Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/446

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Scène X.

HENRIETTE, STÉPHANIE.
Stéphanie tenant une bonbonnière et un flacon.

Monsieur n’est pas parti ?

Henriette.

Est-ce qu’il n’a pas vu madame ?

Stéphanie.

Si, mais j’ai oublié de lui dire quelque chose…

Henriette.

Monsieur est allé au Palais ; si c’est une chose importante, Amédée peut courir…

Stéphanie.

Non, c’est inutile… (À part.) Je n’ai rien à lui dire du tout ; je voulais seulement lui donner quelques bonbons à grignoter et mon flacon… Respirer pendant cinq heures cet air malsain… qui endort les juges… Pauvre Fernand ! (Haut.) Oh ! ma robe !… Mais elle est faite ! je pourrai la mettre ce soir…

Henriette.

Oui, si je pouvais aller chercher des rubans ; mais si je sors, je n’aurai pas le temps de finir la robe, et si je ne sors pas, la robe n’aura pas ses rubans.

Stéphanie.

Mais moi, je peux bien aller les chercher.

Henriette.

Cela vaudrait mieux… Madame choisirait mieux que moi.

Stéphanie.

Combien vous faut-il pour les nœuds du corsage et des manches ?

Henriette.

Madame n’a qu’à demander la pièce, je prendrai ce qu’il faudra.

Stéphanie.

Donnez-moi un échantillon.

Henriette.

Que madame se défie de la nuance, il faut voir les rubans à la lumière ; ce vilain lilas vous joue des tours…

Stéphanie.

Je le connais, j’y ai déjà été prise. J’y vais tout de suite,