Nouveau Chemin de la croix/Sixième station

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Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 37-39).

SIXIÈME STATION.


Sainte Véronique essuie la face de Jésus.



Que représentent cette femme et sa louable action ? Quand nos crimes ont défiguré notre âme, quand ployant sous le poids de notre croix, meurtris, brisés et souillés, nous ne pouvons plus être regardés comme des images de Dieu, trouvons-nous en ce monde une Véronique qui vienne essuyer notre visage, en effacer les souillures, et nous rendre notre ressemblance avec le Créateur ?

Oui, l’Église remplit ce rôle. Comme Véronique, qui s’ouvrit un chemin à travers les soldats et les bourreaux, elle s’avance au milieu des démons qui entourent notre âme pécheresse, et elle leur dit : arrêtez, cet homme est un enfant de Dieu ; laissez-moi essuyer sa face et lui rendre sa primitive beauté.

Et par ses prières, et par ses signes mystérieux qu’elle nomme Sacrements, l’Église rétablit en nous les divins caractères ; elle fait reparaître au front du chrétien les traits célestes qu’il avait après son baptême, et, s’il meurt en cet état, les anges le reconnaissent au seuil du paradis et s’écrient : Voilà bien l’image de notre Dieu ! Voilà son portrait fidèle. Deus, ecce Deus !