Lettres familières écrites d’Italie T.1/Mémoire sur Avignon

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LETTRE II
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AU MÊME


Mémoire sur Avignon..


Dès mon arrivée, j’allai courir la ville, et, en sa qualité de ville étrangère, il se peut bien faire que vous en aurez une entière description. Aucune ville d’Europe n’a de murailles de la beauté de celles-ci ; elles sont toutes de pierre de taille, égales, crénelées, garnies de redans et de mâchicoulis dans tout le pourtour, et de cinquante en cinquante pas, de tours carrées pareilles et assortissantes. C’est le pape Innocent V qui en a fait la dépense ; cela ne rend cependant pas la ville plus forte. Avignon a une bonne lieue de tour ; presque tout le glacis est planté de deux rangs d’arbres qui forment un cours assez médiocre. Les rues sont larges et bien percées ; les maisons presque toutes de pierre de taille extrêmement blanche ; elle contribue beaucoup à donner une face agréable aux beaux bâtiments qui y sont communs. Le sang y est beau ; les femmes de condition mettent beaucoup de rouge ; toutes les femmes y ont de fort gros tétons blancs ; et leur manière de s’habiller avec des corps très mal faits les redouble encore.

Il faut, dès à présent, que je me désabuse d’entendre le peuple du pays ni d’en être entendu, jusqu’à ce que Desperiez soit reçu à l’académie pour son beau langage. Les moines commencent ici à se ressentir du voisinage et de la domination italienne, et donnent beaucoup plus d’exemples de vigueur que d’exemples de vertu.

La justice aussi s’y rend à la manière ultramontaine. Un auditeur l’administre en première instance ; il est sujet à l’appel d’un autre, appelable à Rome, où il faut essuyer trois autres jugements ; de sorte qu’on peut avoir un procès dans sa famille, mais non pas espérer d’en voir la fin, quand même on en feroit une subvention graduelle et perpétuelle.

Les églises, qui sont en très-grand nombre et toutes dorées à merveille, sont autant d’asiles si sacrés, qu’il n’est pas même permis de guetter un criminel qui veut en sortir. La première qui se trouva sur mon chemin est Saint-Agricole, où je remarquai que l’orgue est distribué également des deux côtés du chœur au-dessus des formes. Il règne tout autour une magnifique tribune, semblable trait pour trait à celle du palais du Soleil dans Phaéton. Il y a un dôme à fresque, et une chapelle de la maison de Brante dont les sculptures sont bonnes. Les Jésuites ont deux maisons. L’église de la maison professe est vaste et propre, toute ornée de pilastres d’ordre corinthien et de trois tribunes l’une sur l’autre ; la dernière règne tout autour de l’église et fait un bel effet, aussi bien que la frise qui est au-dessous. Le chœur est de marbre et de pierre blanche fort chargée de bas-reliefs.

Le noviciat des Jésuites est cependant beaucoup plus beau. Louise d’Ancezune a fait la très-grande folie de le faire bâtir pour ces révérends pères, et sa famille y a son tombeau. L’église est revêtue en entier de stuc et de marbre à compartiments, parfaitement choisi ; elle est petite. Les deux chapelles des ailes ont deux bons tableaux de Sauvan ; la coupole est trop exhaussée pour son diamètre. Les quatre naissances sont soutenues par les quatre évangélistes peints de bonne main par un frère jésuite.

La voûte n’est pas encore peinte. Comme j’examinois avec assez d’attention cette église, dont j’étois extrêmement satisfait, un béat père vint me demander des dessins pour peindre la coupole. Je lui donnai force conseils, qui lui parurent tous partir de la tête d’un grand maître ; mais le temps n’étant pas suffisant pour les lui laisser sur le papier, je l’avertis qu’il pourroit s’adresser à Bouchardon, qui distribuoit plusieurs de mes dessins, dont on étoit assez content.

La maison répond à l’église ; elle est régulière et bien entendue de tout point. Quatre portiques en colonnades forment un cloître tout rempli des plus belles estampes. Il enferme un jardin d’orangers, et les portiques sont eux-mêmes enfermés par un grand jardin qui en fait tout le tour.

Je remarquai dans la sacristie, une voûte hardie tout-à-fait plate, construite de pierres de taille, dont aucune n’est semblable à l’autre pour la coupe. Dans la salle voisine est un buste, tiré d’après nature, du bienheureux Stanislas Kotska, qui, sur la mine, m’a l’air d’avoir eu en son vivant bien de l’emploi dans la maison. Je passai, au sortir de là, à Saint-Martial, pour y voir le tombeau de l’abbé de Simiane, vicaire-général de Clugny, qui est représenté au vif, sortant de sa tombe dans une attitude de résurrection. Un ange sonne de la trompette qu’il tient d’une main, et de l’autre enlève le pavillon du tombeau. Je n’ai rien vu de meilleur en ce genre. Cet excellent ouvrage est du sculpteur Perris.

À mon retour, je donnai commission pour aller dans toutes les auberges s’informer si les Lacurne n’avoient point passé. Je donnais des désignations fondées sur la taille de madame de Ganay ; dans le même temps, j’entendis que, dans la chambre voisine, un mauvais plaisant s’avisoit de donner pareille commission avec mon signalement. Nous courûmes l’un à l’autre ; c’était Lacurne et Sainte-Palaye qui venaient d’arriver en poste ; les embrassements de part et d’autre ne furent pas épargnés. Ce premier feu passé, nous nous mîmes à boire à votre santé ; ce ne fut pas, comme vous pouvez aisément le penser, sans médire de votre personne.

Après ce premier office, que nous crûmes vous devoir, nous fîmes la distribution des emplois. Connaissez-vous le Jasmin, secrétaire des quatre Facardins qui s’amusait tout le long du chemin à recueillir des chiffons de mémoires, et à faire sur toutes les billevesées qu’il rencontroit, des fatras de remarques que le vent emporta un beau matin ? Voilà l’emploi dont leur munificence m’a honoré. C’est à vous de juger si j’entre bien en exercice. Madame de Ganay ne nous rejoindra qu’à Aix.

Le lendemain nous partîmes en chaises-à-porteurs pour aller voir la Chartreuse de Villeneuve, en Languedoc, distante d’Avignon d’une petite lieue ; le choix de la voiture vous étonne, peut-être ; mais c’est la plus commode du pays ; elles sont propres, bonnes et en abondance, quoique j’aie remarqué, d’ailleurs, un assez grand nombre de bonnes berlines. Quant aux porteurs ils ont si fort le cœur au métier, qu’ils nous offroient de nous porter jusqu’à Marseille.

Il faut passer deux fois le Rhône pour arriver à Villeneuve. On entre dans la Chartreuse par un portail d’ordre composite, d’une bonne architecture ; une allée, composée de quatre rangs de colonnes et de grands mûriers entremêlés ensemble, conduit à la maison où on nous donna un frère, peintre, pour nous faire tout voir. Il nous mena d’abord dans son cabinet de tableaux, où je vis en entrant un morceau dont je fus si satisfait, qu’il mérite une longue place dans ma narration.

Au fond de la chambre est un chevalet sur lequel on a posé un tableau pas tout-à-fait fini, représentant l’empire de Flore, dont l’original est du Poussin. La palette du peintre et ses pinceaux étoient restés à côté du tableau. Au-dessus, sur un morceau de papier, le dessin du tableau fait à la sanguine ; à côté, un paysage gravé de Le Clerc. Au-dessous du chevalet, on avoit jeté un petit tableau, tourné à l’envers du côté de la toile, dans le châssis de laquelle étoit passé un paysage de Perelle, gravé. J’aperçus tout ceci, tant de loin que de près sans y trouver rien qui valût bien la peine de s’y arrêter ; mais ma surprise fut sans égale, en voulant prendre le dessin, de trouver que tout cela n’étoit pas vrai, et que le tout n’étoit qu’un seul tableau entièrement peint à l’huile. Je mouillai mon mouchoir que je passai sur le dessin, ne pouvant me persuader qu’il ne fût pas fait au crayon ; la marque de l’impression de la planche sur le papier des deux estampes, la différence du grain des papiers, le caractère des deux graveurs, les fils de la toile du tableau retourné, les trous et le bois du chevalet, tout y est si admirable que j’en venois à tout moment aux exclamations. Si j’étois en position d’avoir ce tableau, j’en donnerois volontiers dix mille francs. Il est d’un peintre vénitien. Sur le paysage de Le Clerc est écrit : Ant. Forbera pinxit. 1686. Ce morceau seul me dédommage jusqu’à présent de la peine du voyage par le plaisir qu’il m’a fait. Ce qu’il y a de singulier est que la partie du tableau qui représente un tableau n’est nullement bien peinte ; il falloit que cet homme-là n’eût que le talent de copier et de fasciner les yeux.

Le tableau est sans cadre et non pas carré, mais taillé selon les contours que feroit réellement l’amas des choses qui y sont représentées, ce qui contribue beaucoup encore à tromper la vue.

Je remarquai encore dans le cabinet du frère un excellent paysage de Benedetto Castiglione, une tête de femme du Guerchin, une Décollation de Saint-Jean, qui passe pour être de Le Brun, mais dont le coloris est fort supérieur à celui de ce peintre.

Nous repassâmes dans les cloîtres qui sont gais et propres. Dans un coin, une perspective représentant une chapelle, où un chartreux dit son bréviaire, mérite d’être remarquée. J’allai dans le chapitre voir quatre tableaux de la Passion de Levieux, entre autres le Couronnement d’épines dont j’avois jadis ouï faire un grand cas, mais qui me parut assez plat, surtout le voyant à côté d’un saint Jérôme du Carrache.

L’église est belle, fort dorée, pleine de peintures et de tombeaux de papes, qui, par eux-mêmes, ne sont pas grand’chose. Je parle des tombeaux et non des Saints Pères. L’autel, les gradins, le pavé et la balustrade sont tout de marbre. À gauche de l’autel est une Visitation de Champagne ; dans le chœur des pères, deux grands tableaux de l’école de Lombardie, représentant deux Adorations, l’une des Rois, l’autre des Pasteurs. Les autres tableaux de ce chœur sont de notre frère le conducteur, et ne sont pas indignes d’y tenir place.

Dans le chœur des frères, deux tableaux de Mignard ; un troisième, du même, dans la chapelle à gauche, et dans celle à droite une Annonciation du Guide, qui est le plus beau morceau qu’il y ait dans la maison ; mais il est fort gâté ; le frère nous en montra une excellente copie qu’il venoit de faire.

Dans les collatéraux, plusieurs histoires de Chartreux martyrs, de différentes mains ; entre autres, une Sainte-Roseline[1], chartreuse, jolie à ravir. Hom ! Blancey, comme je la martyriserois ! Je suis sûr qu’elle a plus damné de ces bons pères que la règle de saint Bruno n’en a sauvé.

La sacristie est excellemment boisée de la main d’un chartreux, c’est tout dire. Un benêt de sacristain nous ennuya en nous montrant force trésors, argenteries, ornements, reliques, une épine de la vraie croix, la vieille chappe et les pantoufles du pape Innocent VI, leur fondateur, etc., etc.

Le portail de l’église est orné de trois bas-reliefs d’assez mauvais goût. Bref, je sortis de ce lieu fort satisfait de la peine que j’avois prise d’y venir. À propos, n’êtes-vous pas ennuyé de ces longs détails de peintures ? Il faut essuyer tout ce narré, puisque vous voulez avoir mon journal. C’est souvent à moi-même que j’écris ici, et pour revoir à mon retour, une seconde fois, ce qui m’aura amusé dans ma promenade.

L’après-midi fut employé à parcourir le reste d’Avignon. Nous allâmes voir la synagogue, qui pue comme ce qu’elle est. Il y a bien dix mille lampes, tant de cuivre que de verre ; après cela qui pourroit nier que ces gens-là ne soient illuminés ? La juiverie est petite et mal bâtie, et les juifs pauvres, contre leur ordinaire, mais à coup sûr ce n’est pas leur faute. Ils portent tous des chapeaux jaunes, et les femmes un petit morceau de laine jaune sur la tête.

Les Célestins ont un tombeau du bienheureux Pierre de Luxembourg, dont ils font à tort un grand cancan. J’aime mieux leur jardin tout rempli de palissades de lauriers, de la hauteur d’un sapin. Dans une de leurs salles, je trouvai le fameux tableau peint en détrempe par René d’Anjou, roi de Provence, leur fondateur, représentant sa maîtresse[2]. Cette femme, dont il étoit extrêmement amoureux, étant venue à mourir, dans son affliction, au bout de quelques jours, il fit ouvrir son tombeau pour la revoir encore ; mais il fut si frappé de l’état affreux de ce cadavre, que, son imagination s’échauffant de noirceur, il la peignit. C’est un grand squelette debout, coiffé à l’antique, à moitié couvert de son suaire, dont les vers rongent le corps défiguré d’une manière affreuse ; sa bière est ouverte, appuyée debout contre une croix de cimetière, et pleine de toiles d’araignées fort bien imitées. Au diable soit l’animal qui, de toutes les attitudes où il pouvoit peindre sa maîtresse, en a choisi une d’un si horrible spectacle ! Il y a dans ce tableau un rouleau contenant une trentaine de vers français du même roi, que j’ai négligé de copier, pensant que l’antiquaire Sainte-Palaye ne manqueroit pas de le faire. Ce roi René est le même qui a été longtemps prisonnier à Dijon dans la tour de la maison royale, appelée la Tour de Bar, où l’on voyoit encore, il y a peu de temps, quelques peintures à fresque de sa main sur les murailles.

Le palais du vice-légat est vieux, fort mal logeable, et les appartements ne valent pas la peine d’être vus. Celui d’à présent se nomme Buondelmonti. C’est un homme de cinquante ans, fort poli, qui nous donna une lettre de recommandation pour son neveu à Rome. Il commande ici en chef depuis cinq ans, et, au sortir de là, il sera, selon l’usage, fait cardinal. Il est vêtu singulièrement, d’une espèce de veste assez longue, couverte d’un pet-en-l’air à manches tailladées, dont les ouvertures sont garnies de petits boutons et boutonnières, le tout de damas noir, ce qui le fait ressembler bien fort à feu Scaramouche. Il entretient une compagnie de cavalerie de quarante hommes et une de cent hommes d’infanterie. Ses gardes ont des uniformes d’écarlate, galonnés d’argent sur toutes les tailles. Les Suisses sont encore plus originaux pour l’habillement que leur maître. Tout cela marche à tout propos, même quand il reconduit une visite. Ce n’est pas avec les revenus de la vice-légation, qui ne passent pas vingt mille livres, qu’il tient cet état ; mais il est riche de son patrimoine. Communément les vice-légats ne sont pas en bonne intelligence avec les archevêques ; cela n’est pas d’aujourd’hui. L’archevêque, Piémontais de nation, vieux bonhomme de quatre-vingts ans, ne se mêle de rien.

La cathédrale est dans l’enceinte du château. On y monte par un escalier qui a beaucoup de l’air de celui que vous venez de faire construire au palais des États. L’église est obscure et décorée seulement par une tribune assez bonne. Au-dessus de l’autel est une Assomption de Parrocel ; derrière est le chœur, où sont tous les papes d’Avignon, en bas-reliefs de bois doré, précisément comme vos magots, sur la façade du palais des États, qui, selon vous, représentent une suite d’Élus[3]. Je m’arrêtai à droite, vers une Vierge que je reconnus être de Raphaël, devant laquelle on passoit sans lui rien dire. Les ouvrages de ce maître des maîtres ne frappent pas d’abord, mais à la longue on ne peut se lasser de les considérer : il n’est pas séducteur, mais il est enchanteur. À gauche, dans une chapelle, est une très-bonne Assomption de Mignard, et une Résurrection de Simon de Chalons, d’un goût tout-à-fait singulier. À droite, la chapelle des archevêques mérite d’être vue pour les sculptures, entre lesquelles je remarquai une mort écrivant dans un livre, travaillée avec hardiesse et vérité. Les chanoines de cette église sont tous vêtus en cardinaux lorsqu’ils font l’office.

Il faut aller ensuite aux Cordeliers voir le tombeau de la belle Laure, maîtresse de Pétrarque, qui n’est autre chose qu’une vieille pierre dans un coin sale et obscur. On conserve un sonnet italien que Pétrarque mit dans son tombeau, et les vers que François Ier fit sur-le-champ là-dessus lorsqu’il y vint. Ils ne seroient pas trop bons s’ils étoient de Marot ; mais ils ne sont pas mauvais pour avoir été faits impromptu par un roi. Si vous en êtes curieux, les voici :


En petit lieu compris, vous pourrez voir
Ce qui comprend beaucoup par renommée ;
Plume, labeur, la langue et le devoir
Furent vaincus par l’aimant de l’aimée.
Ô ! gentille âme, estant tant estimée
Qui te pourra louer qu’en se taisant ?
Car la parole est toujours réprimée,
Quand le sujet surmonte le disant.


On nous montra un tableau représentant la Rédemption du Péché originel assez bien dessiné pour être, comme on le prétend, de Michel-Ange, mais trop bien colorié pour ce peintre fort défectueux, comme on le sait, dans cette partie. Ils disent qu’ils en ont refusé deux mille écus. Plus un Couronnement de la Vierge, que, de mon estoc, j’attribue au Titien. Plus une chapelle où la vie de saint François est peinte par Parrocel, fort bon peintre, qui demeure ici. La voûte de l’église est d’une largeur remarquable.

Les Jacobins ont l’Inquisition, qui n’a point de pratique ; un baldaquin de huit colonnes corinthiennes, fort hardi et exhaussé outre mesure, et de plus, dans leur enclos, une grande et belle chapelle des pénitents blancs, où la vie de Jésus-Christ depuis sa résurrection, est peinte, en huit grands tableaux, par Mignard et Parrocel.

Je finis par la salle de spectacle, petite, mais bien ornée et bien bâtie, et par un superbe carrosse de parade du vice-légat. Il a huit glaces, le fond étant tout pareil au devant ouvert glacé de même, doré à plein jusqu’aux roues, force cartisanes d’or, la peinture de Parrocel. C’est le plus beau que j’aie jamais vu ; il coûte quarante mille livres.

En avez-vous assez sur Avignon ? Je vous fais grâce cependant de plusieurs autres articles qui me reviennent. N’allez pas vous figurer que je serai de la même longueur sur toutes les villes et peintures d’Italie ; ce ne seroit jamais fait. D’autres en ont assez parlé ; mais j’ai voulu un peu m’étendre sur celle-ci, dont on n’a pas tant écrit. D’ailleurs, dans mon état de secrétaire des quatre Facardins, je suis possédé d’une ferveur de novice qui constamment ne sera pas la même. Ajoutez qu’un homme ici nous fait voir une pierre d’aimant grosse comme le poing, qui n’enlève qu’une petite clef, quoique bien armée ; mais le corps qu’elle a attiré attire ensuite quatre fois plus que la pierre même.

Le duc d’Ormond, jadis si fort en faveur en Angleterre, achève de manger à Avignon le fond de 800 mille livres de rente ; c’est le séjour des vieux ruinés, car M. de Langeac s’y est aussi retiré.

  1. Sainte Roseline de Villeneuve.
  2. Voir sur les tableaux attribués au roi René, de Pointel, Peintres provinciaux de l’ancienne France, t. I, p. 129-152.
  3. Les Élus-généraux formaient une commission, composée des présidents des trois ordres et administraient au nom des États particuliers de la province qui s’assemblaient tous les trois ans.