Lettre du 12 janvier 1652 (Sévigné)

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Texte établi par Monmerqué, Hachette (1p. 373).
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20. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MÉNAGE[1].

Je suis agréablement surprise de votre souvenir, Monsieur ; il y a longtemps que vous aviez retranché les démonstrations de l’amitié que je suis persuadée que vous avez toujours pour moi. Je vous rends mille grâces, Monsieur, de vouloir bien les remettre à leur place, et de me témoigner l’intérêt que vous prenez à mon retour et à ma santé. Mon grand voyage, dans une si rude saison, ne m’a point du tout fatiguée, et ma santé est d’une perfection que je souhaiterois à la vôtre. J’irai vous en rendre compte, Monsieur, et vous assurer qu’il y a des sortes d’amitiés que l’absence et le temps ne finissent jamais.

La M. de Sévigné.

  1. Lettre 20. — i. « La lettre du 12 janvier… classée par M.  Monmerqué sous l’année 1654, nous paraît devoir être placée sous l’année 1652, lorsque madame de Sévigné revint de Bretagne après son veuvage. Conférez Loret, Muse historique, liv. II, p. 157, en date du 19 novembre 1651. » (Walckenaer, tome II, p. 401, note.) — Nous avons suivi cette conjecture, sans y rien trouver de bien déterminant. À voir le ton cérémonieux qui règne dans le billet, on serait tenté de le croire plus ancien.