Lettres de Chopin et de George Sand/Lettre 63

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Texte établi par Ronislas-Edouard Sydow, Denise Colfs-Chainaye et Suzanne Chainaye, [Edicions La Cartoixa] (p. 124-125).

63. — Frédéric Chopin à Albert Grzymala, à Paris.[1]

Marseille, le 21 mai 1839.

Mon Chéri, Nous partons demain pour Nohan[t] — un peu fatigués — La mer nous a éprouvés au retour de Gênes où nous avons passé quelques semaines tout tranquillement. Court repos à Marseille mais à Nohan[t] il sera plus long et nous t’attendrons là-bas avec impatience — moi j’en rêve — tu viendras, n’est-ce pas ? Ne fût-ce que pour 24 heures. Tu as certainement déjà oublié ta maladie. Mets, je t’en prie, la lettre pour les miens à la poste. Baise les mains à qui de droit et écris nous un petit mot à Nohan[t].

Ton
F. F. C.


[P. S. de George Sand].

Bonjour, cher mari, nous voici encore par monts et par vaux, mais dans huit jours nous nous reposerons de toutes traversées. Nous venons d’essuyer une tempête affreuse en mer. Le petit s’est distingué par sa valeur et je crois qu’il pourrait demander la croix. Vous viendrez à Nohant, n’est-ce pas mon cher bon ? nous comptons sur vous !

G. S.

  1. Cette lettre fait partie de la collection Alfred Cortot.