Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/439

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de chiens ! Nourri, blanchi, le vin, le café et la barbe, si j’en avais !… La barbe, et pas de livrée ! c’est-à-dire ma dignité d’homme respectée… Je ne retrouverai jamais cela nulle part, dans aucune administration, pas même dans le gouvernement !… Ah ! la maudite pendule ! maudite Vénus ! C’est une Vénus… le char de Vénus traîné par des colombes. Aussi quelle invention ! faire traîner une voiture par des oiseaux !… Oh ! Vénus !…

Henriette revenant.

Elle est belle, Vénus ! elle a une affreuse bosse à la joue… mais c’est égal, le mal est réparable. Vite, courez chez M. Dollar, l’horloger de la maison.

Amédée.

C’est une idée, mais je ne peux pas… Monsieur a des ordres à me donner avant de sortir. (On entend appeler : Amédée !) Ah ! monsieur… voilà mon…si…eur !…

Henriette.

Fermez vite la porte du salon.

(Amédée court fermer la porte. — Henriette se remet à son ouvrage.)

Scène IV.

HENRIETTE, AMÉDÉE au fond, GONZALÈS.
Gonzalès entrant impatienté ; il vient de sa chambre.

Amédée, voyons vite ! qu’est-ce que vous faites donc là ?

Amédée troublé.

J’étais en train de dire à mademoiselle que… que… monsieur m’appelait.

Gonzalès.

Au lieu de venir ? vous êtes fou !… Donnez-moi d’autres gants ; vous n’avez donc pas vu que ceux-là sont sales ?…

Amédée.

Sales ! peut-être pour monsieur, mais pour moi, je les trouve encore très-propres.

Gonzalès jetant les gants.

Les voilà, donnez-m’en d’autres.

Amédée à part, près de la porte de Gonzalès.

Il est en colère… déjà naturellement… que sera-ce donc ?… ah !…