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Onzieme

La Mere.

En doutez-vous ?

Emilie.

Non, Maman, puiſque vous le dites ; mais tenez, franchement, je ne m’en étais pas aperçue. Au reſte, je ne vous en fais point de reproche au moins. Je ſais à préſent que la confiance doit ſe mériter & ne peut s’exiger. Vous n’avez pas beſoin de mes conſeils comme j’ai beſoin des vôtres. Mais pourquoi dites-vous que vous avez de la confiance en moi ?

La Mere.

Parce que cela eſt vrai ; & ſi vous n’étiez pas ſi précipitée dans vos jugemens, ſi vous réfléchiſſiez un peu, vous verriez qu’à tout inſtant je vous donne des preuves de ma confiance.

Emilie.

Et moi, j’ai remarqué au contraire, il y a long-temps, que vous ne me