Page:Variétés Tome I.djvu/125

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sur les orbes célestes, il s’est veu garotté des liens eternels au lac caligineux des enfers, l’homme, son successeur aux siéges du paradis, a eu beaucoup à souffrir. Cet enragé, se voyant forclos de l’heritage qui luy appartenoit comme au fils aisné, et se voyant exilé et vagabond par le monde, n’a cessé de dresser des embuches à son cadet.

Or, les trois plus fortes machines qu’il fist jamais rouller sont comprises en ce passage de l’apostre sainct Jude : Hi, inquit, carnem quidem maculant, dominationem spernunt, majestatem blasphemant. Ces demons, dit l’apostolique escrivain, fouillent et contaminent nostre chair par la contagion du peché, et ce en depit qu’elle a servy de vestement à la divinité.

Ils meprisent et foullent aux pieds toutes puissances superieures, se servans pour ce subject d’un nombre infiny d’heretiques, esprits revesches et libertins, indomptables poulains, rompans licentieusement où les portent leurs caprices, et ce en despit du bel ordre hierarchique dont se maintiennent au ciel empirée les neuf classes des anges confirmez en grace.

Ils blasphèment aussi contre la majesté divine par enchantemens, prestiges, sabbats et autres impietez execrables, dont ils enbaboüinent les simples, et ce pour contre-carrer la toute-puissance de Dieu, faire bande à part, et s’approprier quelque espèce de culte et d’adoration.

Pour faire jouer cette dernière pièce, Sathan a de tout temps entoxiqué les esprits qu’il a jugé les plus souples à ses frauduleuses impressions de je ne