Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/456

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Gonzalès à part.

Ce garçon a l’air bouleversé… je n’ai pas encore pu rencontrer ses yeux. Mais soyons calme… Rodrigues triompherait s’il savait…

Rodrigues entrant avec Amédée[1].

Bonjour, cousin. Eh bien, toujours heureux et toujours amoureux !… Le modèle des tourtereaux et des époux !… Tircis marié, le troubadour en ménage !…

Gonzalès.

Toujours.

Rodrigues.

Comme tu dis cela !… tu as l’air de te moquer de toi…

Gonzalès.

Non, c’est de toi que je me moque… de toi qui ne crois pas au bonheur.

Rodrigues.

Je viens déjeuner avec toi.

Gonzalès.

Ah ! je ne comptais pas déjeuner.

Rodrigues.

Tu es malade ?… tu n’as pas faim ?…

Gonzalès.

Si… je m’aperçois…

Rodrigues à part.

Qu’est-ce qu’il a ?

Gonzalès.

Amédée !

Amédée.

Monsieur ?

Gonzalès.

Servez-nous à déjeuner. (Amédée sort par le fond.) Je suis sorti de bonne heure pour cet ennuyeux procès, et j’avais oublié de déjeuner.

Rodrigues.

Et tu l’as perdu, ton procès ?…

Gonzalès.

On l’a remis à huitaine… Qu’est-ce qui te fait supposer ?…

  1. Rodrigues, Gonzalès, Amédée rangeant et époussetant.