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Livre des faits du bon messire Jean le Maingre, dit Bouciquaut/Variantes tirées du manuscrit 178.20 supplément de la bibliothèque Royale de Paris

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Variantes.

VARIANTES
TIRÉES DU MANUSCRIT 17820 SUPPLÉMENT
DE LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE DE PARIS.

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En collationnant les diverses éditions de cette Chronique de Bouciquaut avec le manuscrit 17820 supplément de la bibliothèque Royale, j’ai introduit dans le texte les corrections et additions essentielles. Non-seulement des mots, mais des membres de phrase et des phrases entières avaient été omises, soit que les premiers éditeurs n’eussent pas un bon manuscrit entre les mains, soit que quelques pensées qui peignent les temps leur eussent paru des hors-d’œuvre dans le nôtre. J’ai rectifié ces diverses omissions.

Voici les autres variantes moins essentielles qui me sont fournies par le même manuscrit :

Page 580 de cette édition, après assez volontiers, etc., le manuscrit ajoute :

« Celui Courtenay qui se sentit bon jousteur ne voult accepter nul les autres armes, ne mais jouster certains coups de fer de glaive, laquelle chose fut très brièvement faite ; car bien sembloit à celui dit Courtenay, qui moult estoit vaillant chevalier et très renommé, que de Bouciquaut viendroit il tost à chief. Si assemblèrent ci la jouste les deux chevaliers. Mais sans ce que j’éloigne plus ma matière des coups d’un chacun, pour dire en brief, etc. »

Page 622, après gouverneur, etc., le manuscrit ajoute :

« Lequel, sans faille, tout ainsi comme les Rommains jadis appellèrent un vaillant chevalier, et nommèrent le second Romulus, par qui, après une grande desconfiture et destruction, ils furent régénérés et secourus, et la cité de Romme, qui estoit désolée, remise en voye de salut, lequel Romulus avoit esté le premier fondeur, doivent les Gennevois et peuvent appeller leur bon et sage gouverneur, par qui sont trais de ruyne et montés en très haulte prospérité, le second Janus, lequel fut leur premier fondeur. Parquoi iceulx Veneciens, voyant jà reluire leur prospérité, qui adès s’apprestoit par le sens du bon gouverneur, accroistre de plus en plus, adonc fut ravivée l’ancienne envie, etc. »

Page 633, après multitude, etc., le manuscrit ajoute :

« À quoy yrons-nous quérir pour compter grand’merveille de chevalerie ? Le vaillant chevalier de jadis, gregois Léonidas, qui estant cinq cens chevaliers sans plus, forçoya contre l’ost de Perse, le grant roy de Perse, quant il le prist despourvu en ses pavillons. »

Page 660, après que l’œuvre soit bonne, etc., le manuscrit ajoute :

« Et fait à notter, ce dit ce translateur, ce que Valère appelle fortune houllière ; car ainsi que les gens diffamés d’icellui estat ne font compte de nulle vertu, ne de nulle bonne personne, semblablement nous fait fortune, souvent avient, ains surmonte et ayde les vicieux et les mauvais, ainsi qu’il appert par un exemple d’icellui disciple devant dit, lequel jà fust-il souverain maistre de son art, si ne pouvoit-il jouer au gré du monde ou du peuple, qui est en la graigneur partie moult bestial et mau-congnoiseur. »

Une main d’un temps un peu plus récent a écrit en marge, au lieu de Lucques Flasque, Lucas Flisco.