Lettres à la princesse/Lettre007

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 8-9).
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VII


Ce 1er août 1862 (vendredi).

Comment, Princesse, oserai-je mettre mes pieds sur ces magnificences dignes de Perse ou de Turquie et qui ont passé par vos mains ? Mes yeux du moins s’y reposeront avec reconnaissance et douceur.

Je sais trop bien que la semaine avance et que je n’ai pas eu mon bon jour. J’ai été extrêmement abattu par la chaleur. Si je le puis, je me permettrai d’arriver demain vers sept heures ; si je n’arrivais pas, c’est que je serais plus fatigué encore que je ne le suis aujourd’hui.

La conclusion de M. Renan est, en effet, fort belle et fort élevée. Avez-vous lu toute la brochure[1] ou seulement la citation des Débats ? Je porterai à tout hasard la brochure elle-même. — Mais il est résulté de ce retard et de ce tâtonnement à lui faire reprendre son cours, qu’il en a pris acte devant le public, pour planter son drapeau plus ferme que jamais. Que va dire le ministre de l’instruction publique ? — C’est de ce côté qu’on n’a pas de drapeau.

Agréez, Princesse, avec mes vives reconnaissances, l’expression de mes sentiments les plus dévoués et respectueux.


  1. La Chaire d’hébreu au Collège de France. — Explications à mes collègues, par M. Ernest Renan. Brochure in-8o. Paris, Michel Lévy frères, 1862.