Mort de Charles Guillaume de Léopold

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Charles Guillaume de Léopold.

Léopold naquit à Stockholm, le 2 avril 1756, de Charles Adam Léopold, alors contrôleur à la douane de cette ville, et qui parvint, à celle de Norkoping, à un grade plus élevé qu’il conserva jusqu’à sa mort, arrivée en 1780. L’emploi de son père étant peu lucratif, le jeune Léopold n’eût sans doute pas reçu une brillante éducation, si le hasard n’eût réparé ce tort de la fortune, en suggérant à un Français instruit de la même ville le projet de cultiver les dispositions qu’il remarquait en lui. Sous cet habile maître, il parvint à savoir aussi bien le français que sa langue. En sortant de l’école de Soderkoping ; il entra, en 1773, à l’université d’Upsal. Il publia, en 1778, une ode sur la naissance du prince royal Gustave-Adolphe ; ce qui fut pour lui un commencement de célébrité. Ayant obtenu, en 1781, le grade de docteur en philosophie à l’université de Griefswal, il en fut bientôt nommé agrégé. Après de vaines tentatives que l’on fit pour l’attacher à la bibliothèque de la régence de Stralsund en Poméranie, il revint en Suède, en 1784, où le savant Liden lui confia la conservation de celle dont il avait fait présent à l’université d’Upsal. Mais il ne devait pas y séjourner long-temps. Appelé à la cour du roi Gustave iii, il fut l’objet de sa bienveillance et demeura même dans son palais. Élu en 1786 membre de l’académie suédoise, Léopold fut chargé, l’année suivante, de la bibliothèque de Drothningholm ; et, en 1788, il devint secrétaire particulier du roi. Bientôt Gustave étant parti pour diriger lui-même les opérations de la guerre, manda auprès de lui Léopold qu’il chargea de célébrer ses exploits. Ce fut à cette époque qu’il écrivit une ode sur la victoire de Hogland, une épître sur la bataille de Uttis et sur le combat naval de Fredrikshamns, etc. Il continua aussi alors sa tragédie d’Oden, représentée en 1790 à Stockholm. À la fin de la guerre, qui eut lieu la même année, il épousa la fille d’un conseiller de justice danois, et bientôt après il fit une perte très-sensible dans la personne de Gustave iii, son bienfaiteur. L’académie suédoise, établie par ce prince, ne tarda pas à être supprimée par le ministère, et Léopold s’éloigna jusqu’à son rétablissement par Gustave-Adolphe iv. Il revint alors et fut accueilli par de nombreuses distinctions : il fut nommé chevalier de l’étoile polaire en 1798, conseiller de la chancellerie en 1799, membre de l’académie des belles-lettres, de l’histoire et des antiquités en 1803, membre de l’académie des sciences en 1804, commandeur de l’étoile polaire en 1815, et enfin, en 1818, il reçut le titre de conseiller d’état.

Les dernières années de Léopold ne furent pas exemptes de malheurs. Frappé de cécité, il vit avec peine son épouse atteinte d’une maladie mentale, jusqu’à ce qu’elle cessa de vivre le 3 mai 1829. Il ne lui survécut pas long-temps ; car il termina lui-même sa carrière le 3 novembre de la même année, à l’âge de 72 ans et demi.

On ne peut nier que Léopold n’ait eu de grands talens. Parmi ses œuvres dramatiques, Oden et Virginie méritent sous plus d’un rapport de fixer l’attention. La dernière surtout est digne par la manière neuve dont il l’a traitée, de lui assurer un rang distingué parmi les poètes dramatiques les plus célèbres du dix-neuvième siècle.

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