Page:Épinay - Les Conversations d’Émilie, 1781, tome 2.pdf/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
315
Conversation.

le Curé eſt arivé. Tout le monde l’a entouré, comme de raiſon. Il a dit : « Ecoutez-moi, Etiene Herſelin, & vous, Eliſabeth Noël. Madame la Maréchale, dont les largeſſes & les charités font la conſolation & la bénédiction de tout ce canton, me charge de vous remettre un contrat de cinq cens livres de rente, comme un préſent de noces de ſa part. Sachez que la majeure partie de ceux qui travaillent à la vigne du Seigneur en ce royaume, ne jouit pas d’un revenu auſſi conſidérable, que celui que vous devez à la grande généroſite de votre bienfaitrice. Mais comme ſa ſageſſe égale ſa bonté, elle ne veut pas que ce revenu ſerve aux beſoins de votre ménage, & par conſéquent à vous rendre moins laborieux : vous devez pourvoir à vos beſoins par le fruit de votre travail ; c’eſt la loi du Seigneur. Madame la