Manuel des principes de musique (Fétis)/R04

La bibliothèque libre.
G. Brandus et S. Dufour (p. 31-34).
RÉCAPITULATION DU QUATRIÈME CHAPITRE.


D. Tous les sons ont-ils la même durée dans la musique ?

R. Non ; il en est dont la durée est longue ; d’autres qui durent proportionnellement moins longtemps ; d’autres, enfin, qui se succèdent avec rapidité.

D. La durée des sons peut-elle être mesurée ?

R. Oui, comme peut l’être toute fraction du temps.

D. Peut-on représenter les durées des sons par des signes ?

R. Oui.

D. Ces signes ont-ils une valeur de temps déterminée, comme une minute, une seconde, etc. ?

R. Non ; les signes de durée des sons ne représentent que des longueurs relatives de temps.

D. Par quoi se détermine la valeur positive de chaque signe ?

R. Par le mouvement des morceaux de musique, qui peut être lent, vif ou modéré.

D. Expliquez comment les signes de durées relatives acquièrent une valeur positive par le mouvement.

R. Par exemple, un signe représente le son proportionnellement le plus long ; si le mouvement est lent, il n’y a qu’un certain nombre déterminé de ces sons dans une minute ; si ce mouvement est moins lent, le nombre des sons de cette espèce augmente d’une manière également déterminée dans le même espace de temps, et de cette manière s’établit la valeur positive de chaque signe de durée.

D. Quel est le signe de la durée la plus longue d’un son dans la musique moderne ?

R. La ronde, qui est faite ainsi :

D. La valeur positive de la ronde étant déterminée par le mouvement, par quel moyen peut-on représenter un son d’une durée plus grande que cette ronde ?

R. En liant plusieurs rondes ensemble par des traits d’union.

D. Par quel signe représente-t-on un son dont la durée n’est que la moitié de la ronde ?

R. Par la blanche, dont la forme est celle-ci :  ou 

D. Quel est le signe de durée du quart de la ronde, ou de la moitié de la blanche ?

R. La noire. En voici la figure :  ou 

D. Quel est le signe d’un son dont la durée n’est que la huitième partie d’une ronde, le quart d’une blanche ou la moitié d’une noire ?

R. La croche, dont voici la forme :  ou 

D. Les croches ne se présentent-elles pas quelquefois sous un autre aspect ?

R. Oui ; lorsque plusieurs croches se succèdent, leur crochet est remplacé par une barre qui les unit horizontalement ou obliquement,

de cette manière :

\score {
\relative c''
    {
    \clef G
    \time 9/8
    \autoBeamOff
    \stopStaff
    \override Staff.TimeSignature #'transparent = ##t
    \override Staff.BarLine #'transparent = ##t
    \override Staff.Clef #'transparent = ##t 
    \stemDown b8[ b b b]
    }
\layout{
  indent = 0\cm
  line-width = #120
  \set fontSize = #-3
  \override Score.BarNumber #'break-visibility = #'#(#f #f #f)
} %layout
\midi { }
} %score
\header { tagline = ##f}

D. Quel est le signe d’un son dont la durée n’est que la seizième partie de la ronde, la huitième de la blanche, le quart de la noire, ou la moitié de la croche ?

R. La double croche ; en voici la forme :  ou 

D. Peut-on réunir plusieurs doubles croches par deux barres, comme on réunit plusieurs croches par une seule ?

R. Oui.

D. Quel est le signe d’un son dont la durée n’est que la trente-deuxième partie d’une ronde, la seizième d’une blanche, la huitième d’une noire, le quart d’une croche, ou la moitié d’une double croche ?

R. La triple croche, dont la forme est celle-ci :  ou  

D. Peut-on réunir plusieurs triples croches par des barres, comme on fait pour les croches et les doubles croches ?

R. Oui.

D. Quel est le signe d’un son dont la durée n’est que la soixante-quatrième partie d’une ronde, la trente-deuxième d’une blanche, la seizième d’une noire, la huitième d’une croche, le quart d’une double croche, ou la moitié d’une triple ?

R. La quadruple croche. Sa forme est celle-ci :  ou 

D. Peut-on réunir par des barres plusieurs quadruples croches, comme on fait pour les croches, doubles et triples croches ?

R. Oui.

D. Par quel moyen peut-on représenter à la fois l’intonation des sons et leur durée ?

R. Les notes représentent également les intonations des sons et leur durée. Les places qu’elles occupent dans les lignes de la portée font connaître leur nom et leur intonation ; leurs formes, semblables à celles qui viennent d’être indiquées, déterminent leur durée.

D. Toutes les durées de sons sont-elles à l’égard l’une de l’autre dans les proportions de la moitié, du quart, du huitième, du seizième, du trente-deuxième, ou du soixante-quatrième ?

R. Non ; il y en a qui sont dans la proportion des trois quarts d’une ronde, d’une blanche, d’une noire, d’une croche et d’une double croche.

D. Comment représente-t-on ces durées ?

R. Par un point mis après la note qui vaut la moitié d’une autre : ce point augmente la note de la moitié de sa valeur.

D. Citez un exemple de cela.

R. La blanche vaut la moitié de la ronde ; un point mis après cette blanche en augmente la valeur de la moitié ; la blanche pointée vaut donc trois quarts de la ronde.

D. Comment représente-t-on un son dont la durée est égale à sept huitièmes d’un autre son ?

R. En mettant un deuxième point après le premier, dont il augmente la valeur de moitié. Ainsi, une blanche pointée vaut trois quarts de ronde, et le deuxième point y ajoute un huitième de ronde, d’où il suit qu’une blanche avec deux points équivaut à sept-huitièmes de ronde.

D. Ne peut-on pas remplacer l’usage des points par quelque autre moyen ?

R. Oui ; on peut lier une noire avec une blanche, une croche avec une noire, une double croche avec une croche, une triple croche avec une double par des traits d’union ; la réunion de ces notes ne représente qu’un seul son.