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LE PÈRE ET SES FILLES


Un homme qui avait deux filles avait donné en mariage l’une à un jardinier, l’autre à un potier. Au bout de quelque temps, il alla voir la femme du jardinier, et lui demanda comment elle allait et où en étaient leurs affaires. Elle répondit que tout marchait à souhait et qu’elle n’avait qu’une chose à demander aux dieux, de l’orage et de la pluie pour arroser les légumes. Peu de temps après il se rendit chez la femme du potier et lui demanda comment elle se trouvait. Elle répondit que rien ne leur manquait et qu’elle n’avait qu’un vœu à former, c’est que le temps restât clair et le soleil brillant, pour sécher la poterie. — « Si toi, reprit le père, tu demandes le beau temps, et ta sœur, le mauvais, avec laquelle de vous formerai-je des vœux ? »

De même si l’on fait en mème temps deux entreprises contraires, on les manque naturellement toutes les deux.

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LA PERDRIX ET L’HOMME


Un homme, ayant pris à la chasse une perdrix, allait la tuer. Elle le supplia en ces termes : « Laisse-moi vivre ; à ma place je te ferai prendre beaucoup de perdrix. — Raison de plus pour te tuer, repartit l’homme, puisque tu veux prendre au piège tes camarades et tes amis. »

Cette fable montre que l’homme qui trame des machinations contre ses amis tombera lui-mème dans les embûches et le danger.

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LA COLOMBE QUI A SOIF


Une colombe pressée par la soif, ayant aperçu un cratère