Page:Giraudoux - La guerre de Troie n’aura pas lieu.djvu/127

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Hector.

Mon cher Busiris, nous savons tous ici que le droit est la plus puissante des écoles de l’imagination. Jamais poète n’a interprété la nature aussi librement qu’un juriste la réalité.

Busiris.

Le Sénat m’a demandé une consultation, je la donne.

Hector.

Je te demande, moi, une interprétation. C’est plus juridique encore.

Busiris.

C’est contre ma conscience.

Hector.

Ta conscience a vu périr Orphéa, périr Magnésie, et elle envisage d’un cœur léger la perte de Troie ?

Hécube.

Oui. Il est de Syracuse.

Hector.

Je t’en supplie, Busiris. Il y va de la vie de deux peuples. Aide-nous.

Busiris.

Je ne peux vous donner qu’une aide, la vérité.