Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/727

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nature il n’était infini en nombre et en grandeur.

SOCRATE.

Sans cela aussi, Philèbe, la douleur ne serait pas le souverain mal. C’est pourquoi il nous faut jeter les yeux ailleurs que sur la nature de l’infini, pour découvrir ce qui communique aux plaisirs quelque parcelle du bien. Mettons donc le plaisir du nombre des choses infinies. Mais dans quelle classe, Protarque et Philèbe, pouvons-nous, sans impiété, ranger la sagesse, la science et l’intelligence ? Il me paraît que le risque n’est pas médiocre à répondre bien ou mal à la question présente.

PHILÈBE.

Tu élèves bien haut ta déesse, Socrate.

SOCRATE.

Tu n’élèves pas moins la tienne, mon cher ami. Mais néanmoins il nous faut répondre à ce que j’ai proposé.

PROTARQUE.

Socrate a raison, Philèbe ; il faut le satisfaire.

PHILÈBE.

Ne t’es-tu pas engagé, Protarque, à disputer en ma place ?

PROTARQUE.

J’en conviens : mais je suis maintenant dans