Notes Eneide/Livre II

La bibliothèque libre.
Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 475).
III  ►

LIVRE II.

v. 781. Et terram Hesperiam venies, via Lydius arva Inter opima virum, leni fluit agmine Tibris. L’épithète de Lydius, Lydien, que Virgile donne au Tibre, est ici synonyme d’Étrurien ou Tyrrhénien. Cette épithète prouve que Virgile adoptait l’opinion de ceux qui croyaient les Étrusques originaires d’une colonie de Lydiens de l’Asie Mineure. Les récits d’Hérodote sont conformes à cette opinion ; mais Denys d’Halicarnasse la combat. Dans un ouvrage récent sur l’Égypte, M. Hamilton[1] rapporte une inscription en caractères étrusques, que deux voyageurs anglais ont, dit-on, récemment trouvée dans l’intérieur de l’Asie Mineure ; ce qui doit nous porter à croire au récit d’Hérodote, et nous ramener au sentiment de Virgile. Les Étrusques ont possédé primitivement tout le nord de l’Italie : le Tibre coulait dans leurs possessions. C’est par cette raison que Virgile, Horace, Ovide, Lucain, Stace, et d’autres poëtes latins, ont fréquemment donné au Tibre l’épithète de Tuscum, ou d’autres semblables[2].

C. A. Walckenaer.

  1. Hamilton’s Ægyptiana, p. 217.
  2. Voyez Cluverius, Ital. antiqua, p. 796.