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Orgueil d’aimer

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Œuvres complètes de François CoppéeLibrairie L. HébertPoésies, tome II (p. 327-328).
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ORGUEIL D’AIMER


Hélas ! la chimère s’envole
Et l’espoir ne m’est plus permis ;
Mais je défends qu’on me console.
 
Ne me plaignez pas, mes amis :
J’aime ma peine intérieure
Et l’accepte d’un cœur soumis.
 
Ma part est encor la meilleure
Puisque mon amour m’est resté ;
Ne me plaignez pas si j’en pleure !

 
À votre lampe, aux soirs d’été,
Les papillons couleur de soufre
Meurent pour avoir palpité ;
 
Ainsi mon amour, comme un gouffre,
M’entraîne, et je vais m’engloutir ;
Ne me plaignez pas si j’en souffre !
 
Car je ne puis me repentir,
Et dans la torture subie
J’ai la volupté du martyr ;
 
Et s’il faut y laisser ma vie,
Ce sera sans lâches clameurs.
J’aime ! j’aime ! et veux qu’on m’envie.
 
Ne me plaignez pas si j’en meurs !