donc comme ils sont : le lecteur intelligent se rappellera que la langue chinoise, procédant d’une manière toute différente des autres idiomes anciens et modernes, a besoin, pour être claire, de recourir aux formes les plus simples du langage, et d’employer souvent le discours direct. Il n’oubliera pas que chaque peuple a son génie particulier ; il sait, comme nous, que la Chine reléguée aux confins du monde, n’a connu ni les règles d’Aristote, ni les préceptes d’Horace !
Il nous reste à expliquer pourquoi nous n’avons pas suivi, dans ce second volume, la même marche que dans le premier, en ce qui regarde la nature et la disposition des notes. À peine le premier volume avait-il paru, que M. le professeur Stanislas Julien, toujours empressé de prêter son appui à ceux qui s’honorent d’être au nombre de ses élèves, voulut bien nous faire présent d’un San-Koué-Tchy, en vingt petits volumes in-18. Cette version populaire de l’histoire des Trois Royaumes est rédigée sur le texte in-8o, chinois-mandchou, de la bibliothèque de Paris, que nous suivons ; elle en diffère donc en très peu de points. Ce sont les mêmes faits, les mêmes épisodes, les mêmes dialogues, et presque toujours les mêmes expressions ; seulement elle contient en plus grande quantité les mots doubles, les signes de temps et de cas, qui facilitent la lecture des passages difficiles. De plus, elle offre cela de particulier et d’important, qu’elle est accompagnée, non pas d’un commentaire, mais ce qui vaut mieux selon nous, d’une foule de notes, d’observations et de pièces de vers.