Lettres à la princesse/Lettre058

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 75-76).
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LVIII


Ce 20 septembre.

Oui, Princesse, je pense que Camille Doucet doit se présenter ; je l’ai vu, il a dû écrire a M. Guizot, qui, par sa position mixte et sa prépondérance, dispose des voix de plusieurs membres de ses amis, et qui tient dans sa main la clé de l’élection. M. Guizot lui est bienveillant ; et puis dans l’intervalle de la candidature, il y a grande chance, d’après la loi des mortalités et sans prononcer aucune parole de fâcheux augure, qu’il s’ouvre quelque succession nouvelle.

J’attendrai, avec bien de l’impatience, la communication que vous me faites l’honneur de m’annoncer. Vous avez pris là une bonne détermination, de fixer par écrit des souvenirs, d’appliquer de ce côté aussi cette manière franche et nette de voir et d’exprimer : écrire comme vous parlez, en ne s’attachant en plus qu’à une parfaite exactitude dans les accessoires ; votre esprit droit et fidèle est sur de lui et de son souvenir ; mais il y a des circonstances moins importantes et concomitantes où il importe de ne pas se tromper pour ne pas infirmer la vérité de la chose principale. Mme de Fly, avec un Moniteur sous les yeux, est une aide excellente pour cette tenue des dates.

Vous savez, Princesse, comme je suis un critique rigoureux ; ainsi vous pouvez bien ne vous attendre à aucun quartier de ma part. Voilà qui est encourageant.

Daignez agréer, Princesse, l’expression de mon respectueux attachement.