Lettres à la princesse/Lettre047

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 59-60).

XLVII


Ce samedi.
Princesse, Princesse !

C’est moi qui viens vous rappeler ce que je n’aurais jamais osé articuler de moi-même, ce que Girardin a risqué et qui a amené cette aimable et gracieuse promesse !

Comme je n’ai rien à offrir que le bon cœur et un cabinet particulier dans ma guinguette, il faut, pour vous, que ce soit un jour perdu, un reste de journée superflu, quelque chose qui n’empêche rien et ne contrarie rien !

Cet entre-deux du départ pour Saint-Gratien, est peut-être le moment. À vous, Princesse, de décider. J’oserais vous prier, si vous fixez un jour, de faire vous-même les invitations auprès de vous. Je compte prévenir Girardin, auteur premier du délit : vous, Princesse, et deux personnes que vous voudriez choisir et amener, voilà ce qui, en m’ajoutant, fera le nombre cinq, qui ne saurait se dépasser sans danger et sans étouffement.

Je crains de ne pouvoir, ce soir, aller chercher une réponse : que ce soit avant, que ce soit pendant Saint-Gratien, que ce jour de grâce et de faveur arrive, et la petite maison bondira comme un agneau ! — Je suis tout à vous, Princesse, avec respect et reconnaissance.