Lettres choisies du révérend père De Smet/ 12

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Victor Devaux et Cie ; H. Repos et Cie (p. 132-148).
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XII


Université de Saint-Louis, 30 janvier 1852.

Le 23 septembre, assez tard dans l’après-midi, je fis mes adieux aux créoles, aux Canadiens et aux métis. Je les exhortai à bien se conduire, à bien prier et à espérer que le Seigneur leur enverrait bientôt des secours spirituels pour leur bonheur et celui de leurs enfants. Je donnai une dernière poignée de main aux chefs et à un bon nombre de sauvages, et leur adressai quelques paroles encourageantes. Je promis de plaider leur cause devant « les grandes Robes noires, » à qui j’exposerais les désirs, les bonnes intentions et les sentiments qu’on m’avait exprimés ; eux, de leur côté, s’engagèrent à implorer chaque jour « le Maître de la vie, » dans toute la sincérité de leur cœur, afin d’en obtenir des prêtres zélés, qui leur feraient connaître le chemin du salut, que Jésus-Christ est venu tracer à tous ses enfants sur la terre.

Je me dirigeai ensuite vers l’endroit appelé « les Fontaines, » à une distance de quatorze milles, dans les environs de la maison de traite ou factorerie à Robe-doux, que le colonel Mitchell avait nommée le « Rendez-vous, » pour tous ceux qui songeraient à se rendre dans les États de l’Union.

Le 24, avant le lever du soleil, nous partîmes en bonne et grande compagnie. Je visitai en passant deux autres maisons de traite, pour y baptiser cinq enfants métis. Dans le courant de la journée, nous passâmes le fameux rocher appelé la Cheminée, tant de fois décrit par les voyageurs. Je l’avais déjà vu en 1840 et 1841, lors de mes deux premiers voyages aux montagnes Rocheuses. J’en ai parlé dans mes récits. Je trouve que la Cheminée a beaucoup diminué depuis.

Nous jetâmes un dernier coup d’œil sur les singulières productions de la nature, le Vieux-Château et la Tour, qui se trouvent dans le voisinage de la Cheminée. Elles ressemblent à des ruines d’anciennes maisons seigneuriales. Arrivés sur la Platte, à l’endroit appelé « le Ravin des Frênes, Ash-Tree Hollow, » nous nous dirigeâmes vers la Fourche du Sud, à la distance de quinze milles, à travers une belle route, sur un terrain très-élevé. Ici nous rencontrâmes le prince Paul de Wurtember,[1] accompagné seulement d’un officier prussien. Ils se proposaient d’aller faire une chasse dans les montagnes de la rivière au Vent. Nous échangeâmes nos petites nouvelles, et nous reçûmes avec plaisir les informations intéressantes que le prince voulut bien nous donner. Il faut que Son Excellence ait vraiment de l’énergie, surtout à son âge, pour faire une si longue route, dans un pareil désert, accompagné d’un seul homme, et dans un misérable petit char ouvert, qui portait leur bagage et leurs provisions. On m’a dit peu après que le dessein du prince Paul était d’aller choisir un endroit convenable situé non loin des montagnes au Vent, propre à l’agriculture, et d’y établir une grande colonie allemande. Nous vivons dans un siècle où les merveilles se multiplient, et l’on ne saurait dire ce qui peut arriver dans un temps rapproché, en fait de colonisation, quand on a vu le succès des Mormons qui, en moins de cinq années, ont changé la face d’un affreux désert en un pays d’abondance. Cependant j’ose affirmer que si réellement, ce que j’ai peine à croire, le Prince a formé le projet qu’on lui suppose, je plains de tout mon cœur ceux qui s’embarqueront les premiers pour cette expédition. Les ennemis qu’ils auront à combattre sont encore trop puissants : les Corbeaux, les Pieds-noirs, les Sioux, les Sheyennes, les Rapahos et les Serpents sont les tribus les plus redoutables et les plus guerrières du désert. Une colonie qui chercherait à se caser dans un tel voisinage et contre le gré de ces tribus trouverait les plus grands obstacles à vaincre et les plus grands dangers à courir. L’influence de la religion catholique seule pourrait préparer ces parages à une telle transformation. Les promesses et les menaces des colonisateurs, les fusils et les sabres ne feront jamais ce que peut faire la parole de paix d’une Robe noire, la vue de l’étendard civilisateur de la croix.

De la traverse de la Fourche du Sud jusqu’à la jonction des Grandes Fourches, on compte la distance de soixante-quinze milles, et de là au fort Kearny il y a cent cinq milles. Le bois est très-rare sur les bords de la rivière Platte ou Nébraska. Depuis la jonction des deux fourches jusqu’à son embouchure, la vallée a de six à huit milles de largeur, tandis que la rivière même est large d’environ deux milles. Au printemps, à la fonte des neiges, lorsque cette rivière est comble, elle présente une surface d’eau magnifique avec un grand nombre d’îles et d’îlots, couverts de verdure, de cotonniers et de saules. Pendant l’automne, au contraire, la rivière est très-peu intéressante et elle perd toute sa beauté. Ses eaux s’écoulent alors par un grand nombre de passages ou de ruisseaux, qui existent partout presque inaperçus, entre les bancs de sable.

Lorsque le bois manque, ce qui arrive assez souvent sur la Nébraska, on se sert de la fiente séchée de buffle pour préparer les repas ; elle brûle comme la tourbe.

Le sol de cette vallée est généralement riche, mêlé toutefois de sable dans plusieurs endroits ; on y trouve une grande variété de gazon et de plantes couvertes de magnifiques fleurs ; c’est un vaste champ ouvert aux amateurs de la botanique. À mesure qu’on s’éloigne de la vallée, on remarque un changement très-sensible dans les produits du sol : au lieu d’une végétation robuste et vigoureuse, vous trouvez les plaines couvertes d’une herbe courte et frisée, très-nourrissante cependant et recherchée par les bandes innombrables de buffles et d’autres animaux qui y paissent.

Le 3 octobre, nous arrivâmes au fort Kearny, où le surintendant Mitchell eut une conférence avec une députation de chefs et de guerriers de la tribu des Pawnees, au nombre de vingt. Ils exprimèrent leur regret de ce que, n’ayant pas assisté à la réunion du grand Conseil, ils se trouvaient exclus des avantages que le traité allait procurer aux autres tribus, et n’avaient eu aucune part dans les présents envoyés par le gouvernement. Ils firent toutefois des promesses solennelles d’adhérer à l’esprit du traité et d’exécuter les ordres de leur «  Grand-Père le Président,   » qui veut qu’ils vivent en paix avec leurs voisins, et ordonne la cessation de toute déprédation exercée contre les voyageurs des États-Unis qui traversent leur territoire. Ces chefs et guerriers reçurent poliment, mais à la façon des sauvages, les différentes députations qui nous accompagnaient pour se rendre à Washington, c’est-à-dire, les Sioux, les Sheyennes et les Rapahos, jusqu’alors leurs ennemis mortels, et ils les régalèrent de festins, de danses et de chansons. «  Mon cœur bondit de joie et rit,   » s’écria le chef des Pawnees-Loups, «  puisque je me trouve en présence de ceux que depuis mon enfance on m’a appris à regarder comme mes ennemis mortels.  » «  Sheyennes,   » dit-il, «  c’est moi et les miens qui avons fait tant d’incursions sur vos terres, pour voler des chevaux et pour enlever des chevelures. Oui, mon cœur bondit de joie, car il n’a jamais rêvé de vous voir face à face, et de vous toucher la main en ami. Vous me voyez pauvre, je n’ai pas même un cheval à monter. Eh bien, je marcherai joyeusement à pied le reste de ma vie, si le casse-tête peut être enseveli de part et d’autre.  » Il offrit le calumet à tous les députés, et plusieurs l’acceptèrent. Un jeune chef sheyenne, appelé «  Celui qui monte le nuage,   » refusa de le toucher et répondit au Pawnee : «  Ce n’est ni toi, ni ton peuple, qui m’avez invité sur vos terres. Mon père, ajouta-t-il en montrant du doigt le surintendant, m’a prié de le suivre, et je lui obéis  ; je n’accepte point ton calumet de paix, de crainte de te tromper. Peut-être, au moment où je te parle, nos braves guerriers sont à la recherche des loges de ta nation. Non, je ne veux pas t’induire en erreur, et sache que la paix n’existe pas encore entre nous. Je m’exprime ici sans peur et clairement, car je me trouve sous le drapeau de mon père.  »

Les allusions du Sheyenne ne détruisirent aucunement la bonne harmonie qui semblait exister  ; les danses, les chants, les discours et les festins se prolongèrent bien avant dans la nuit. Voici les noms des députés Peaux-Rouges. Ceux des Sheyennes sont : la Gazelle blanche, ou Voki vokummast ; la Peau rouge, ou Obalawska ; l’Homme qui monte les nuages, ou Vaive atoish. Ceux des Rapahos sont : la Tête d’aigle, ou Nehu-nutah  ; la Tempête, ou Nocobotha  ; Vendredi, ou Wash. De la nation des Siouœ : l’Unicorne, ou Hakouitzetze ; le Petit Chef, ou Kaive ou-nêve  ; l’Homme à écailles, ou Pou-askawit-cah-cah  ; la Biche sur ses gardes, ou Chakahakeecktah ; l’Oie, ou Mawgah ; ce dernier appartient à la bande des Sioux Pieds-Noirs. Les deux Ottos avec leurs femmes, qui nous rejoignirent plus tard, sont : le Cerf-Noir, ou Wah-rush-a-menee, avec sa femme la Plume à l’aigle, ou Mookapee  ; l’Ours noir, ou Wah-sho-chegorah, avec sa femme l’Oiseau qui chante, ou Hou-ohpee.

Au fort Kearny, nous nous séparâmes du colonel Mitchell et de sa suite, qui prirent le chemin de la rivière à la Table. Je me joignis au major Fitzpatrick et aux députés, et nous suivîmes la route du sud, qui traverse le territoire indien.

L’étendue du pays qui se trouve entre les frontières du Missouri et la grande rivière Bleue, pendant l’espace d’environ deux cents milles, présente une grande uniformité dans ses principaux traits caractéristiques. Cette contrée offre, en général, de belles prairies, et un sol riche en dépôts de matières végétales. Elle est arrosée par des rivières et des ruisseaux innombrables, tributaires des rivières Kansas, Nébraska, Arkansas, Missouri et Osage. Les bords de toutes ces rivières, sauf quelques rares exceptions, sont bien boisés ; on y voit des forêts de chênes et de noyers de différentes espèces, d’érables, de cotonniers, et une grande variété d’arbres qu’on retrouve dans l’Est. Les côtes et les coteaux, dans plusieurs endroits, abondent en belles fontaines environnées de superbes bosquets arrangés avec autant d’ordre et de goût que s’ils eussent été plantés par la main de l’homme, tandis qu’une verdure et un gazon luxuriant émaillé de fleurs odoriférantes prennent la place des broussailles.

Les prairies, de tous côtés environnées de forêts, et que baignent de clairs ruisseaux, présentent à la vue un océan de verdure parsemée de fleurs, qu’on voit s’agiter par les vents et qui parfument l’air d’odeurs variées. Les cours d’eau sont limpides ; ils coulent sur des lits rocailleux entre des bords élevés  ; ils abondent en poissons. La vallée du Kansas est large, d’un sol noirâtre et riche enterre végétale  ; on peut en dire autant des vallées des autres rivières dans ce territoire  ; elles sont toutes favorables à l’agriculture. La contrée présente le double avantage d’être propre aux travaux du labourage et de contenir en abondance des pâtures où des milliers d’animaux pourraient être élevés à peu de frais.

Le major Fitzpatrick avait préféré suivre la route du Sud, pour donner à nos amis, les députés sauvages, une excellente occasion d’être les témoins du progrès surprenant que peuvent réaliser les blancs dans l’agriculture et dans les arts mécaniques. Il voulait ainsi leur donner une leçon pratique des travaux qui conduisent graduellement au bien-être et à l’aisance, et leur faire voir qu’en adoptant des habitudes d’industrie, l’homme n’a pas besoin de rôder sans cesse partout et de voyager dans tous les endroits, souvent au péril de la vie ou avec la plus grande pénurie de vivres  ; mais qu’il peut facilement se créer l’abondance autour de soi, par une activité persévérante et bien réglée.

Nous arrivâmes à Sainte-Marie, parmi les Indiens Potowatomies, le 11 octobre. Mgr Miége et tous les autres Pères de la mission nous y reçurent avec une grande cordialité et une bienveillance extrême.

Une quantité de végétaux et de fruits, tels que patates, carottes, navets, citrouilles, panais, melons, pommes et pêches furent placés devant les députés indiens  ; ils y firent grandement honneur. La chose avait été concertée afin de leur donner le goût du travail par le goût des légumes.

Un des principaux députés, la Tête-d’aigle, me dit : «  Aujourd’hui, Père, nous comprenons tes paroles. Tu nous as dit dans le camp que les buffles disparaîtraient de notre territoire, au bout de quelques années  ; que nous avions à prendre des mesures contre la disette  ; qu’alors du sein de la terre nous pourrions arracher la nourriture et l’entretien pour tous nos enfants. Lorsque tu nous parlais alors, nos oreilles étaient encore fermées  ; aujourd’hui elles sont ouvertes, car nous avons mangé les productions de la terre… Nous voyons ici un peuple heureux, bien pourvu d’aliments et bien habillé. Nous espérons que Notre Grand-Père (l’évêque) aura pitié de nous et de nos enfants. Nous serons contents d’avoir des Robes noires parmi nous, et nous écouterons volontiers leur parole.  » Le jour suivant était un dimanche. Tous assistèrent à la grand’messe. L’église se trouva remplie  ; le chœur, composé de métis et d’indiens, chanta admirablement le Gloria, le Credo, et plusieurs cantiques. Le R. P. Gailland[2] fit en langue potowatomie un sermon qui dura trois quarts d’heure. Le nombre des communiants était considérable. L’attention, la modestie et la dévotion de tous les auditeurs, dont quelques-uns avaient des livres de prières, d’autres des chapelets, fit une profonde et, je l’espère, une durable impression sur l’esprit de nos sauvages des plaines. Durant plusieurs jours ils ne cessèrent d’en parler et de m’interroger sur la doctrine qui doit les rendre heureux et les conduire au ciel.

Nous trouvâmes la mission Sainte-Marie dans une condition très-florissante. Les deux écoles sont très-fréquentées  ; les Dames du Sacré-Cœur ont su gagner l’affection des filles et des femmes de la nation, et les instruisent avec le plus grand succès. Les Potowatomies rapprochent de plus en plus leurs demeures de l’église et de «  leurs bons Pères  »   ; ils ont commencé avec résolution à cultiver et à élever des animaux domestiques. Chaque dimanche, les Pères ont la douce consolation de contempler une belle assemblée d’Indiens réunis dans la cathédrale en bois, et d’y voir quatre-vingts à cent vingt personnes s’approcher pieusement de la sainte table. Nous passâmes deux jours à la mission  ; les sauvages quittèrent l’établissement le cœur rempli de joie et avec l’espoir de trouver un jour le même bonheur au milieu de leurs propres tribus. Ah  ! puisse leur attente se réaliser un jour  !

Le temps était beau  ; en trois journées nous nous rendîmes à Westport et à Kansas, sur le Missouri.

Le 16 octobre, nous prîmes nos places à bord du bateau à vapeur Clara. Nos députés indiens n’avaient jamais visité un village ou établissement de blancs  ; sauf ce qu’ils en avaient vu aux forts Laramie et Kearny, ils ne connaissaient rien de la construction des maisons, et par conséquent en parcourant celles-ci, ils étaient remplis d’admiration. Quand ils virent pour la première fois un bateau à vapeur, leur étonnement fut au comble  ; ils se montrèrent craintifs en montant à bord. Il se passa un temps assez considérable avant qu’ils pussent s’accoutumer au bruit et à la confusion qu’occasionnent le sifflement de la vapeur, les sons de la cloche, les cris des matelots, etc. Ils appelaient le bateau «  le Cheval à feu,   » et se réjouirent à la vue d’un autre navire qui s’avançait sur la rivière avec un «  papoose  » ou petit enfant, c’est-à-dire un esquif attaché à la poupe.  » Depuis que leurs appréhensions avaient disparu, leur curiosité augmentait  ; ils prenaient le plus grand intérêt à tout ce qu’ils voyaient. Ils portaient leur grand costume et restaient assis sur le tillac  ; à l’approche de chaque ville et de chaque village, ils les saluaient par des exclamations de joie et des chansons.

Le 22 octobre, nous abordâmes au port de Saint-Louis.

Quelques jours après, tous les membres de la députation indienne furent invités à un festin dans notre université. Ils furent heureux de la réception et surtout des paroles encourageantes que leur adressa, par interprète, le R. P. Provincial, et de l’espoir qu’il leur donna d’obtenir pour eux des Robes noires.

Je joins à cette lettre un relevé, sous forme de tableau, des différentes tribus indiennes dans le Haut-Missouri, et des localités qu’elles occupent aujourd’hui ; il est fait d’après les meilleurs renseignements que j’ai pu_recueillir et que j’ai tirés principalement du journal de M. Thaddée Culbertson, publié à Washington.

Agréez, etc.

P. J. De Smet, S. J.

P. S. — On trouve fréquemment le mot de médecine dans les lettres ou publications qui traitent des idées religieuses, des pratiques et des coutumes chez les sauvages de l’Amérique du Nord. Il est nécessaire de faire connaître la signification que les Indiens donnent à ce mot.

Le terme Wah-Kon est employé par eux pour exprimer toute chose mystérieuse qu’ils ne peuvent comprendre, soit surnaturelle, soit naturelle, soit artificielle. Une montre, par exemple, un orgue, un bateau à vapeur, toute autre pièce de mécanisme dont les mouvements ou la construction sont au-dessus de la portée de leur esprit, sont appelés Wah-Kon. Dieu est appelé Wah-Kon-Tonga ou le Grand Incompréhensible. Le mot tonga, en sioux, signifie grand ou large.

La traduction exacte de ce mot est incompréhensible, inexprimable. Il a été mal traduit par les blancs qui le rendent par médecine  ; ainsi, par exemple, le mot Wah-Kon-Tonga, ou Dieu, a été rendu par la grande médecine.

Depuis, le mot médecine a été si universellement appliqué aux cérémonies superstitieuses des Indiens, que tous les voyageurs s’en servent dans leurs écrits. Ce mot n’a aucun rapport au traitement des maladies du corps. On le mêle à tout. C’est de là que dérivent les termes de fête de médecine, chemin de médecine, loge de médecine, danse de médecine, homme de médecine, etc. ; comme aussi sac de médecine, ou sac qui contient les idoles, les charmes  ; les objets de leur culte superstitieux.

En donnant ce post-scriptum, je veux faire connaître la distinction qui existe entre le mot médecine employé dans le sens de médicament, et le même mot appliqué aux charmes, aux invocations religieuses, aux cérémonies, et à tout ce qui présente un caractère mystérieux chez les Indiens.

Tableau de la nation sioux
dans le haut Missouri.
Tableau des différentes tribus indiennes dans le haut Missouri.
nations bandes contrée langage
Sheyennes,
300 loges,
3, 000 Âmes.
La bande du Soldat-de-Chiens, du Loup-Jaune, du Métis, des Taureaux, des Vaches-Noires, des Chiens-Fous, des Jeunes-Chiens, des Renards, des Corbeaux. À l’ouest des Côtes-Noires, originaires du Missouri, au 47e degré de latitude nord. À l’ouest du Missouri. Langage propre, langue de la Fourche-des-Prairies.
Mandans,
30 loges,
150 Âmes.
Les Faisans. Village permanent sur le Missouri. Langage propre.
Minatarees,
85 loges,
700 Âmes.
La bande des Loups, des Chiens-Fous, des Chiens, des Vieux-Chiens, des Taureaux, des Chevreuils à queues noires. Village permanent sur le Missouri au fort Berthold. Langue qui approche de celle des Corbeaux.
Assiniboins,
1, 500 loges.
La bande des Canots, du Gaucher. Au nord du Missouri. À l’est des Pieds-Noirs. Langue des Sioux.
Corbeaux.
400 loges,
1, 800 Âmes.
Les Corbeaux, les Suceurs-de-Jus, qui se divisent en 12 petites bandes comme suit :
bande de la Bête-Puante, Mauvaises-Mitasses qui campent proche, les Trompeurs, les Bouches-Rouges, les Mauvais-Coups, les Chiens-de-Prairie, les Loges attaquées, les Shiptelza, les Coups de pied dans le ventre, les Loges sans Chevaux, les Déterreurs-de-Racines.
La vallée de la Roche-Jaune. Langage propre.
Pieds-Noirs,
1, 200 loges,
9, 600 Âmes.
Les Pieds-Noirs, les Gens-du-Sang, les Piégans, les Gros-Ventres, les Surcies, les Pieds-Noirs du Nord et du Sud, les Mangeurs-de-Poissons, le Poil-en-Dehors, les Petites-Robes, les Gens qui ne rient pas, les Gens-du-Sang, la bande de Fiente-de-Buffle Leur pays est au nord du Missouri, à l’ouest des Assiniboins. Parlent trois différentes langues.
  1. Le prince PAUL-Charles-Frédéric-Auguste, frère de feu le roi de Wurtemberg Guillaume Ier Frédéric-Charles, naquit le 19 janvier 1785, mourut le 16 avril 1852  ; il fut marié le 28 septembre 1805 à la princesse Catherine-Charlotte, née le 17 juin 1787, morte le 12 décembre 1847, fille de feu Frédéric duc de Saxe-Altenbourg. (Note de la présente édition.)
  2. Le R. P. Maurice Gailland, S. J. se trouve aujourd’hui encore au milieu des Potowatomies, continuant avec zèle l’œuvre de civilisation chrétienne entreprise par ses devanciers. (Note de la présente édition.)