Madame, que personne ne vous honore davantage et n’est plus que moi, Madame, votre très-humble et très-obéissante servante.

  25. 25. Dans les deux éditions de Perrin : « illumination. »
  26. 26. Rabattus est la leçon du manuscrit. Dans Perrin, il y a rebattus.
  27. 27. « A quoi. » (Édition de 1754.)
  28. 28. « C’étoit un samedi ; hélas ! ma très-chère enfant, c’était le propre jour de la disgrâce de M. de Pompone. » (Édition de 1734.) — « C’étoit un samedi, et le propre jour, etc. » (Édition de 1754.)
  29. 29. « Tout ce que vous me dites de lui. » (Édition de 1754.)
  30. 30. « Que le séjour de Pompone. ne lui devienne insupportable par un caprice qui arrive souvent. » (Édition de 1784.)
  31. 31. « Et le fera souvenir que ce Pompone a contribué à son malheur. » (Ibidem.)
  32. 32. Voyez tome V, p. 254.
  33. 33. « Et M. de Pompone est sage. » (Édition de 1754.)
  34. 34. Dans les deux éditions de Perrin : « …de votre homme de la Trappe. Quoi ! c’étoit votre recteur de Saint-Andiol ! »
  35. 35. Dans les deux éditions de Perrin : « Et la chose du monde la plus malsaine. » — L’édition de 1734, au lieu de juiverie, donne minerie ; serait-ce une faute de copie ou d’impression pour moinerie ?
  36. 36. « En savent les conséquences. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
  37. 37. C’étoit un ex-capucin qui se mêloit de médecine. Voyez la lettre du 15 décembre 1675 (tome IV, p. 281, note 22). (Note de Perrin.)
  38. 38. Mme de Coulanges ne pardonnait pas à la Fare d’avoir préfère la bassette à Mme de la Sablière. (Note de l’édition de 1818) — Voyez la lettre 751, p. 79 et 80 de ce volume, et plus loin, celle du 24 janvier 1680.
  39. 39. « Si vous n’aviez point dit si franchement votre avis du goût de Mme de Villars pour elle. » (Édition de 1754.)
  40. 40. Cette phrase sur le bon abbé n’est pas dans le texte de 1754, et la fin de l’alinéa, à partir de : « il comprend la dépense, » ne se trouve pas ailleurs que dans notre manuscrit.
  41. Est-ce ce nom de Chapin ou celui de Chapuis (qu’on trouvera dans la lettre du 25 mai suivant) qui a été altéré par les copistes ?
  42. « Enfin, ma très-chère, vous comprenez bien la peine que j’ai à m’accoutumer à cette déroute, » (Édition de 1754.)
  43. Nous avons plus haut, p. 32-36, une lettre datée de Livry, le 4e octobre. Elle avait apparemment été retardée.
  44. Dans l’édition de 1754, on lit simplement : « Je n’aime point à perdre des lettres ; les vôtres surtout me sont extrêmement nécessaires. »
  45. . « Je me purgerai. » (Édition de 1754.)
  46. 46. Que vous effacerez cette raie. » (Édition de 1754.)
  47. 47. « Et qui sait. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
  48. 48. Ce passage est relatif à la froideur que Mme de Grignan avait eue pendant quelque temps pour Corbinelli. Voyez ci-dessus, p. 6.
  49. 49. Cet alinéa et les deux suivants manquent aux deux éditions de Perrin, et ne se trouvent que dans notre manuscrit.
  50. 50. Voyez la fable xxiv du livre VIII de la Fontaine, l'Éducation.
  51. 51. Voyez la lettre suivante, p. 116, et tome V, p. 347, note 7.
  52. 52. Voyez ci-dessus, p. 41, la note 19 de la lettre 739.
  53. 53. Le Mémorial de la vie chrétienne, par le P. Louis de Grenade, religieux dominicain, ainsi nommé de la ville où il était né en 1505, prédicateur célèbre et l’un des plus grands écrivains ascétiques de l’Espagne. Son Mémorial avait paru à Lisbonne et à Salamanque en 1566 ; une traduction française par Girard, conseiller du Roi en ses conseils, avait été publiée à Paris, en 1660. — Les Juifs sont probablement l’Histoire des Juifs de Josèphe, traduite par Arnauld d’Andilly, dont il a été souvent parlé plus haut.
  54. 54. Ce dernier membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1734.
  55. 55. Sur Mme de Mesmes, qui jusqu’à la mort de son beau-père s’était appelée Mme d’Avaux, voyez tome II, p. 440, note 9.
  56. 56. Dans les deux éditions de Perrin : « de votre mari, de vos enfants. »
  57. 57. Les mots : « de votre honnêteté, de votre bonté, » ne sont que dans notre manuscrit. Les mots « de votre bon air » manquent dans l’impression de 1734
  58. 58. Cette phrase n’est pas dans l’édition de 1754, et ce qui suit, jusqu’à : « Gardez-vous, etc., » ne se trouve que dans notre manuscrit.
  59. 59. Mlle de Louvois, qui, comme nous l’avons dit, venait d’épouser le duc de la Roche-Guyon, fils du prince de Marsillac.
  60. 60. Son oncle, l’archevêque de Reims.
  61. 61. Nous avons ajouté ce mot ; il manque ici un verbe dans notre ancienne copie. La fin du paragraphe, depuis : « Ainsi je me tiens, etc., » n’est pas facile à comprendre. Nous reproduisons exactement le texte du manuscrit.
  62. 62. Ce dernier membre de phrase n’est pas dans le texte de 1754, et la petite phrase qui suit ne se lit que dans notre manuscrit.
  63. 63. « M. de Mesmes n’est pas encore arrivé. » (Édition de 1754.)
  64. 64. Marie-Anne de la Bazinière (Bassignire, dans notre manuscrit), sœur de Mme de Mesmes. Elle épousa le comte de Nancré, de la maison de Dreux, lieutenant général, gouverneur de Longwy et d’Arras. Voyez la lettre du 28 octobre 1671, tome II, p. 401, note 5, et la lettre du 24 janvier suivant. Sur son père, voyez la lettre du 8 novembre 1688.
  65. 65. Cette dernière phrase manque dans l’édition de 1754.