Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/665

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour moi, je vous avoue que j’en ai toutes les joies imaginables.

Molière

« Et moi aussi. Par la sambleu ! le railleur sera raillé ; il aura sur les doigts, ma foi !

Mademoiselle du Parc

« Cela lui apprendra à vouloir satiriser tout. Comment ? cet impertinent ne veut pas que les femmes aient de l’esprit ? Il condamne toutes nos expressions élevées, et prétend que nous parlions toujours terre à terre.

Mademoiselle de Brie

« Le langage n’est rien ; mais il censure tous nos attachements, quelque innocents qu’ils puissent être ; et de la façon qu’il en parle, c’est être criminelle que d’avoir du mérite.

Mademoiselle du Croisy

« Cela est insupportable. Il n’y a pas une femme qui puisse plus rien faire. Que ne laisse-t-il en repos nos maris, sans leur ouvrir les yeux et leur faire prendre garde à des choses dont ils ne s’avisent pas ?

Mademoiselle Béjart

« Passe pour tout cela ; mais il satirise même les femmes de bien, et ce méchant plaisant leur donne le titre d’honnêtes diablesses.

Mademoiselle Molière

« C’est un impertinent. Il faut qu’il en ait tout le soûl.

Du Croisy

« La représentation de cette comédie, Madame, aura besoin d’être appuyée, et les comédiens de l’Hôtel...

Mademoiselle du Parc

« Mon Dieu, qu’ils n’appréhendent rien. Je leur garantis le succès de leur pièce, corps pour corps.

Mademoiselle Molière

« Vous avez raison, Madame. Trop de gens sont intéressés à la trouver belle. Je vous laisse à penser si tous ceux qui se croient satirisés par Molière, ne prendront pas l’occasion de se venger de lui en applaudissant à cette comédie.

Brécourt

«