Page:Épinay - Les Conversations d’Émilie, 1781, tome 1.pdf/434

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
408
Douzieme

ne pouvant venir ici pour le préſent, il vous a plu de me faire aller à Mortaigne, & de m’épargner par là le chagrin de me tranſporter à Paris : ayant fait vœu de pere en fils, d’éviter cette ville de perdition, autant qu’il dépendra de nous, à l’occaſion de ce que mon grand-pere, faiſant ſa premiere ſortie de Champorcé, à l’âge de vingt-trois ans & demi, bien monté & amplement pourvu de hardes, & s’acheminant vers ce goufre pour s’y faire payer d’une ſomme de deux cens écus, due à ſon pere, mon biſaïeul, eut le malheur, tout en arrivant, de perdre, dans je ne ſais quelle bagâre, & ſa bête & ſa charge, ce qui le mit dans la néceſſité de ſe rendre à pied, ſans ſuperflu & ſans néceſſaire, au Grand Monarque, chez le ſieur Toupiol, l’aigle des aubergiſtes de ce temps, à la Grand’Pinte, chez qui ſon pere lui avait recommandé de loger ; ſans que