Manifeste suprême du 17 octobre 1905 (sur le perfectionnement de l’ordre de l’État)

La bibliothèque libre.
Manifeste suprême du 17 octobre 1905
(p. 1).

MANIFESTE SUPRÊME[modifier]

PAR LA GRÂCE DE DIEU

NOUS, NICOLAS DEUX

EMPEREUR ET AUTOCRATE

DE TOUTES LES RUSSIES

ROI DE POLOGNE, GRAND-DUC DE LA FINLANDE

et ainsi de suite, et ainsi de suite, et ainsi de suite

Déclarons à tous nos fidèles sujets.

Les troubles et les agitations dans les capitales et dans de nombreuses localités de NOTRE Empire remplissent NOS cœurs d’un grand et pénible chagrin. Le bien-être du SOUVERAIN russe est inséparable du bien-être du peuple et la tristesse du peuple est SA tristesse. De l’agitation qui a surgi à présent, il peut apparaître une profonde désorganisation du peuple et une menace pour l’intégrité et l’unité de NOTRE Pays.

Le grand vœu de l’office tsarien NOUS ordonne, de toutes les forces de la raison et de l’autorité de NOTRE pouvoir, de tâcher de faire cesser promptement ces troubles si dangereux pour l’État.

Ayant enjoint aux autorités compétentes de prendre des mesures pour l’élimination des manifestations directes de désordre, d’outrages et de violences, afin de protéger les personnes pacifiques qui œuvrent pour l’accomplissement serein du devoir qui incombe à chacun, NOUS, pour la bonne exécution des mesures communes prévues par NOUS pour la pacification de la vie de l’État, avons reconnu nécessaire d’unir l’activité du Gouvernement suprême.

NOUS chargeons le gouvernement du devoir d’accomplir NOTRE inaltérable volonté :

1. Offrir à la population les fondements solides de liberté civile sur les principes de l’inviolabilité effective de l’individu, de la liberté de conscience, d’expression, de réunion et d’association.

2. Sans interrompre les élections prévues à la Douma d’État, inviter dès à présent à la participation à la Douma, dans la mesure du possible, conformément à la brièveté du délai restant jusqu’à l’assemblée de la Douma, les classes de la population qui sont actuellement totalement privées des droits de vote, leur accordant le développement ultérieur du début du suffrage généralisé sous l’ordre législatif nouvellement établi.

et 3. Établir comme règle inébranlable qu’aucune loi ne peut entrer en vigueur sans l’approbation de la Douma d’État et que les élus du peuple sont garantis de la possibilité de participer réellement à la supervision de la conformité à la loi des actions des autorités mis en place par NOUS.

Nous appelons tous les loyaux fils de la Russie à se souvenir de leur devoir envers la Patrie, à aider à mettre fin à cette agitation sans précédent et, avec NOUS, à déployer toutes leurs forces pour rétablir la tranquilité et la paix sur leur terre natale.

Donné à Peterhof le 17 octobre, l’été à compter de la Nativité du Christ mil neuf cent cinq, soit le onzième de NOTRE Règne.