Lettres de Chopin et de George Sand/Lettre 30

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Texte établi par Ronislas-Edouard Sydow, Denise Colfs-Chainaye et Suzanne Chainaye, [Edicions La Cartoixa] (p. 59-60).

30. — Frédéric Chopin à Albert Grzymala, à Paris.

[Post-scriptum à une lettre avec laquelle George Sand envoya, semble-t-il, une œuvrette dramatique à Grzymala]

[Palma entre le 3 et le 14 décembre 1838.]


Mon âme, Elle te prie de ne donner ce manuscrit à aucun journal, car cela pourrait lui amener des désagréments avec Buloz. Cette pièce sera bonne pense-t-elle pour quelque guignol et elle croit que vous pourrez l’arranger facilement p[ar] ex[emple] comme Bradi dedaur. [?] Quoi qu’il en soit ne l’expose pas à des remarques de Buloz. Nous t’aimons et t’embrassons et voudrions te rendre en un instant la santé sans laquelle tu ne vis pas. Encore une fois, je te le rappelle, ne l’expose à aucun fracas. Fatiguée qu’elle est, elle se repose et me demande de t’adresser cette prière. Quels fanfarons, ces Espagnols de Paris ! Tu vois comme la poste marche ici et combien il est facile de recevoir de la correspondance ! Je n’ai pas encore mon piano. Sera-t-il là dans un an ?

Aime-moi
Chx