Page:Épinay - Les Conversations d’Émilie, 1781, tome 1.pdf/441

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promis d’obéir, mais je n’ai pas promis de me taire.

Maintenant, s’il eſt écrit que le ſerviteur doit céder au maître dans les occaſions majeures, il faut auſſi que le maître ait pour agréable de ne pas troubler la geſtion du ſerviteur par ſes vues pacifiques ; il faut que je puiſſe ſoutenir vos droits & faire la guerre aux gens retors à mon contentement. Jacques Firmin a beau faire la poule mouillée, & me dire : J’ai tous les jours que dieu donne, plus de grains à moudre que je n’en peux mettre en ſacs ; je l’obligerai à me requérir, & en vertu de ſa requiſition, je prendrai in flagranti & ferai flanquer à l’amende ce mauvais pélican de Jérome de l’Ecu, & cet autre Antoine Gouju, qui avec votre permiſſion ſont plus rétifs que tous les ânes de Jacques Firmin enſemble, pour mener toujours moudre ailleurs qu’au moulin du Petit-Hur-