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Quatorzieme

nages, & c’était ce que la Souveraine de l’île heureuſe déteſtait le plus cordialement. Une autre circonſtance ajoutait à ſon déplaiſir. Quand on faiſait venir ces dames pour des enfans nouveau-nés, elles finiſſaient l’afaire de leur étoile en un clin-d’œil dans la chambre de l’accouchée dont il fallait ménager la ſanté ; mais ici les Fées prétendirent que l’oracle touchant deux Princeſſes ſi illuſtres & prêtes à ſe marier, devait être prononcé en public avec le plus grand appareil. Elles ſe promettaient bien, dans une occaſion ſi éclatante, de ſe surpaſſer elles-mêmes, & il n’y eut jamais poſſibilité de les faire démordre de cette idée.

Régentine, de ſon côté, n’aimait pas à donner ſes fêtes incognito ; elle étoit charmée de voir les oiſifs accourir de toutes les parties du monde, pour admirer ſon goût & ſa magnifi-