Odes (Horace, Leconte de Lisle)/II/11

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1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
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Ode. XI. — À QUINCTIUS HIRPINUS.


Ne t’inquiète point de rechercher, Quinctius Hirpinus, ce que méditent le belliqueux Cantabre et le Scythe séparé de nous par l’Hadria, et ne t’agite point

Pour une vie qui demande si peu. La Jeunesse légère et sa grâce s’enfuient, et la vieillesse ridée chasse les amours lascifs et le sommeil facile.

La beauté des fleurs printanières ne durent pas toujours ; la face de la lune n’est pas toujours éclatante. Pourquoi fatigues-tu ton faible esprit de projets éternels ?

Couchés sous ce haut platane ou ce pin, et parfumant de roses nos cheveux blancs et embaumés de nard Assyrien, buvons plutôt, tandis que nous le pouvons.

Évius dissipe les soucis rongeurs. Quel enfant rafraîchira promptement les coupes de l’ardent Falernum dans cette eau courante ?

Qui évoquera Lydé de sa maison mystérieuse ? Va ! dis-lui qu’elle vienne avec sa lyre d’ivoire et avec sa chevelure nouée à la manière Lacænienne.