Notes Eneide/Livre VII

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Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 477).
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LIVRE VII.

v. 83… Consulit Albunea, etc. La source Albunen, dont parle ici Virgile, est bien certainement la solfata de Tivoli. Ce point de critique géographique a été bien discuté par Champy (Découverte de la maison d’Horace, t. Il, p. 386 à 398). M. Bonstetten propose avec assurance, comme une découverte qui lui est propre, une conjecture de Champy, et que celui-ci a justement abandonnée. L’ouvrage de M. Bonstetten est intitulé Voyage dans les six derniers livres de l’Enéide, Genève, in-8o, an 13. La confiance que cet auteur a en lui-même est égale à son ignorance ; il regarde Just-Lipse, Cluvier, Kircher, et tous ceux qui l’ont précédé dans la même carrière, comme des pédants qui ne méritent pas même une réfutation.

v. 483. Cervus erat forma præstanti et cornibus ingens, etc. Macrobe, dans son cinquième livre des Saturnales, se récrie beaucoup sur ce passage et sur ceux qui précédent ; et sa critique, surtout pour ce qui regarde le cerf de Sylvie, a frappé de très-bons esprits. On a trouvé ridicule qu’un cerf tué par Ascagne fût la cause d’une guerre dont le résultat devait être la fondation de Rome : plusieurs écrivains ont défendu Virgile ; ils ont observé que la plupart des guerres les plus sanglantes avaient eu une cause plus légère, que quelques-unes même n’en avaient point eu du tout ; et que d’ailleurs le cerf tué n’était point ici la cause, mais l’occasion des combats. On pouvait ajouter qu’il n’est point étonnant que la guerre commençât par un pareil fait.