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DES PARTIES DE L’ART.

elles différentes sortes de divisions, telles que des classes, des ordres, des familles et des genres ; enfin, il falloit déterminer ce qu’on nomme des espèces, et assigner des noms particuliers à ces divers genres d’objets. Les bornes de nos facultés l’exigent, et il nous faut des moyens de cette sorte pour nous aider à fixer nos connoissances sur cette multitude prodigieuse de corps naturels que nous pouvons observer, et qui sont infiniment diversifiés entre eux.

Mais ces classifications, dont plusieurs ont été si heureusement imaginées par les naturalistes, ainsi que les divisions et sous-divisions qu’elles présentent, sont des moyens tout-à-fait artificiels. Rien de tout cela, je le répète, ne se trouve dans la nature, malgré le fondement que paroissent leur donner certaines portions de la série naturelle qui nous sont connues, et qui ont l’apparence d’être isolées. Aussi l’on peut assurer que, parmi ses productions, la nature n’a réellement formé ni classes, ni ordres, ni familles, ni genres, ni espèces constantes, mais seulement des individus qui se succèdent les uns aux autres, et qui ressemblent à ceux qui les ont produits. Or, ces individus appartiennent à des races infiniment diversifiées, qui se nuancent sous toutes les formes et dans tous les degrés d’organisation, et qui chacune se conservent